Fa a écrit :Le langage fondé sur la dyade [existence/non-existence] relève de la métaphysique...

Non ça peut être pragmatique: si tu bois de l'eau en Inde, tu es en droit de te demander si des bactéries dangereuses existent ou non dans cette eau.
Sur l'existence véritable, c'est plus philosophique, mais se doit d'être en accord avec la réalité.
Si Nagarjuna lisait cela il se retournerait dans sa tombe !
Nagarjuna précise avec fermeté :
"Dire existence est une vue de permanence, dire non-existence est une vue d'annihilation.C'est pourquoi les sages ne deumerent pas dans l'existence ou la non-existence.(MK,XV,10)."
La vacuité est donc une réfutation de tous les points de vue, l'essence du sûnyata est de n'avoir aucune essence particulière,
"les Vainqueurs ont déclaré que la vacuité est l'extirpation de toutes les vues, ils ont proclamé incurables ceux qui font de la vacuité une vue" (MK,XIII,18).
Ceci est une interprétation courante, mais totalement erronée. Les madhyamikas (et même les prasangikas comme Nagarjuna) ont une vue: celle du Bouddha, l'existence dépendante.
Quand Nagarjuna dit "ni existence ni non-existence", il ne demeure pas dans un apophatisme quiétiste, mais réfute l'existence EN SOI et la non-existence TOUT COURT.
C'est ce que rappelle à juste titre Sa Sainteté le Dalaï Lama.
Les phénomènes quand à eux, ont le même statut que la vacuité : Ils ne sont ni existants, ni non-existants !
Dans la vacuité, il n'y a ni phénomènes, ni non-phénomènes. Au conventionnel, il n'y a ni existant en soi ni non-existants tout court !
