bouddha = perfection

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yves
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suivant les traditions on considère divers degré d'éveil

cela veut-il dire que l'état de bouddha est perfectible ou bien est ce une fin?

qu'elle est la différence entre l'éveil et l'état de bouddha?

dans le théravada c'est la suppression de toutes les racines de la souffrance (doute, agitation, etc) qui fait la différence entre le 1er stade de l'éveil (entrée dans le courant) et le stade final

y a-t-il une différence entre un arahant et un bouddha? si oui laquelle? (évidement cette dernière question ne s'adresse pas aux écoles "supérieurs" mais bien aux adeptes du théravada)
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
ted

Le spécialiste des degrés d'éveil (bhumis etc...) c'est Dharmadhatu. Mais il se fait rare ces temps ci.
ted

Florent avait posté un descriptif assez complet il y a 1 an. Et qui mérite d'être étudié.
Florent a écrit :
12 avril 2016, 09:36
La Voie des Bodhisattvas en 52 étapes Les dix étapes de la foi
jisshin, 十信

1. La foi (shin, 信) : Qui pourrait de traduire plus précisément par confiance sereine,. Au départ de l'entrée dans la voie bouddhique, il y a la simple confiance qui pousse à écouter ou lire quelque chose que l'on juge digne d'intérêt. Progressivement, cette parcelle de confiance se mue en une confiance rationnelle (akaraviti-saddha) qui s'appuie sur l'expérience que le débutant vit grâce à la pratique et la logique des enseignements du Bouddha. Il ne s’agit donc pas de tomber dans la dévotion ou une soumission inconditionnelle, la foi devient un facteur préliminaire pour son entrée dans la voie mais,et qui est indispensable.

2. La décision (nen, 念) : il ne suffit pas d'adhérer mentalement au bouddhisme. Un pas décisif est franchi lorsque la personne prendre la décision de tenter l'expérience.

3. L'effort (joshin, 精進). Comme tout apprentissage, celui de la pratique bouddhique demande une grande assiduité et un effort pour surmonter tous les freins psychiques ou environnementaux.

4. La concentration (jo, 定). A partir de ce moment, la méditation proprement dite peut commencer. Il existe de fort nombreuses techniques spirituelles pour parvenir à une concentration bouddhique efficace : le vipassana (shikan), le zazen etc…

5. La sagesse (e, 慧). Celle-ci se développe naturellement à partir du moment où la méditation et l'étude des enseignements permettent de voir plus clairement le monde qui nous entoure et les passions qui nous perturbent. On commence à avoir une idée plus juste de la souffrance de l'impermanence, de la non-substantialité.

6. La non-régression (futai, 不退). C'est non seulement la détermination renouvelée jour après jour de ne pas arrêter la pratique mais le renouvellement permanent de l'esprit de recherche.

7. Le dépassement ou transfert (eko, 廻向). On dépasse progressivement les désirs égocentrés pour orienter sa volonté vers l'atteinte du but qui englobe tous les autres.

8. La protection du Dharma (hogo, 法護). La perte de l'égocentrisme fait naître le désir de partager notre expérience et de faire le maximum pour protéger l'Enseignement.

9. L'éthique (kai, 戒) : L'ouverture sur les autres conduit au respect des préceptes bouddhiques

10. Le vœu (gan, 願) du bodhisattva de parvenir à l'Eveil et de sauver les autres ne peut venir que si les étapes précédentes sont franchies.

Dix étapes de la sécurité ou de stabilisation
ju-ju, 十住


De la onzième à la vingtième des cinquante-deux étapes de la pratique de bodhisattva mentionnées dans le sutra Bosatsu Yoraku Hongo (Sutra du pectoral)

11) Le déploiement de la pensée d’éveil (hosshin, 發心住, cittotpada). C'est faire naître l'aspiration à la bouddhéité à la sagesse sans écoulement (anasrava), c’est à dire la sagesse que les pensées adventices ne viennent pas troubler. A ce stade, on éveille en soi l'aspiration à la bouddhéité, et l'on s'engage sérieusement dans la recherche de la sagesse. Dans l'enseignement parfait, c'est aussi l'étape que l'on associe à celle de la non-régression.

12) La terre ordonnée (ichi, 治地, adhara bhumi), adhara désigne le principe absolu. Le bodhisattva contemple alors les dharmas à la lumière de cette nouvelle sagesse et ce monde lui semble plus ordonné, plus harmonieux. C'est contempler la non-substantialité des choses.

13) La pratique (shugyo, 修行, yogacara). La vision juste du monde ne peut être obtenue tant que le bodhisattva n'a pas opéré un changement radical dans son psychisme. Il les acquiert par des exercices psychiques inspirés du yoga : bhavana (discipline mentale), samadhi, (concentration), etc.

14) La noble renaissance (shoki, 生貴, janmakirti). La nouvelle perception des phénomènes amène le bodhisattva à mieux percevoir son propre devenir. C'est comprendre clairement que, parce que les phénomènes existent seulement en relation avec d'autres phénomènes, ils ne possèdent aucune substance immuable et éternelle.

15) La perfection des moyens (gusoku hoben, 方便具足, upaya sampanna). Pour faire progresser les autres sur la voie de l’Eveil, le bodhisattva déploie une grande habileté dans l’usage des moyens C'est diriger toutes ses bonnes actions vers le développement de sa perception de la non-substantialité des choses

16) La justesse de l’esprit (shoshin, 正, abhisampanna). Acquisition d'une connaissance précise et juste de la vacuité. C'est perfectionner la sagesse qui fait percevoir la non-substantialité des choses.

17) La non-régression (futai, 不退, avivartya). Assurance de ne pas reculer. La recherche de la bouddhéité s'appuie sur des expériences vécues qui chassent le doute. Désormais le bodhisattva n'est plus tenté d'abandonner sa recherche. D'autres listes mettent cette étape comme 11ème.

18) L’innocence enfantine (doshin, 童眞, kumara). Contemplation des choses avec les racines purifiées. C'est ne jamais conserver des opinions erronées ou perdre l'aspiration à l'Eveil.

19) L'héritage du Dharma (hooji, 法王子, dharma rajaputra). Comme un prince sait qu’il deviendra roi, le bodhisattva est assuré de l’Eveil. C'est comprendre profondément les enseignements du Bouddha jusqu'au point où l'on est certain d'atteindre l'état de bouddha dans le futur.

20) La consécration (kanjo, 灌頂, abhiseka). Rite de bénédiction qui confère la maîtrise de la vacuité. C'est obtenir obtenir la sagesse de percevoir que, puisque toute chose est sans substance, rien ne peut, en fait, réellement naître ou mourir. A l'origine, c'était un rite indien de consécration des futurs monarques auxquels on versait sur la tête l'eau des 4 océans. Les bouddhismes ésotériques ont emprunté cette coutume pour conférer une "royauté spirituelle".
Dix étapes de la pratique
ju-gyo, 十行
Dans les dix étapes de la foi et les dix étapes de la sécurité, une personne a pour but son développement personnel. Dans les dix étapes de la pratique, elle se consacre à des actions altruistes. Selon le sutra Bosatsu Yoraku Hongo, il s'agit de :

21) La joie de la connaissance (kangi, 歡喜, pramudita) La consécration amène une joie surabondante. C'est la joie de servir, dans laquelle une personne prenant conscience de la non-substantialité de tous les phénomènes rend les autres heureux en leur offrant tous ses biens.

22) L’abondance des bienfaits (nyoyaku, 饒益, anusasana). Cette joie se transmet aux autres. C'est l'étape de la pratique bénéfique dans laquelle une personne instruit constamment les gens et leur procure des bienfaits.

23) L’absence de rejet (muigyaku, 無違逆) On n'éprouve plus envers autrui ce sentiment d'altérité qui dans bien des cas engendre la répulsion ou l’agressivité. C'est l'étape du refus d'offenser, dans laquelle une personne s'engage dans la pratique de l'endurance et se libère de la colère en n'offensant jamais les autres. Egalement appelée étape de l'absence de rancoeur.

24) L’inépuisable (mukutsu, 無屈撓). Stabilité de l’attitude du bodhisattva. C'est l'étape de l'assiduité sans limite, dans laquelle une personne poursuit sa pratique honnêtement pour sauver les autres quelles que soient les difficultés qu'elle rencontre.

25) L’absence de confusion (muchiran, 無癡亂). Intelligence qui préside aux actions du bodhisattva et sa volonté de ne pas accroître la confusion régnante. L'étape de l'esprit clair, dans laquelle une personne n'est pas arrêtée par les illusions ou l'ignorance.

26) La bonne apparition (zengen, , svabhimukhi). Apparence agréable du bodhisattva du à son amour du bien. L'étape de l'apparition dans la terre de bouddha.

27) L’ouverture du coeur (mujaku, 無著, asanga). Le bodhisattva n’est plus dépendant des attachements émotifs ou intellectuels. L'étape de la libération des attachements, dans laquelle une personne n'est liée à aucune des deux croyances en l'existence et en la non-substantialité.

28) La respectable (nantoku, 難得). Le bodhisattva manifeste dans son activité les exceptionnelles qualités qu’il a pu développer. L'étape de l'accomplissement de bonnes causes inaccessibles, dans laquelle une personne conduit sa pratique à la perfection en accumulant des mérites difficiles à acquérir. Egalement appelée étape des louanges, dans laquelle une personne fait l'éloge des paramita parmi tous les êtres et les encourage à les acquérir.

29) Le dharma du bien (zenho, , sadhudharma). Les doctrines que le bodhisattva enseigne sont bénéfiques aux êtres. L'étape de l'enseignement du dharma, dans laquelle une personne expose le Dharma aux autres et le protège ainsi.

30) Le réel (shinjitsu, 眞實, bhuta). Le bodhisattva s’éveille à la compréhension de la voie du milieu.
Dix étapes de réorientations, dix transferts ou bien dévotion
ju-eko 十廻向
Ces dix étapes suivent les dix étapes de la foi, les dix étapes de la sécurité et les dix étapes de la pratique. Elles sont décrites dans le Sutra Kegon et le sutra Bosatsu Yoraku Hongo.

31) Le salut des êtres (kugoshujo furishujoso, jiuhuzhongsheng bulizhongshengxiang, 救護衆生不離衆生, sattvanimittarahita sattvaparitrana) Le bodhisattva assure le salut des êtres avec une compréhension profonde de leurs problèmes. Etape dans laquelle, tout en pratiquant les six paramita parmi les êtres des six voies, une personne fait des efforts pour sauver tous les êtres humains en se libérant du même coup des caractéristiques des simples mortels. Le bodhisattva assure le salut des êtres et dans le même temps, il a une compréhension profonde de leur problématique. Ce qu’il partage ainsi avec les êtres fait qu’il n’a pas une attitude supérieure à leur égard.

32) L’indestructible (fue, buhuai, abhedya). Le bodhisattva ne fait plus de distinction entre les notions communes et l'Eveil. Etape de la foi indestructible, dans laquelle, avec une foi inébranlable dans les Trois Trésors, une personne comprend la vraie nature de tous les phénomènes en réalisant leur non-substantialité. Afin de ne pas troubler les êtres le bodhisattva ne détruit pas les distinctions qui existent dans les notions communes comme par exemple entre le bien et le mal, même s’il perçoit distinctement leur identité à un niveau plus profond.

33) L’égalité avec tous les bouddhas (to issai shobutsu, deng yiqi zhufo, 等一切諸佛, sarvabhuddasama). Le bodhisattva comprend que sa nature est identique à celle de tous les bouddhas et ressent un ardent désir de s’identifier avec eux. Etape de la dévotion impartiale envers tous les bouddhas, sous la direction desquels la personne comprend les trois phases de l'existence, au cours de ses vies successives.

34) L’extension à tout l’univers (shi issaisho, zhi yiqi chu, 至一切處, sarvatranugata). Le bodhisattva est prêt à aller rendre hommage à tous les bouddhas en quelque lieu que ce soit. Etape de la visite de tous les bouddhas, dans laquelle une personne visite la résidence de tous les bouddhas en les servant et en leur faisant des offrandes.

35) L’inépuisable réceptacle des bienfaits (fujin kudokuzo, wujin gongdezang, 無盡功德藏, aksaya guna garbha). Le bodhisattva approfondit les qualités de l’aspect réel (jisso) et confère à autrui les mérites qui en résultent. Etape de l'obtention de bienfaits illimités, dans laquelle une personne utilise toute sa bonne fortune pour la pratique du bouddhisme et pour aider les autres.

36) L'harmonie des racines de bien (suijun byodo zenkon, suishun pingdeng shangen, 隨順平等善根, sarva kusala mula pravesa). Le bodhisattva développe de façon égale et harmonieuse les racines de bien (zenkon) et les fait partager aux êtres.

37) L’égalité d’attitude à l’égard de tous les êtres (suijun dokan issaï shujo, suishun guandeng yiqi zhongsheng, 隨順等觀一切衆生). Etape de l'observation de la nature de tous les êtres humains, dans laquelle une personne perçoit la coexistence du bien et du mal inhérents à la vie des êtres. Il considère de façon égale les conduites des êtres car il sait ce qui génère leurs motivations.

38) La compréhension de l’aspect de pure ainsité (shinyoso, zhenruxiang, 眞如, bhuta tathata). A la lumière de la pratique de la voie du milieu la pure ainsité des phénomènes se révèle au bodhisattva. Etape de la réalisation du véritable aspect de tous les phénomènes.

39) La délivrance des liens et des entraves (mubaku mujaku gedatsu, wufu wuzhuo jietuo, 無縛無著解脫, abandhana asanga vimoksa). La sagesse du bodhisattva les libère de ses entraves. L'étape de la libération de tous les attachements, dans laquelle une personne perçoit tous les phénomènes à la fois du point de vue de leurs différences et de leur identité, et se libère de tous les attachements.

40) L’entrée dans l’infini du monde des dharma (nyu hokkaï muryo, ru fajie wuliang, 無縛無著解脫, apramana dharma dhatu avatara). Etape de la perception de tous les phénomènes avec une sagesse infinie, dans laquelle une personne voit toute chose avec une sagesse sans limite et n'est plus désormais entravée par les phénomènes, c'est la pénétration empathique du monde des dharmas.

Dans ces dix étapes, le pratiquant souhaite procurer des bienfaits à tous les êtres humains et aspire à percevoir la voie du milieu.
Dix terres
ju-ji 十地
Les dix bhumi (littéralement terre, sol, position, situation) désignent les étapes par lesquelles doit passer le bodhisattva dans sa recherche de la bouddhéité (bodhisattva-yana). Le Sutra Avatamsaka en énumère 10 qui correspondent aux degrés 40 à 50 des 52 étapes du bodhisattva.

41) Terre de La joie (kangiji, 歡喜地, pramudita). Joie ressentie aux premières perceptions réelles de la voie du milieu. Etape dans laquelle une personne se réjouit d'avoir compris un aspect partiel de la vérité

42) Terre immaculée(rikuji, 離垢地, vimala). Sérénité ressentie lorsque les contingences de notre monde troublé sont distancées. Etape où on se libère du feu des défilements-troubles (klesha, bonno), défilements de la pensée qui saute sans cesse d'une idée à une autre, d'une image à une autre et défilements des désirs égocentriques qui changent sans arrêt et troublent la perception correcte de la réalité.

43) La terre radieuse(hakkoji, 發光地, prabhakari). Etape du rayonnement lumineux où le pratiquant baigne dans la lumière de la sagesse et de la sérénité

44) Flamme de la connaissance (en eji, 焰慧地, arcishmati). Etape de la sagesse radieuse où la flamme de la sagesse brûle les désirs terrestres destructeurs. Même les troubles deviennent le combustible qui alimente la haute flamme de l’esprit.

45) L’invincible (nanshoji, 難勝地, sudurjaya). Rupture avec les facteurs d'égarement après des combats difficiles. Etape du dépassement des dernières illusions où le pratiquant surmonte les illusions de l'ignorance et acquiert la perception de la Voie du milieu.

46) La présence manifeste (genzenji, 現前地, abhimukhi). Le bodhisattva perçoit la pure ainsité (shinnyo) des phénomènes dans la netteté de l’immédiateté. Etape du signe de la sagesse suprême qui commence à apparaître.

47) Le parcours lointain ou la pure essence de l'esprit (ongyoji, 遠行地, duramgama). Liberté ressentie en voyant que les attachements propres au monde ou aux deux véhicules sont bien loin.

48) L’immobile (fudoji, 不動地, acala). Etape où le pratiquant est fermement ancré dans la vérité de la Voie du milieu et ne peut plus être perturbé par quoi que ce soit.

49) La connaissance qui pénètre tout chose ou bonne intelligence (zenneji, 善慧地, sadhumati). Etape de la sagesse qui pénètre tout et dans laquelle une personne enseigne le Dharma librement et sans restriction.

50) La nuée du Dharma ou la pluie du Dharma (hounji, 法雲地, dharmamegha). Grand nuage du Dharma qui recouvre toute chose sans peser et qui apporte pour chacun ce qui est nécessaire. Etape où le pratiquant répand le Dharma sur tous les êtres sensibles contribuant au bien de tous les êtres sensibles de la même manière qu'un nuage répand impartialement la pluie sur toute chose.

51 Eveil d'indifférenciation (togaku) Manifestation du Bouddha dans le monde

52 Eveil merveilleux (myogaku) Eveil primordial du Bouddha atemporel


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yves
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le point 52 désignerai un point ultime ou il n'y aurai plus d'évolution possible?
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Compagnon

Je ne sais pas mais... la notion de "perfection" rime je trouve avec "absolu", avec "extrême" :oops: , il faut se méfier des absolus, des extrêmes, dit-on :oops: .

Enfin c'est la façon dont "perfection" rime dans ma tête. Ce à quoi je l'associes. :arrow: Un coté : plus de progrès possible. Objectif atteint. Plus de mouvement. Quelque chose de définitif :!: . Hors l'on nous dit que l'impermanence règne. Est ce que, quelque part, la "perfection" ne rime par avec l'immuable :?: Ce qui est contraire à l'impermanence :?:

Ou alors ce devrait être une perfection "temporaire" ou "relative".

Enfin je dis cela.. c'est comme ça que je le ressens... d'instinct oiseau2julie . Une méfiance vis à vis du mot "perfection", de la notion de "perfection". Je trouve qu'elle implique un absolu comme je l'ai dit. Voila... fait en ce que vous voulez. Butterfly_tenryu

Je partage juste une impression, un ressenti, pour faire avancer le schmilblick, sans chercher à convaincre ni a être convaincu.

flower_mid
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yves
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dans le monde relatif la perfection est impossible, dans le réel peut-être pas...

les textes le sous-entendent souvent; le bouddha shakyamouni est souvent décris comme parfait
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ted

Compagnon a écrit :
03 juillet 2017, 20:29
Enfin c'est la façon dont "perfection" rime dans ma tête. Ce à quoi je l'associes. :arrow: Un coté : plus de progrès possible. Objectif atteint. Plus de mouvement. Quelque chose de définitif :!: . Hors l'on nous dit que l'impermanence règne. Est ce que, quelque part, la "perfection" ne rime par avec l'immuable :?: Ce qui est contraire à l'impermanence :?:
Je pense que non... C'est compatible parce que seuls les phénomènes composés sont impermanents.
Les enseignements ne disent pas que tous les phénomènes sont impermanents :
Sabbe samkhârâ aniccâ Mais c'est une remarque intéressante. J'ai l'impression qu'on associe perfection et immobilité.

Pour prendre l'exemple classique le plus connu : Dieu, tel qu'il est présenté par le christianisme, est parfait. Pourtant, du point de vue des chrétiens, il a créé des choses en mouvement. Elles mêmes imparfaites d'ailleurs.
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Zopa2
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"Comme il parle, le Parfait agit. Comme il agit, le Parfait parle. Et c'est parce qu'il parle comme il agit et agit comme il parle, qu'il est appelé le Parfait."

Bouddha Shakyamouni
Compagnon

Zopa2 a écrit :
04 juillet 2017, 12:53
"Comme il parle, le Parfait agit. Comme il agit, le Parfait parle. Et c'est parce qu'il parle comme il agit et agit comme il parle, qu'il est appelé le Parfait."

Bouddha Shakyamouni
J'en connaissais une un peu sur le même thème :

"Que valent mes paroles si mes actes ne s'y conforment pas ?"

A bien y repenser, ce qui me dérange un peu dans cette notion de "perfection" du Bouddha c'est que cela le rend distant, inaccessible, lointain. On nous dit qu'il est unique, qu'il est parfait, cela en fait un être nécessairement au dessus, comme le dieu unique des religions monothéiste qui lui aussi est décrit comme parfait, ne pouvait faire d'erreurs, et on voit ce que dans la pratique cela peut donner, ceux qui prétendent agir en son disent aussi que leurs actes sont parfait, incontestables, puisqu'ils agissent au nom d'un dieu qui ne peut se tromper.

Je crains qu'il n'y ai un véritable danger à vouloir parer le Bouddha d'un qualificatif aussi "absolu" que "parfait". D'ailleurs parfait pour qui ? quand ? en quoi ? En tout ? Souvenons nous qu'alors qu'il était à l'agonie le Bouddha historique fut confronté aux lamentations de ceux qui l'accompagnaient, qui pleuraient déjà la mort de leur maître et se demandaient se qu'il allaient faire dans lui. Et que leur répondit-il ? Trouvez refuge en vous même. L'Ainsi-venu a fait tout ce qu'il avait a faire et dit tout ce qu'il avait à dire.

Il y a peu je lisais le petit ouvrage "le Bouddha et le terroriste". Il y a un passage ou une jeune femme est stupéfaite par le talent du Bouddha, son "pouvoir de persuasion", qui a su "retourner" Angulimala, que tout le monde croyait irrécupérable.
Et la jeune femme de s'extasié devant le Bouddha. Celui ci de lui répondre que trop le vénéré ainsi lui n'est pas souhaitable, cela créé un rapport de hiérarchie, de dépendance, des attentes des fidéles vis à vis du maître. Et il annonce qu'un jour il reviendra comme "Maitreya" et sera alors non pas un maître mais un amis. Juste un amis.
Et la jeune femme apprécie cette modestie, elle se sent alors moins intimidée par le Bouddha. Elle se sentait incapable de suivre certains aspects du Dharma, alors la Bouddha lui a dit : ne me considère pas comme un maître mais comme un ami. Et elle s'en est trouvé mieux.

Je peux ressortir le passage en anglais et traduit sur demande. Le livre est écrit pas un ancien moine jaïn.

Vous savez... on en revient encore à la vacuité, le Bouddha Shakyamuni aussi était "vide" d'existence séparé, il était et est encore le résultat des projections, fantasmes, aspirations, vues etc de tous ceux qui le suivent.

Chacun a en lui un "image", une certain "conception", une certaine "notion" ou idée du Bouddha, ainsi certain voient en lui un être parfait, d'autre un maître, d'autres être généreux, d'autres un amis. Il est à la fois tout cela et rien de cela.

Je crois qu'il est bon de ne pas trop s'attaché à l'idée que l'on a du "Bouddha", ce n'est que la manière dont soi on le voit rien de plus.

"Si tu croise le Bouddha, tue le".

Le Bouddha Shakyamuni c'est le Bouddha Shakyamuni, vous c'est vous. Soyez vitre propre flambeau c'est aussi ce qu'il a dit.
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jules
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Compagnon : D'ailleurs parfait pour qui ? quand ? en quoi ? En tout ?
La raison pour laquelle il est appelé le Parfait est très clairement décrite dans la phrase postée par Zopa :
"Comme il parle, le Parfait agit. Comme il agit, le Parfait parle. Et c'est parce qu'il parle comme il agit et agit comme il parle, qu'il est appelé le Parfait."
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