Le regard de la tuile

lausm

Ouais, un truc qui produit de l'énergie a partir de ce qui nous illumine.
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

ted a écrit : à 00:56 min
Le regard d'un macchabée aussi, ça fait l'affaire comme miroir, mais c'est plus difficile à trouver un macchabée, à moins m'a t'on dit, d'aller à Bénares où semble t'il, il est d'usage de les incinérer dehors, à la vue de tous.

love3
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Image

Image
ted

Desolé d'insister, mais j'aimerais bien qu'on insiste sur le fait qu'il faut un désir viscéral de s'éveiller ! Même s'il ne faut pas trop y penser pendant la pratique. :oops:
ted a écrit :Pourtant, maître Dogen conseille d'entretenir une "détermination inébranlable" :

  • «Lorsque l’on convoite un trésor et que ce trésor est une femme, on ne pense pas qu’on est incapable de le faire sien. De même, pour rechercher la Loi, il faut faire preuve d’une détermination inébranlable. Quand il en est ainsi, les herbes et les arbres, les pierres et les
    murs vous font don de la vraie Loi. Tel est le principe de la Voie qu’il ne faut jamais oublier.»

    Maître Dôgen (1200 - 1253)
Dhammadanam

jap_8

Je plussoie Ted: sans désir d'Eveil pas d'Eveil. Il ne faut simplement pas en faire un objet d'attachement.
Katly

axiste a écrit :

J'aime bien cet extrait. Juste comme ça.
Accepter toutes les images du miroir à la fois…c'est aussi ne pas les figer, les libérer, les voir pour ce qu'elles sont: des idées, des pensées, si éphémères qu'on peut les accueillir comme des papillons du soir..

polir ou pas polir, that is the question…

poli est-ce du miroir qui peut aussi se dire….?
Ici, il s'agit d'admiration.
A l'inverse, lorsque l'on méprise quelqu'un que l'on voit comme "laid", à côté de soi, ceux pour qui on a de l'aversion, on en fait une représentation de ce que l'on haït en nous-mêmes, qu'on accepte pas, ce qu'il/elle renvoie, dont on aimerait se débarrasser. Et lorsqu'on blesse et humilie cet autre, on se blesse nous-même, on se méprise soi-même. C'est un cycle de haine de soi sans fin, de souffrance, de culpabilité, avec lequel on fait souffrir les autres. Même les plus proches que nous croyons aimer...
Avatar de l’utilisateur
axiste
Messages : 3249
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

Ici, il s'agit d'admiration.
Oui, ou simplement d'acceptation…parce que le miroir, on ne peut pas s'y absoudre, on grandit avec lui…jusqu'à ce que l'on devienne le miroir…et alors, là, peut-être, ses mots résonnent plus justement à l'intérieur…? On a le droit de s'aimer.
A l'inverse, lorsque l'on méprise quelqu'un que l'on voit comme "laid", à côté de soi, ceux pour qui on a de l'aversion, on en fait une représentation de ce que l'on haït en nous-mêmes, qu'on accepte pas, ce qu'il/elle renvoie, dont on aimerait se débarrasser. Et lorsqu'on blesse et humilie cet autre, on se blesse nous-même, on se méprise soi-même. C'est un cycle de haine de soi sans fin, de souffrance, de culpabilité, avec lequel on fait souffrir les autres. Même les plus proches que nous croyons aimer...
jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Katly a écrit : A l'inverse, lorsque l'on méprise quelqu'un que l'on voit comme "laid", à côté de soi, ceux pour qui on a de l'aversion, on en fait une représentation de ce que l'on haït en nous-mêmes, qu'on accepte pas, ce qu'il/elle renvoie, dont on aimerait se débarrasser. Et lorsqu'on blesse et humilie cet autre, on se blesse nous-même, on se méprise soi-même. C'est un cycle de haine de soi sans fin, de souffrance, de culpabilité, avec lequel on fait souffrir les autres. Même les plus proches que nous croyons aimer...
C'est bien joli d'évacuer le mal dans le bouddhisme et de le relativiser par rapport à nos projections. Mais à force d'aller dans cette direction, on finit par ne plus voir le mal quand il se manifeste.

Si un pédophile s'attaque à une fillette, puis la tue et se débarrasse du corps en la découpant, on ne peut ressentir que du dégout et de l'aversion pour un acte aussi lache et horrible ! Je n'aimerais pas qu'on vienne me dire que cette aversion que je ressens n'est que le rejet du "pédophile assassin" qui serait en moi. Il n'y a aucun pédophile assassin en moi, ça, j'en suis certain. Donc, ce que je ressens, est le rejet du mal, le rejet de la cruauté, le rejet des atrocités, le rejet du crime. :oops:

Regarder l'assassin comme on regarde une tuile ? C'est sans doute possible chez des êtres éveillés pour qui cette fillette n'est pas morte, car ils la voient renaître, ils savent d'où elle vient et où elle va. Moi, je risque plutôt de le massacrer ce pauvre type et de développer envers lui des pensées de haine aussi intenses que son acte ! C'est pas bien, je sais... Ca ne fera pas revivre l'enfant, d'accord... mais de là à dire que je me hais moi-même. :roll:

Je sens vaguement qu'à une époque, je comprenais parfaitement ce que tu veux dire, Katly. Mais ces temps ci, je retombe dans l'obscurité du plan vital. J'en suis désolé... mais je ne peux que le constater... Pardonne-moi...
Avatar de l’utilisateur
Flocon
Messages : 1701
Inscription : 19 mai 2010, 07:59

Je crois qu'il faut effectivement faire preuve de prudence en manipulant de telles formules, et toutes ces images à base de miroir, reflet, etc. Elles peuvent conduire à des malentendus douloureux, du type de celui que tu décris.

Néanmoins, la question mérite d'être posée : quand nous éprouvons de la haine envers quelqu'un, que ce soit un criminel ou notre voisin de palier qui nous a marché sur les pieds dans l'ascenseur :lol: , à qui, ou à quoi exactement s'adresse cette haine? C'est le sens de la célèbre histoire Zen sur le bateau vide (un jeune moine invective le pilote d'un bateau dont il croit qu'il va heurter le sien, le maudit cruellement sous l'effet de la peur et de la colère, avant de découvrir que ce qu'il prenait pour un homme était en fait une ombre ; son maître lui demande alors contre qui il s'est emporté et à qui il a adressé ses malédictions -la réponse va de soi).
C'est une vraie question, et il n'y a pas besoin de se projeter dans le criminel qu'on n'est pas, pour essayer d'y répondre. Mieux vaut sans doute commencer à partir du cas du voisin de palier maladroit. La dramatisation d'un problème et le recours aux extrêmes aide rarement à en trouver la solution.

La même question vaut pour l'amour, comme tu le fais justement remarquer dans un autre fil. Quand nous aimons profondément et passionnément quelqu'un, à qui, ou à quoi, s'adresse notre amour? :?:

J'ajoute une question bête : qu'appelles-tu "plan vital?"
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
Répondre