Le regard de la tuile

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axiste
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Oui, ce que dit Katly est impulsé par nous mêmes et sans raison valable (mépris, etc) et ce que dis Ted est une réaction à une situation extrême, ce qui n'est pas du tout la même chose.
Quand nous aimons profondément et passionnément quelqu'un, à qui, ou à quoi, s'adresse notre amour? :?:
A beaucoup ou peu ou rien...ça dépend des instants. A moins qu'on aime vraiment...mais c'est pas de la passion sinon plus de la compassion peut-être ?
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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jules
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ted :
Si un pédophile s'attaque à une fillette, puis la tue et se débarrasse du corps en la découpant, on ne peut ressentir que du dégout et de l'aversion pour un acte aussi lache et horrible ! Je n'aimerais pas qu'on vienne me dire que cette aversion que je ressens n'est que le rejet du "pédophile assassin" qui serait en moi. Il n'y a aucun pédophile assassin en moi, ça, j'en suis certain. Donc, ce que je ressens, est le rejet du mal, le rejet de la cruauté, le rejet des atrocités, le rejet du crime. :oops:
Oui, on peut ressentir du dégoût, ce dégoût n'a pas besoin d'être rejeté. Pas besoin de le fuir, ou de courir après pour se convaincre qu'on est humain, qu'on est pas devenu une tuile ou un morçeau de bois. Ca c'est faire de la tuile une nouvelle image, un nouveau reflet auxquels on devrait ou ne devrait pas ressembler. L'idée de se regarder dans une tuile, c'est voir qu'il n'y a pas à ressembler à quelque chose, à un reflet, à une idée du genre "Je ne dois pas ressentir de dégoût pour le pédophile", justement parce que la tuile ne renvoi pas d'image, rien à quoi se référer, rien à quoi ressembler. Donc au final, si on ne veut pas tomber dans une nouvelle identification dont le sujet serait la tuile, comme l'a dit Lausm, cette tuile, on se la met sur la tête, ou on s'en sert pour faire la bordure de son potager. On ne va pas faire de la tuile une nouvelle idole. "Ne mettez pas un Bouddha au dessus de votre tête" dit je crois le koan.

<<metta>>
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Flocon
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Ah si, c'est exactement la même chose, Axiste, j'ai dû mal m'exprimer :shock: :oops: : je voulais simplement dire que pour réfléchir sereinement à ce que sont l'amour et la haine, en tant qu'émotions, au point de vue bouddhiste, mieux vaut éviter d'imaginer des situations extrêmes comme celle de notre réaction face à un assassin d'enfant.

Pour la question sur l'amour, la réponse est la même qu'à celle sur la haine. Je ne parlais pas de metta/karuna, qui procèdent d'une connaissance profonde des êtres, mais de l'amour émotionnel.
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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axiste
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mieux vaut éviter d'imaginer des situations extrêmes comme celle de notre réaction face à un assassin d'enfant.
oui, j'entendais ça aussi :oops:

Pour la question sur l'amour, la réponse est la même qu'à celle sur la haine. Je ne parlais pas de metta/karuna, qui procèdent d'une connaissance profonde des êtres, mais de l'amour émotionnel.
Oui, c'est bien de distinguer pour comprendre, mais en fait, au final, il n'y a pas de distinctions entre tout ça
L'amour ou le non amour c'est comme le gros et le maigre, le long et le court, le beau et le laid
Ça n'a pas tant de sens au final il y a la vie et sans doute des degrés ou des points de vues qui sont tous nécessaires
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Flocon
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Je crois au contraire que le bouddhisme distingue nettement entre metta/karuna et l'émotion ordinaire que nous appelons "amour". L'une provient de la sagesse, l'autre de l'ignorance.
Je crois pour le reste que je comprends mal ce que tu veux dire (désolée). L'idée qu'il n'y aurait "pas de sens" ni de distinction valable me paraît étrangère au bouddhisme, mais :?: .
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
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Kong Tseu
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axiste
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Oui, je suis d'accord pour la distinction.
Elle est valable.
Si je ne mets pas de l'ordre dans mes émotions, la vie me montre ce qu'elle en dit et c'est souvent les émotions qui nous figent dans un personnage et qui nous donnent une rigidité
Mais le reste est vrai aussi: les émotions nous donnent une grande ouverture et nous bousculent assez pour que nous dépassions leurs effets…donc il n'y a pas les émotions d'un côté et metta/karuna de l'autre, mais plutôt une cohérence à considérer
Si je nie les ressentis de mes enfants (leurs émotions), je risque bien de leur porter préjudice plutôt que de les aider à grandir…je ferai mieux de respecter leurs émotions et de les accueillir totalement…
Je sais juste que refouler les émotions, c'est vraiment vraiment pas bon...

Je ne crois pas que le bouddhisme prône l'aversion mais plutôt l'acceptation...

Après, il nous demande de regarder plus profond, c'est vrai...
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Dhammadanam

C'est un débat qui reviens très souvent sur les différent forums bouddhiste; Flocon a raison: il faut différencier l'amour "mondain" et l'amour bienveillant qu'est metta et karuna.

D'un point de vue uniquement bouddhiste ce sont deux notions opposés, l'amour mondain est lié au domaine des sens et aux émotions perturbatrices (désir-attachement entre autre) alors que metta est une parami, une compassion universelle purifiée qui transcende l'amour mondain et deviens un remède aux poisons mentaux.

jap_8
axiste a écrit :
Je ne crois pas que le bouddhisme prône l'aversion mais plutôt l'acceptation...
Oui et non.

shuuuuuuuuuuuuttttt
Dernière modification par Dhammadanam le 22 avril 2013, 13:24, modifié 1 fois.
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Flocon
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Je pense qu'on ne se comprend pas bien, Axiste, mais ce n'est pas grave. loveeeee
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Kong Tseu
Katly

La non-acceptation de soi, profondément, conduit à une pratique superficielle et narcissique, qui créer un cycle sans fin de souffrance, et une mauvaise communication-relation avec l'autre.
S'accepter soi-même, ne veut pas dire être complaisant ! non plus.

Cesser la dualité attirance/aversion, de jouer avec le/les miroirs et "d'aimer" ou de haïr ce "miroir". Qui n'est d'ailleurs pas qu'un miroir, mais un être humain avec des émotions, un coeur, un corps et un esprit, lui aussi !

Quand on cesse de se regarder en l'autre, peut-être qu'un jour, on le voit vraiment, et on se voit soi-même, profondément, seul.


Et si on savait se parler, et dire ce qui ne va pas, cela éviterait de créer plus de souffrance et de conséquences inutiles.





"Si vous ne pouvez pas accepter les autres, c'est parce que vous ne vous acceptez pas vous-même. Si vous êtes en conflit avec ceux qui vous entourent, c'est parce qu'il y a un conflit en vous-même."





"Dès l'instant où vous comprendrez l'importance de s'aimer soi-même, vous cesserez de faire souffrir les autres."








Thich Nhat Hanh, "Enseignements sur l'amour"
Dernière modification par Katly le 22 avril 2013, 15:25, modifié 1 fois.
ted

Flocon a écrit :J'ajoute une question bête : qu'appelles-tu "plan vital?"
Le plan vital ? Ah oui, excuse-moi. C'est un tic de langage que j'ai gardé du temps où je me passionnais pour le yoga intégral de Sri Aurobindo. Il distingue trois états de conscience/énergie/matière correspondant à trois plans : physique, vital et mental. Au plan vital, la conscience est guidée par le passionnel.
Flocon a écrit :La dramatisation d'un problème et le recours aux extrêmes aide rarement à en trouver la solution.
En mathématiques, c'est portant une méthode très efficace de raisonnement. On appelle ça : le passage à la limite.

C'est aussi ce que font les pratiquants quand ils considèrent l'amour qu'ils portent à leur mère (un amour d'exception en général) et quand ils l'étendent à leurs proches, puis à tous les êtres. Je trouve que poser les extrêmes, ça permet de vérifier la pertinence du raisonnement.
Flocon a écrit :La même question vaut pour l'amour, comme tu le fais justement remarquer dans un autre fil. Quand nous aimons profondément et passionnément quelqu'un, à qui, ou à quoi, s'adresse notre amour? :?:
Sais pas... :oops:
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