Bouddhisme et vie de famille.

elibonne

Bonjour,

Je me permet de vous écrire parce que je suis perdue. Mon ami qui est Bouddhiste zen, pratiquant depuis 4 ans veut tout sacrifier pour le zen, c'est sa priorité dans sa vie. Il ne veut plus de vie de famille depuis qu'il pratique, il ne veut pas quitter Limoges à cause de ça. Je ne pratique pas du tout le zen donc je ne peux pas comprendre mais je trouve son comportement excessif, extrémiste. Cette attitude devient malsaine si il ne peut plus s en passer? Je connais d autres personnes bouddhistes qui ont une vie de famille à coté, ce n est pas incompatible. Nous sommes très bien ensemble mais cela met en péril notre couple et nous allons devoir nous séparer à cause du zen. Je crois qu'il veut y consacrer sa vie. Paradoxalement, ce choix a l'air de le rendre malheureux, puisqu'il doit vivre loin de sa famille, faire une croix sur les enfants et bientôt sur sa vie de couple. Je ne sais plus quoi penser. Pourriez vous m'éclairer?
Shakhyam

Il serait extrêmement zen et souhaitable que ton ami s'exprime et explicite la problématique que tu exposes. Car les informations qui nous parviennent sont les tiennes et, excuse-moi, de seconde main.

Peut être te serait-il possible de pratiquer toi aussi afin de saisir de l'intérieur ce qui te semble incompréhensible étant entendu que la pratique du zen n'est absolument pas incompatible avec une vie familiale. Tu dis que "...ce choix a l'air de le rendre malheureux, puisqu'il doit vivre loin de sa famille, faire une croix sur les enfants et bientôt sur sa vie de couple..." - C'est une raison supplémentaire pour qu'il s'exprime, directement et non par ton intermédiaire, y compris par MP

Mais peut être est-ce à toi de le persuader en sachant que l'expression de sa propre liberté est la sienne et que nul ne peut, même toi, l'instrumentaliser pour ses propres fins.




FleurDeLotus Butterfly_tenryu
elibonne

oui je conçois que mes propos sur le zen puissent paraître un peu "primaire". J'ai effectivement pensé à aller moi-même dans un Dojo pour pratiquer le zen et ainsi mieux le comprendre. Mais je sais qu'il faut du temps et qu'il faut réellement s'investir.
En fait ma question est; est ce que la pratique du zen demande vraiment autant de sacrifices, autant d'investissements? N'est ce pas compatible avec une vie "classique"?
Pensez vous que son attitude est excessive?
Je sais qu'il voudrait aller plus loin ds le futur en devenant maître et enseigner par la suite.
ted

elibonne a écrit :Bonjour,

Je me permet de vous écrire parce que je suis perdue. Mon ami qui est Bouddhiste zen, pratiquant depuis 4 ans veut tout sacrifier pour le zen, c'est sa priorité dans sa vie. Il ne veut plus de vie de famille depuis qu'il pratique, il ne veut pas quitter Limoges à cause de ça. Je ne pratique pas du tout le zen donc je ne peux pas comprendre mais je trouve son comportement excessif, extrémiste. Cette attitude devient malsaine si il ne peut plus s en passer? Je connais d autres personnes bouddhistes qui ont une vie de famille à coté, ce n est pas incompatible. Nous sommes très bien ensemble mais cela met en péril notre couple et nous allons devoir nous séparer à cause du zen. Je crois qu'il veut y consacrer sa vie. Paradoxalement, ce choix a l'air de le rendre malheureux, puisqu'il doit vivre loin de sa famille, faire une croix sur les enfants et bientôt sur sa vie de couple. Je ne sais plus quoi penser. Pourriez vous m'éclairer?
Bonjour Elibonne

Là, je ne comprends pas du tout ce qu'il y a à sacrifier, parce que le bouddhisme Zen est une des écoles où le statut de moine est quasiment laïc. Les moines Zen peuvent être mariés et avoir des enfants. Ils vont au dojo comme d'autres vont faire du judo, du tennis ou de la voile. Bon, je caricature, :oops: mais on peut l'assimiler à ça. Restent les retraites, les sesshins comme on dit, qui durent généralement une semaine. Mais c'est comme ça un peu partout. Et même dans les autres religions, on trouve des occasions de pélerinage, avec des durées semblables.

Donc, le Zen, c'est l'idéal pour plonger au coeur du bouddhisme, avec un statut de moine si on le souhaite, tout en menant une vie de famille.

C'est à toi de voir, au niveau de ton couple, s'il n'y a pas autre chose qui le pousserait à s'éloigner et à prendre le bouddhisme comme prétexte ?
Mais je m'avance beaucoup en disant cela, parce que je ne sais rien de vous deux.
Si je comprends bien, il fréquente un centre sur Limoges et ne veut pas s'en éloigner ?

Quelle était votre ville de destination si vous déménagez ?
S'il y a un centre dans les environs, tu pourrais peut-être mettre ton mari en relation avec eux ?
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Sourire

elibonne a écrit :Mon ami qui est Bouddhiste zen, pratiquant depuis 4 ans veut tout sacrifier pour le zen, c'est sa priorité dans sa vie. Il ne veut plus de vie de famille depuis qu'il pratique, il ne veut pas quitter Limoges à cause de ça.
elibonne a écrit :Je connais d autres personnes bouddhistes qui ont une vie de famille à coté, ce n est pas incompatible. Nous sommes très bien ensemble mais cela met en péril notre couple et nous allons devoir nous séparer à cause du zen. Je crois qu'il veut y consacrer sa vie.
S'il n'a pas l'intention de changer de ville, pas besoin d'abandonner sa famille non plus....
elibonne a écrit :Je sais qu'il voudrait aller plus loin ds le futur en devenant maître et enseigner par la suite.
Pour ça, il aura besoin de cheminer longuement au niveau intérieur et peut-être de s'instruire aussi. Il n'est pas dit qu'il puisse le faire en restant sur place, mais je ne crois pas que ça exige qu'il renonce entièrement à sa famille
(SOS, Lausm, Yudo ?)


Est-il conscient de la souffrance qu'il t'inflige et de celle qu'il s'inflige à lui-même ?
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axiste
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Bonjour Elibonne,

Merci pour ce message en partage.

Pour ma part je ne sais pas où placer les limites et définir ce qui est extrême ou pas pour les autres…en fait, je crois que c'est à chacun d'évaluer pour soi.

Cela peut passer effectivement par une découverte de la méditation ou du bouddhisme mais il n'y a pas de solution toute faite, c'est à chacun de voir…si on n'est pas disponible pour faire cette démarche, cela peut-être difficile. Par contre, si cela fait sens pour soi, la démarche peut être très bénéfique et amener une belle ouverture.

Comme Sourire, je ne crois pas que le renoncement à sa famille soit un renoncement nécessaire…renoncer à renoncer, c'est bien aussi…en l'occurrence, la famille, cela peut-être une belle occasion de pratique (parole juste, attention juste, etc…)

C'est sans doute un équilibre à chercher…mais peut-être est-ce l'équilibre qui se cherche lui même à travers vous…je comprends que cela soit complexe et je vous souhaite de trouver le meilleur accord possible dans vos cheminements respectifs. jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
elibonne

merci pour vos réponses, ça me fait du bien. Parce que je suis complètement perdue même si je lis des livres sur le zen, sans pratiquer, je crois que c est difficile à comprendre!

Non il n utilise pas le bouddhisme comme excuse, il est trop honnête pour faire ça. Il m a dit qu avant de découvrir le zen, il voulait des enfants, mais que depuis, il n en voulait plus parce que ce n est pas compatible, parce qu il passait trop de temps au Dojo.

Il veut rester à Limoges pour son maître, parce que apparemment tous les maîtres ne sont pas des "vrais" maîtres (=ils n ont pas eu la meilleure formation?) et que celui de Limoges est un des meilleurs. Moi j habite à Paris et il me dit par exemple que les Dojos de Paris ne sont pas très bien.

Oui il a conscience de la souffrance qu'il m inflige, ce qui met notre couple en péril...c est pour cela que je veux essayer de comprendre cette pratique et ainsi de mieux le comprendre. J ai l impression qu'il s inflige des choses qui ne sont pas justifiées mais je n ai pas les données en mains pour le contrer! :)
Sourire

Autrement dit = il y a séparation géographique. Toi, tu n'es pas sur Limoges.


Tous les maîtres ne se valent pas, c'est probable et même presque certain, mais le meilleur maître c'est sans doute la Vie.
Non...
Les meilleurs maîtres ne sont pas forcément ceux qui ont eu la meilleure formation. Mais c'est un peu dur à expliquer en deux lignes.


Honnête... Peut-être avec toi, mais peut-être pas avec lui-même, parce que ça n'est pas le zen qui lui interdit d'avoir des enfants ni qui l'oblige à consacrer tout son temps libre à sa vie spirituelle.
Dharmiquement parlant, je dirais même qu'il serait raisonnable et logique qu'il commence par assumer ses responsabilités de famille pour ne pas alimenter la roue des souffrances avant de vouloir apprendre à enseigner aux autres à contrarier ladite roue (enfin, shuuuuuuuuuuuuttttt c'que j'en dis, shuuuut_8 moi...). :arrow: Bref... Faudrait peut-être creuser derrière cette recherche de spiritualité, y'a sûrement un ou deux trucs qui le tracassent. Si pas des tas. A la longue, une fourmilière de petits soucis, ça peut faire une grosse montagne.
ted

elibonne a écrit :Non il n utilise pas le bouddhisme comme excuse, il est trop honnête pour faire ça. Il m a dit qu avant de découvrir le zen, il voulait des enfants, mais que depuis, il n en voulait plus parce que ce n est pas compatible, parce qu il passait trop de temps au Dojo.
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      • Tenzin Wangyal Rinpoche avec son fils et en famille
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Katly

Bonjour elibonne, bienvenue,

C'est vrai qu'on a pas besoin de "sacrifier" ou d'abandonner sa famille, son couple, sa vie amoureuse, parce qu'on entre dans le zen, le bouddhisme. Il y a des familles mono-parentales, célibataires bouddhistes et sûrement des retraités bouddhistes ou qui le deviennent. On n'abandonne pas non plus ses enfants pour cela. On n'abandonne même pas son chat ou son canari, on le libère même ! :D On ferait quoi ? sinon, des générations de "sacrifiés" ? Ce n'est pas le but du bouddhisme et du zen, ou du message du Bouddha.
Personne n'a à sacrifier quoique ce soit ou à abandonner qui que ce soi. Cela n'a même pas de sens selon l'impermanence. Comme l'on dit d'autres membres, les raisons sont plutôt autres et personnelles. Et c'est selon ce que l'on est à ce moment du début du chemin. Pas besoin d'ajouter de la souffrance à la souffrance. Soit il y a une mauvaise compréhension du zen ou un problème sous-jacent perso ou les deux.
Ce qu'on abandonne, ce à quoi, on renonce, c'est seulement à sa façon de vivre, son style de vie, dans sa situation telle qu'elle est ( famille, couple, célibataire... )
Car lorsqu'on entre dans la pratique, on ne fait plus les même choses ou différemment, ou on en laisse. Les valeurs, les priorités changent dans le quotidien et pour la vie en général. Cela change... :D
Cela devient un art de vivre, quelle que soit sa situation. C'est simple, accueillir... :D
On dit souvent "commencez là où vous êtes", "Vous êtes libre là où vous êtes". Butterfly_tenryu
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