Au delà, transcendance, une question prégnante.

[ted]

Pour ce que j'en ai compris, le non-né c'est aussi la fin des supputations philosophiques. Il n'est ni ici, ni là. Il ni n'existe, ni ne non-existe. Ce n'est pas quelque chose.

C'est là que commence la pratique et là aussi qu'elle se termine.

Le non-né n'est ni l'illusion, ni la vérité, ni la présence des deux, ni l'absence des deux, etc... On ne peut rien en dire. On peut juste le réaliser.

Ok, et quand on le réalise, est-ce que la réalité apparaît différemment ? Ou bien cette question est-elle déjà de l'ordre des supputations philosophiques ?

Faudrait poser la question à un Bouddha...
D'après ce que j'en sais, les Bouddhas voient les deux réalités.

[jules]

Tu veux dire la réalité dans la matrice et la réalité hors de la matrice, comme Néo et ses comparses !?

[ted]

Tu veux dire la réalité dans la matrice et la réalité hors de la matrice, comme Néo et ses comparses !?

Non...
Dans la section "Bouddhisme", on ne peut pas aborder le sujet avec cette approche qui frôle le New-Age.

Cependant, je te ferais remarquer que, hors de la matrice, Néo était assailli de perturbations mentales. Donc, la comparaison s'arrête très vite.

[jules]

Bah, je sais bien que ce n'est pas une approche bouddhiste. Mais le questionnement formulé métaphoriquement par le film Matrix est en soi fondamental, qu'on soit ou non bouddhiste. C'est pour y faire face que bon nombre de personnes dont j'ai fait partie se sont dirigées vers cette pratique.
Cela dit je ne vois aucun inconvénient à ce que tu déplaces ce sujet

Cependant, je te ferais remarquer que, hors de la matrice, Néo était assailli de perturbations mentales. Donc, la comparaison s'arrête très vite.

Ca c'est juste, mais j'aurais envie de dire que là on sort de l'essentiel ou disons de ce qui constitue le sujet clef de cette métaphore, à savoir la possibilité de sortir de l'ignorance propre au fait d'être plongé inconsciemment dans la matrice.

[jules]

Bon, on est jamais mieux servi que par soi-même. Je vais donc formuler la réponse qui me semble avoir été confiée par le Bouddha à ce sujet :

La forme est le vide,
Le vide est la forme.

Sutra du Coeur

[jules]

Le nez est le non nez
Le non nez est le nez.

Sutra du nez (joke)

[davi]

Bah, je sais bien que ce n'est pas une approche bouddhiste. Mais le questionnement formulé métaphoriquement par le film Matrix est en soi fondamental, qu'on soit ou non bouddhiste. C'est pour y faire face que bon nombre de personnes dont j'ai fait partie se sont dirigées vers cette pratique.
Cela dit je ne vois aucun inconvénient à ce que tu déplaces ce sujet

Cependant, je te ferais remarquer que, hors de la matrice, Néo était assailli de perturbations mentales. Donc, la comparaison s'arrête très vite.

Ca c'est juste, mais j'aurais envie de dire que là on sort de l'essentiel ou disons de ce qui constitue le sujet clef de cette métaphore, à savoir la possibilité de sortir de l'ignorance propre au fait d'être plongé inconsciemment dans la matrice.

Cela me rappelle une expérience vécue pas plus tard que la semaine passée. Je marchais sur la plage observant le paysage alentour, et c'était comme si j'évoluais à l'intérieur même d'un rêve. Cela faisait suite à une méditation marchée sur l'absence de caractéristiques (en soi) des phénomènes. J'en étais arrivé à la conclusion que les caractéristiques n'avaient pas d'existence propre, qu'elles ne pouvaient exister isolément, et notamment isolément de l'esprit (les caractéristiques émergent de l'esprit). Alors tout autour de moi avait la saveur de l'esprit : des enfants qui couraient et riaient au loin, c'était l'esprit. Ce petit catamaran de plage posé sur le sable, une vraie image de rêve, ces vaches dans le pré, l'esprit manifesté. La compassion m'accompagnait dans ces instants, même si je ne peux dire si elle était fabriquée ou naturelle. Un instant je me suis rappelé du film Matrix et de sa matrice, mais pour moi cela faisait plus cette impression d'être à l'intérieur même, non pas d'une illusion, mais d'une réalité qui était celle de l'esprit.

« Sharipoutra, de cette manière tous les phénomènes sont simplement vides, ils n'ont pas de caractéristiques. Ils ne sont pas produits et ne cessent pas. Ils n'ont pas d'imperfections et ne se séparent pas des imperfections. Ils ne décroissent pas et ne croissent pas. »
Sutra du Coeur

[tirru...]

Bonjour,

Dans le mahaparinibbana sutta, le bouddha dit que rien n'est caché dans le poing du Maitre, autrement dit qu'il n'y a pas de doctrine cachée donc pas d'ésotérisme ! Dans le brahmalasutta le bouddha réfute point par point toutes les doctrines spéculatives, car dit-il, c'est une perte de temps qui mène vers une jungle d'opinions. De ce point de vue, si vérité il y'a, elle n'est certainement pas dans un univers imaginaire mais visible ici et maintenant et expérimentable par le yogi lui-même. Bien sûr, cette approche est propre au bouddhisme originel issu de l'école Theravada et peut être à d'autres écoles ?
Mais la question mérite d'être posée puisqu'elle fait réfléchir sur des aspects essentiels de l'existence et du Dhamma.

[jules]

Oui mais voilà tirru, on en revient toujours au même point. Tu dis en effet :

"De ce point de vue, si vérité il y'a, elle n'est certainement pas dans un univers imaginaire mais visible ici et maintenant et expérimentable par le yogi lui-même."

Cela ne signifie-t-il pas qu'une même réalité peut être perçue fondamentalement de deux manières différentes, soit par la perception yogique soit par la perception de l'ignorant ? Cela ne signifie-t-il pas de ce fait qu'une forme de perception dite yogique serait cachée aux yeux de l'ignorant à la manière dont la matrice serait cachée aux yeux de ceux qui seraient plongés en elle en toute ignorance ?

[tirru...]

Je comprends ton point de vue Jules mais à ma connaissance il n'y a de rites initiatiques, ni d'initié, ni d'enseignements occultes seulement des niveaux de compréhension. D'ailleurs, il ne me semble pas non plus qu'il y ait une septième conscience en dehors des six connues ?