Intention et karma ?

[Compagnon]

Il a été dit je crois plusieurs fois que dans une certaine vue sur la production du karma (la vue tibétaine? J'ai un doute ? Laqsuelle ? ), il fallait qu'il y ait intention Juste, action Juste, résultat observable satisfaisant, et satisfaction de celui qui avait agît correctement devant le résultat efficace de son acte (enfin j'ai compris cela comme ça). Pour qu'il y ai production "complète" de karma positif.

Mais le dernier élément, la satisfaction, n'est ce pas quelque chose qui va avoir tendance à "flatter l’orgueil" et donc à "renforcer l'ego", le "moi" ?

Certes l'observation d'un effet objectivement efficace peut renforcer la confiance en soi, en sa pratique, avoir un effet de synergie positive, d'encouragement à aller plus loin, à faire plus, mais aussi peut être au prix d'une diminution de l'humilité, d'une augmentation du "moi", de l'attachement au "moi".

Quelqu'un qui réussi dans la pratique, voit se multiplier autour de lui les effets positif objectif chez autrui, n'aura t-il pas plus de mal à renoncer à sa propre existence dans cette vie çi au moment de mourir ? En se disant : je refuse de lâcher prise à cette vie car je peux encore faire beaucoup de bien !

Et ce refus de lâcher prise n'est-il pas un obstacle à l'Eveil ? Au pari nirvana ?

C'est une question je trouve.

[ted]

Mais le dernier élément, la satisfaction, n'est ce pas quelque chose qui va avoir tendance à "flatter l’orgueil" et donc à "renforcer l'ego", le "moi" ?

L'accumulation de "mérites", (voies karmiques positives), n'est pas, en effet, la réalisation du non-soi. Cette accumulation peut même conduire à une renaissance chez les devas et là, il sera difficile de trouver l'éveil du fait de l'excès de situations plaisantes.

Voila pourquoi l'objectif est de s'affranchir des karmas contaminés, c'est à dire, des actions effectuées avec une saisie du soi. Mais comme je le disais dans le fil "constat", nous avons plutôt tendance à rechercher des situations plaisantes, (quitte à engendrer des voies karmiques positives par de bonnes actions ), plutôt que viser la libération, qui passe, elle, par l'abandon de l'aversion, de la haine, de l'orgueil et des désirs mondains.

Certes l'observation d'un effet objectivement efficace peut renforcer la confiance en soi, en sa pratique, avoir un effet de synergie positive, d'encouragement à aller plus loin, à faire plus, mais aussi peut être au prix d'une diminution de l'humilité, d'une augmentation du "moi", de l'attachement au "moi".

On dit en effet que le dernier attachement dont se débarrasse le pratiquant, c'est la fierté d'avoir fait de bonnes actions. C'est pas bien méchant, convenons-en.

Quelqu'un qui réussi dans la pratique, voit se multiplier autour de lui les effets positif objectif chez autrui, n'aura t-il pas plus de mal à renoncer à sa propre existence dans cette vie çi au moment de mourir ? En se disant : je refuse de lâcher prise à cette vie car je peux encore faire beaucoup de bien !
Et ce refus de lâcher prise n'est-il pas un obstacle à l'Eveil ? Au pari nirvana ?

Là, on prend le problème à l'envers.
Ce n'est pas un "refus de lâcher prise " sous prétexte de convoitise et d'attachement à un statut. Mais c'est l'expression d'une grande compassion pour ceux qui "restent ".

C'est arrivé à tout le monde, je suppose, de ne pas monter dans une voiture parce qu'il n'y avait pas suffisamment de place pour tous les potes. On a préféré rester avec eux. Ce n'était pas pour le plaisir d'attendre de nouveau, debout en plein soleil. Ou les doigts gelés.

Le pratiquant vertueux n'a pas du mal à se détacher du samsara, (il s'en est déjà détaché de multiples façons, notamment par des actions de total renoncement), mais il décide de rester pour le bien de tous les êtres. C'est un voeu qu'il émet. Et qui d'ailleurs, ne l'empêche pas de mourir. Simplement il renait pour aider les autres.

Ca c'est Mahayana. Mais aussi Theravada contrairement à ce que croient bien des gens. Les théravadins ont simplement le choix entre la voie des auditeurs et celle des bodhisattvas. Tandis que les Mahayanistes font d'emblée le choix du bodhisattva.