davi a écrit :
Des résistants japonais, c'est-à-dire contre le gouvernement belliqueux de l'époque, sont-ils des traîtres à leur pays ?
Ca dépend de celui qui gagne. L'histoire est écrite par les vainqueurs.
Mais on ne parle pas de résistants pour les gens d'un même pays, on parle d'opposants.
Dans les démocraties, les opposants sont respectés.
Dans les régimes totalitaires, ils sont emprisonnés, torturés, déportés ou tués, assez rapidement.
Voilà ce que dit Yudo à propos de B. Victoria et des moines bouddhistes japonais pendant la guerre, au Japon :
Yudo a écrit :Et donc, si Victoria avait souhaité être objectif, il aurait dû parler non pas du "Zen en guerre" mais des maîtres zen pris dans le tourbillon du samsara, sans possibilité d'en sortir sinon d'apprendre aux soldats à tuer pour ne pas se faire tuer ou à mourir sans être envahi par la peur quand il n'y a plus que cette perspective pour eux. D'autres pourraient penser qu'ils auraient pu inciter à la révolte, à la désobéissance. Mais ceux-là n'y étaient pas et il est toujours plus facile de critiquer quand on n'est pas dans le problème que quand on est dedans.
yudo a écrit :En même temps, et malgré tout l'aspect absolument nécessaire de ce livre, il semble que Victoria ait voulu pousser le bouchon trop loin (en anglais "overkill"), et qu'il ait parfois "interprété" certains textes pour qu'ils correspondent à ses thèses.
Il y a eu une polémique entre Brad Warner et lui sur ce thème, parce que Warner avait observé que la traduction incriminante que Victoria faisait de certaines expressions était forcée et controuvée.
De plus, loin de moi aller nier la profonde sottise des militaires gouvernant le Japon à partir des années ' (je rappelle qu'à un certain moment, un premier ministre et deux autres ministres ont été assassinés dans l'espoir de porter le général Mazaki au pouvoir (celui-là même dont Deshimaru écrivait qu'il avait dû choisir entre le Zen et son amitié pour lui); mais comme le faisait remarquer Nishijima, en réponse à une question, s'opposer au gouvernement dans le Japon de cette époque, ce n'était pas seulement se mettre en danger, mais mettre en danger toute sa famille, considérée comme co-responsable.
De plus, les bouddhistes japonais ayant été l'objet d'une persécution assez furieuse, après la révolution de Meiji, ils se sentaient obligés de montrer leur patriotisme. Je ne crois pas, à cet égard, que les soldats français, sous notre Grand Dictateur Militaire, aient véritablement eu conscience de participer à un truc totalitaire, en négation absolue avec la Révolution Française.
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