L'un des immenses mérites de la "Pratique Maintenue" réside dans sa capacité à réaliser, expliquer, comprendre, actualiser par une pratique spirituelle et sociale que rien n'est en dehors d'elle-même par la considération équanime qu'elle suscite et répand sur les phénomènes de niveau temporel et a-temporel et leur articulation dynamique. L'ensemble de ces phénomènes et les réactions qu'ils entraînent deviennent ainsi constitutifs de l'Eveil par la mise en oeuvre immédiate - à partir de l'instant où le "moi" personnel se décrispe - des capacités de notre Nature réelle que l'enseignement nomme Paramitas soit : générosité, bienveillance, concentration etc etc... Elle démontre, entre autre, que l'égarement est identique à l'Eveil et que brandir sans cesse les horreurs de la contradiction ne mêne à rien, pas même et surtout à la résoudre.
Cependant, du point de vue de notre conscience personnelle, de notre égo, de nos affects et désirs quelqu'en soient la nature, la mort d'un enfant est inacceptable, la torture est inacceptable, la déportation et la concentration sont inacceptables et sont combattus, l'ont été et le seront encore si besoin est.
Poser comme principe de raisonnement le "contradictoire" conduit à une attitude de rejet pire que les effets constatés . En effet comment peut-on, après avoir noté un ou des aspects mortifaires de telle ou telle situation, les résoudre ou simplement le tenter si on les a niés au nom du contradictoire ? sachant par ailleurs qu'il ne s'agit aucunement de les accepter... n'est-ce pas là, la voie du milieu juste ?
Quel que soit les situations, et même si elles ne nous conviennent pas, elles n'en demeurent pas moins constitutives de la réalité de l'Univers qu'il est impossible de "rejeter" dans une extériorité inexistante parce qu'impossible
Je ne cherche pas tes contradictions, elles sont simplement évidentes. Après, on peut faire l'éloge de la contradiction à grand renfort de métaphysique, mais bon, pour Nagarjuna la contradiction existe et je trouve qu'il a raison. D'ailleurs tous ses raisonnements dialectiques fonctionnent sur la logique impliquant le tiers exclu et le principe de 
En effet, le oui et le non peuvent cohabiter (et d'ailleurs ils cohabitent depuis qu'ils existent l'un par rapport à l'autre), mais ce n'est pas le tiers inclus. Le tiers inclus serait que, dans un seul et même contexte, ici: une seule et même personne, en un seul et même instant, et pour un seul et même objet, ce soit à la fois oui et non. Ce serait que la porte de Musset soit au même instant à la fois ouverte et fermée. Ce qui ne se peut hors licence poétique.