Zazen

chakyam

Le zen est paradoxale en soi.

Vouloir faire zazen pour en obtenir les bienfaits ? C'est le perdre !

Ne pas le pratiquer, c'est assurément n'en jamais rien obtenir !


Gassho !


FleurDeLotus Butterfly_tenryu
Apsara

Que dire de plus?

Mushotoku
chakyam

Rien !

Agir, méditer, réaliser sa Nature propre dans le quotidien, sans ostentation, idéalisation, projection, crispation identitaire, sans espoir de résultats gratifiants, sans regret ni remord.

L'Eveil, Zazen se réalisent selon leur propre loi sans attendre une quelconque action humaine, notamment un jugement...


FleurDeLotus Butterfly_tenryu
Apsara

Sans espoir ni regret ...

Je comprends bien mais comment avancer sans espoir ?
chakyam

Apsara,

Peut être cela sera t-il dur à admettre, mais le zen considère qu'une action menée en dehors de « l'ici et maintenant » est non seulement impossible mais nuisible au but qu'elle prétend vouloir atteindre.

Comme le déclare le « Fugazazengi » : le Grand Corps, la voie, la Nature de Bouddha n'est jamais distincte de quiconque, toujours exactement là où l'on est.

A partir de cette évidence, placer ses espoirs dans un résultat à venir futur est une double méprise. Demain est en soi une fantasmagorie, une image aussi peu consistante qu'un nuage qui repose sur une coupure entre UJI, le temps qu'il-y-a et IMMO, le tel quel éternellement présent. Secondairement, elle scinde en deux l'individu qui se projette dans la mesure où son corps demeure et que son Esprit est « ailleurs »

NB – dans le vocable « à venir » il se pourrait que le A soit privatif, c'est à dire que le résultat à venir ne vienne jamais...


FleurDeLotus Butterfly_tenryu
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Longchen
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Apsara a écrit :(...)
Je comprends bien mais comment avancer sans espoir ?
Le Zen fait parti du Mahayana.
Dans le Mahayana il y a le souhait d’atteindre l’Eveil pour libérer tous les êtres du Samsara.
C’est un élan de générosité très vaste, mais autant que je le comprends c’est aussi un but, une motivation, un espoir donc.

Personnellement je ne me sens pas toujours si vaste..., cela doit faire parti de mes obscurations mentales, certainement.
Néanmoins, générer l’intention juste, la Boddhicitta, me paraît moteur, de l’ordre des choses qui peuvent faire avancer, non ?

Bien sûr pour un être illuminé bien des choses qui nous paraissent inaccessibles doivent être spontanées, je ne sais pas exactement, mais pour les débutants que nous sommes...
<<metta>>
L’instant présent 🙏
Jean

On peut décrire Zazen de nombreuses façons, il y a de nombreux angles d'analyse. Il y a la manière classique des maîtres ou des experts en méditation Zen et il y a d'autres manières qui si elles ne sont pas aussi parfaites peuvent aider à se rapprocher de la ou des définitions classiques.

Toute définition est limitative, restrictive concernant Zazen. La définition "Zazen est Zazen" est une ouverture à toutes les options de description ou un épuisement de toutes les définitions. Zen est la porte du Dharma, Zazen est le cercueil et la matrice, Zazen est l’expression assise et immobile de la nature de Bouddha, Zazen est la posture correcte de méditation, Zazen est le Yidam, Zazen centralise les énergies...etc, etc

Si on utilise la grille des 3 portes ou des 3 fleurs qui seraient dans ce cas le corps, le cœur, l'esprit, on pourrait dire que Zazen ouvre ces trois portes dans un ordre différent suivant les qualités, dispositions, les situations de chaque personne.

Sensei Dokusho disait que si on était complétement ouvert, on était par conséquent ouvert ( cœur y compris) à tous les êtres et que si on était ouvert à tous les êtres, on sauve tous les êtres.

En gardant à l'esprit que la compassion est la réalisation, travailler sur l'ouverture (ou l'espace qui est l'autre coté de la pièce "ouverture") peut être le fil d'Arianne qui y mène.

Détente, ouverture, esprit vaste, sensation spacieuse, ciel, océan, espace sont des mots que l'on rencontre fréquemment dans les enseignements du Mahayana ou dans les témoignages des gens pratiquants la méditation. Être attentif à, cultiver (principalement ou accessoirement) cette sensation spacieuse peut être la pratique ou aider dans la pratique de la posture correcte.

Dans le BT les Lamas présentent la posture correcte comme condition préalable indispensable à toute méditation. Une fois que cela est dit, il y a des Lamas qui insistent sur ce point plus que d'autres.

C'est intéressant de se rappeler que Trungpa et Sogyal Rinpochés ont rendu hommage à Shunryu Suzuki, enseignant du Soto Zen. Je crois même que cela les a inspirés dans leur pédagogie. Il y a aussi de nombreux Lamas qui s'adonnent à la calligraphie de style Japonais, Trungpa faisait aussi de l'Ikebana.

Zazen est à l'origine de l'utilisation du zafou par de très nombreux pratiquants de toutes traditions.

Dans la tradition du Hatha Yoga, la posture parfaite est requise dans les pranayamas. A un certains niveau de pratique, les enseignants de yoga (compétents) sont très exigeants. On peut supposer qu'une personne ayant une bonne posture dans le pranayama aura une bonne posture dans la méditation.
Dernière modification par Jean le 11 octobre 2012, 09:59, modifié 1 fois.
Apsara

Mahayana – Zen – zen – mahayana ?...

Sans doute ! mais également simplicité. A ce titre une définition reprise par chakyam me semble tout à fait répondre à cette qualité : Zazen c'est Zazen.

A partir de cette constatation, chaque acte de la vie devient un lieu de réalisation par l'ouverture aux autres qu'il implique et, si je comprends bien, ne nécessite pas d'attendre un a-venir qui ne viendrait jamais...

Il y a quelques mois, j'ai retenu un ensemble de notions mahayanistes : substance, forme, usage qui me semble devoir trouver ici leur application.

Tout cela se présente à mon esprit, mais dans le désordre !
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michel_paix
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Apsara a écrit :Sans espoir ni regret ...

Je comprends bien mais comment avancer sans espoir ?
Voici un interogation : si tu ressens la faim est ce l'espoir ou le desespoire qui fera que la faim prendra fin ??

Non de même que c'est pas l'espoir et le desespoire qui te ferons parcourir la voie, comme c'est pas par l'espoir que dans mon auto sera empli de gaz, au dela de l'espoir et du despoire il y a l'acte "mettre du gaz", "manger", cultiver de bonne vertue...

C'est ni l'espoir ni le desespoire qui ferons que la faim prendra fin :)

Mais vaut mieux esperer que de desesperer, mais vaut mieux voir clairement que d'esperer, car espoir et desespoire n'est pas voir la réalité telle quelle est, mais est encore un telle que j'aimerais ou n'aimerais pas qui soit, l'espoir du point de vue du pratiquant est nuisible, car c'est fondement sont reverie totalement...

C'est pas esperer que tous soit heureux qui le serons forcement, c'est ce que l'on fait concretement en action qui apporte "changement favorable", c'est pas une priere qui changera le monde extérieur, l'espoire dans cette optique est a mon sens le plus grand des despoire a venir, car un mantra changera pas le monde, meme si tu le recite a tout les jours, car l'espoire aveugle le monde d'espoire vaine et ridicule...

Dans le desespoire vaut mieux sa malgrer tout, de meme qui est mieux de croire en un atma, qu'a un anatta, il est mieux de croire en un Dieu et aux être que de croire en leur négation...

Mais encore là, vaut mieux reposer sur la vacuité et nous dépouillé de toute nos visions erroné que de les entretenir positivement, mais vaut mieux les pensées positive que celle négative pour celui qui progresse, du point de vue de l'éveille, positif ou négatif en essence, ne tiennent pas la route... Tout est relatif au contexte...

Oui vaut mieux esperer que de desesperer, mais mieux que l'espoir, voir les choses telles quelles le sont vraiment... A celui qui desespere il faut lui présenter l'espoire et celui qui espere lui montrer qui a rien a esperer, tel est la voie du milieu qui s'adapte a l'individu dans sa condition présente...
:)
chakyam

Platon/Socrate ne disait-il pas que « le mieux est l'ennemi du bien » ?

Certes le mieux peut-il paraître être ce balancement entre ce qu'il peut être préférable de faire en fonction de l'état d'être de celui à qui l'on s'adresse ! mais le bien (!!) n'est-il pas de ne pas suggérer et par l'exemple s'offrir au libre choix de celui qui de toute manière l'aura... ce libre choix.

Apsara rappelle trois concepts Mahayana : Substance, Forme et Usage qui permettent par leur conjonction de vérifier la pertinence d'un proposition ou d'un concept sachant qu'ensemble ou séparément ils sont soumis à la Vacuité, c'est à dire, l'absence de réalité autonome et intrinsèque.

Ainsi, la substance d'une poire, sa chair sera identifiable par son goût propre et par comparaison avec une pomme. Bien que leur usage soit identique (nourrir) leur forme les différenciera mais un autre usage pourrait être d'en faire un projectile, ce qui nuirait à son usage principal.

Il apparaît donc par extension que l'usage est prépondérant dans la définition d'une chose ou d'un concept et que ledit usage reflète en lui-même les forces de l'Eveil, dans l'instant, au delà de toutes autres considérations même en terme de conséquence qui feront l'objet d'un autre usage et ceci sans fin.

L'espoir est donc le pire des remèdes car même s'il semble fournir ponctuellement une solution, il génère une croyance à long terme susceptible de souffrance par identification à un résultat fantasmé hypothétiquement, d'autant qu'il suppose une causalité impossible entre deux évênements séparés artificiellement, eux-mêmes soumis à de multiples influences, eux mêmes soumis à de multiples influences, eux-mêmes soumis.....

L'usage de l'espoir est donc pernicieux et son utilisation va même perturber sa forme et sa substance car au moment de son hypothétique réalisation il serait étonnant qu'il ait gardé forme et substance identiques.


FleurDeLotus Butterfly_tenryu
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