Comment pratiquer sans but dans le Zen ?

Dhammadanam

Si j'en crois (ou comprends) certains, le Bouddha sous l'arbre de la Bodhi s'est assis là ... sans but ni objectif (?) :roll:
laurentbouddha

Dhammadanam a écrit :Si j'en crois (ou comprends) certains, le Bouddha sous l'arbre de la Bodhi s'est assis là ... sans but ni objectif (?) :roll:

Peut-être, peux-tu nous guider sur le but recherché par Bouddha, grand Upasaka!!!
Dhammadanam

laurentbouddha a écrit :
Dhammadanam a écrit :Si j'en crois (ou comprends) certains, le Bouddha sous l'arbre de la Bodhi s'est assis là ... sans but ni objectif (?) :roll:

Peut-être, peux-tu nous guider sur le but recherché par Bouddha, grand Upasaka!!!
Regardes du côté du Dhammacakkappavattana Sutta ;-)

NB: 1m83 c'est pas si grand que ca

:arrow:
laurentbouddha

Pour les non-initiés, dire si peu avec des codes Bouddhistes; autant se taire.

Nous ne sommes pas sur un Chat... Au cas tu n'aurais pas remarqué.

Un dialogue est un échange même si ton avis d’initié semble bien étriqué.
Dhammadanam

Les 4 nobles vérités:

La première noble vérité : Dukkha
La deuxième noble vérité : Samudaya
La troisième noble vérité : Nirodha
La quatrième noble vérité : Marga Sacca

Le Bouddha ne cherchait qu'une chose: "éradiquer" la souffrance (dukkha). Pour cela il faut "atteindre" la libération (nibbana) et "sortir" du samsara.

Je dégrossis volontairement le truc, ca n'échappera à personne que c'est bien plus compliqué que ca. Or le Bouddha n'est pas devenu ascète pour le plaisir de porter une tunique dépareillée et ne s'est pas assis sous l'Arbre de la Bodhi pour écouter les oiseaux gazouiller ou le bruit du pet des buffles mais bien se libérer de la souffrance et du cycle des renaissances. Il avait un but clair et défini, une ligne directrice et il a atteint son but premier.

http://www.dhammadana.org/dhamma/nibbana.htm

Après chacun pense ce qu'il veut après tout ... oiseau2julie
laurentbouddha

La quête première de Siddharta qui fût le déclenchement vers son eveil était bien de connaître l'origine de la souffrance.

Mais la pratique de la méditation est plus complète que de sabstraire uniquement à la souffrance :
http://www.buddhaline.net/La-meditation-bouddhique,271

très bon site sur le Bouddhisme.

Avoir comme but d'échapper à la souffrance par la méditation, est un bon début...

FleurDeLotus
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Au fur et à mesure, à force de pratiquer, on aura plus besoin de savoir ce qu'est la méditation, la pratique elle même en tant que réponse sera suffisante.

<<metta>>
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

anjalimetta Normalement, nous devrions tous être d'accord sur le fait qu'avant d'être un Bouddha, le Bienheureux était un bodhisattva.

Or un bodhisattva n'est pas un bodhisattva tant qu'il ne développe pas l'esprit d'Eveil, le souhait d'atteindre l'Eveil pour aider les êtres à se libérer. Dans le Zen il y a 4 grands voeux de bodhisattva si je ne m'abuse.

Donc il faudrait faire une distinction dans la question même du fil: la pratique Zen se résume-t-il à zazen ou non ?

J'ai cru comprendre que non, en tout cas, pas toujours. Peut-être qu'un élément de réponse serait de distinguer la méditation de la post-méditation. Avoir un but tant qu'on n'est pas en zazen est tout à fait acceptable, puisque c'est la marque des bodhisattvas que d'entretenir celui qu'est l'Eveil pour le bien des êtres.

Par contre, entretenir quelque but que ce soit en zazen ferait perdre toute qualité à cette pratique. C'est ici que le Zen se rapproche du Mahamudra/Dzogchèn indo-tibétain.

Il faut bien sûr prendre en compte qu'il s'agit là du seul contexte zen, parce qu'ailleurs il est tout à fait recommandé d'entretenir un but comme l'Eveil et d'entraîner ainsi son esprit dans le développement de ce type d'altruisme incomparable, jusqu'à pouvoir offrir même son propre corps, comme l'avait fait le Bodhisattva devant une tigresse affamée.

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

jap_8 L’enseignement me semble s’être beaucoup construit en réaction aux limitations que l’esprit s’impose à lui-même, ce pourquoi je pense justement qu’on parle de moyens habiles, c'est-à-dire pour reprendre un mot que ted avait employé, de moyens qui sont à chaque fois des traques de cet esprit qui s’évertue à regarder le ciel au travers d’une paille. Ainsi lorsqu’on dit que zazen, c’est pratiquer sans but, il s’agit encore d’une traque. Mais zazen, au final, lorsqu’on aura plus cette nécessité d’en parler, de le définir, ce sera juste zazen, on ne cherchera pas même à savoir si c’est avec ou sans but.
Ainsi, les boddhisattvas, qui sont animés par la volonté de sauver tous les êtres, n’ont pas de raison impérieuse de ne pas exprimer leur nature de boddhisatva au motif qu’ils seraient sensés être sans but car cela voudrait dire que le « sans but » aura été repris par l’esprit étriqué pour en faire une nouvelle limitation.
Les portes que nous ouvrons pour faire passer l’air, sont les mêmes que celles que nous avons fermées et qui ont finit par confiner celui-ci. Cela n’est en rien comparable à l’expérience du grand air.

love3
Avatar de l’utilisateur
Dharmadhatu
Messages : 3690
Inscription : 02 juillet 2008, 18:07

Jules a écrit :... de moyens qui sont à chaque fois des traques de cet esprit qui s’évertue à regarder le ciel au travers d’une paille.
jap_8 Intéressant cette image. Dans certaines pratiques tantriques, il est dit qu'on peut visualiser un vaste mandala dans un endroit beaucoup plus petit, comme on peut voir un espace immense à travers le chas d'une aiguille.

Jétsun Milarépa pouvait se réfugier dans une corne de yak sans avoir à rapetisser ni sans que la corne grandisse.

Ca fait très koan. ;-)

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
Répondre