Dumè Antoni a écrit :(...) Il existe des personnes très instruites et très intelligentes qui se laissent embobiner par des pseudos maîtres, non pas parce qu'elles sont connes, mais parce qu'elles sont en souffrance et dans l'espoir de guérir et qu'elles sont donc prêtes à suivre n'importe qui, pourvu qu'il ait l'aspect de la projection névrosée que ces personnes se font d'un maître. (...).
Ce détail est d'une importance capitale. Le problème des optimistes, c'est qu'on ne peut jamais leur faire une bonne surprise. Le problème des pessimistes aussi.
Dans la vie, il faut savoir être réaliste, et ce réalisme implique un bon dosage d'optimisme et de pessimisme, et surtout d'appréhender la réalité telle qu'elle est et non telle qu'on la souhaiterait. En fait, plus les personnes sont instruites, et plus elles ont une idée de ce que devraient être les choses. Et comme la majorité des pratiquants bouddhistes ne sont ni ouvriers ni artisans, elles sont bien plus faciles à embobiner.
ted a écrit :(...)
Je sais que la culture japonaise a une composante hiérarchique et autoritaire assez forte qui peut déplaire à un francophone franchouillard comme Yudo.
Alors, si l'AZI s'est adossée à la sotoshu et a introduit des rituels japonisants, je comprends que Yudo ait été déçu.
Mais je ne suis PAS un francophone franchouillard. Je suis un Québécois habitué à une structure sociale horizontale et égalitaire. Ce que j'observe, c'est que même si le Japon a une "composante hiérarchique et autoritaire assez forte", elle s'exprime dans un cadre et des règles particulières (pas nécessairement toujours souhaitables) mais qui n'a rien à voir avec ce que nous vivons ici.
La "japonisation" de l'AZI a débuté précisément à l'époque où moi-même et quelques autres avons mis en doute la légitimité des godos de l'AZI et de leur prétendu héritage. Les "secrets de famille" qui ont fusé à l'époque ont été si déstabilisants pour eux qu'ils se sont rapprochés illico de la Sotoshu, pour se redonner une légitimité fortement ébranlée par les révélations de l'époque.
Non, l'autoritarisme que l'on voit à l'oeuvre à l'AZI est un pur produit de l'inhumanité d'une certaine forme (dévoyée) de "Zen" guerrier conjoint avec la structure sociale hyper autoritaire héritée du règne de notre Grand Dictateur Militaire. Autoritarisme qu'on peut voir à l'oeuvre tous les jours autant dans la sphère politique que les milieux de travail, et dont il n'est pas étonnant que, rencontrant un justificatif tel que la discipline et l'obéissance samouraïesques, il l'étende au domaine "spirituel".
L'être humain, étant lui-même un animal, est naturellement tributaire du principe social qu'on rencontre dans toutes les autres sociétés animales, du dominant/dominé. Ma thèse à moi, cependant, c'est que ce qui fait de nous des humains, ce n'est pas la hiérarchie, mais la coopération. Et, encore un autre paradoxe, c'est qu'il faut une forte personnalité pour accepter l'idée que cette personnalité ne soit qu'une construction. C'est pour cela que ce ne sont que les personnes solides qui acceptent la critique, et que les personnes insécures la refusent aussi violemment. La légitimité des dirigeants de l'AZI est tout sauf incontestable, et c'est bien ce qui leur fait peur. Aucun d'entre eux n'a reçu la transmission d'une personne qui les connaissait, avec qui ils avaient développé une relation d'amitié et de confiance. Tous ils l'ont à toutes fins utiles "achetée". Si ce n'est pas là une bonne raison d'insécurité, je me demande ce qui le serait.