Dans son dernier ouvrage sur le bouddhisme, Serge Zaludkowski dénonce la mode consumériste qui s'approprie le bouddhisme pour en faire un moyen de détente et de jouissance paisible du samsara.
http://forum-nangpa.com/viewtopic.php?f=87&t=9579
Serge-Zaludkowski a écrit :Aujourd’hui on consomme du dharma-quick plus qu’autre chose. Le bouddhisme est devenu un moyen de déstresser nos vies par la méditation, ou tout du moins par ce qu’on nous en raconte. Dans de nombreux cas on ne sait même plus que le dharma de Bouddha Shakyamouni est avant tout la doctrine de la cessation de la souffrance causée par l’ignorance.
Je suis attristé de voir que l'adhésion de certains homosexuels envers le bouddhisme semble se faire un peu pour les mêmes raisons un peu légères. A savoir qu'il n'y aurait pas de condamnation globale de l'homosexualité par une sorte de clergé bouddhique mondial. Et que le troisième précepte peut être interprété à la guise du pratiquant
("ne pas avoir de pratiques sexuelles inconvenantes"), ce qui donne suivant les pays et les cultures, une tolérance plus ou moins large, parfois existante, parfois inexistante, envers l'homosexualité chez les laics. Les moines faisant voeu d'abstinence, le problème ne se pose pas.
Mais enfin ! Le Bouddha a quand même signalé que le désir sensuel était l'une des grandes causes de rechute dans le samsara et l'un des principaux attachement à celui ci et d'obstacle à l'éveil ! Que ce désir se manifeste sexuellement chez un homosexuel, hétérosexuel, bisexuel, monosexuel ou autre !
Remarque : noter que la sexualité n'est que l'un des aspects du désir sensuel.
Par ailleurs, la pratique bouddhiste vise à se
désidentifier des manifestations du soi, et non à se coller, voire à
revendiquer, des étiquettes (je suis hétéro, je suis gay etc...) comme on le voit souvent chez des personnes
militantes comme ce Monsieur Georges Tin ou en face, chez les adhérents de la manif pour tous.
A mon avis, le bouddhisme n'est pas spécialement plus ouvert envers certaines particularités ou orientations sexuelles puisque, la première chose qu'il demande, c'est de mettre rapidement toutes ces étiquettes à la poubelle.
Tout au plus, les bouddhistes devraient rester indifférents à l'orientation sexuelle de leur vis-à-vis. De même qu'ils restent relativement indifférents aux opinions politiques (Macron ou Le Pen) de la personne en face. Ils peuvent avoir un avis personnel bien sur, mais ça ne concerne pas le Dharma qui lui, conseille de se débarrasser au plus vite des étiquettes.
Donc encore du Dharma-Quick :
"Grace au bouddhisme, je vis harmonieusement mon homosexualité, ma bisexualité ou mon hétérosexualité"
En une occasion, le vénérable Sāriputta séjournait parmi les Vajjiis, à Ukkacelā, sur les berges du Gange. En cette occasion-là, Sāmaṇḍaka le renonçant vint voir le vénérable Sāriputta et, à son arrivée, échangea avec lui des salutations courtoises. Après cet échanges de salutations amicales et de courtoisies, il s'assit d'un côté. Alors qu'il était assis là, il dit au vénérable Sāriputta:
- — 'Désir, désir', dit-on, ami Sāriputta. Qu'est-ce donc, ami, que le désir?
— Il y a, ami, trois désirs: le désir sensuel, le désir de devenir, et le désir de non-devenir. Voici, ami, quels sont les trois désirs.
— Maintenant, ami, y a-t-il un sentier, y a-t-il une voie pour l'abandon de ces désirs?
— Oui, ami, il y a un sentier, il y a une voie pour l'abandon de ces désirs.
— Et quel est le sentier, ami, quelle est la voie pour l'abandon de ces désirs?
— Il y a, ami, cet octuple noble sentier pour l'abandon de ces désirs, c'est à dire: vue correcte, aspiration correcte, parole correcte, action correcte, moyens d'existence corrects, effort correct, attention correcte et concentration correcte. Voici, ami, quel est le sentier, quelle est la voie pour l'abandon de ces désirs.
— Le sentier est excellent, ami, la voie pour l'abandon de ces désirs est excellente. Et c'est suffisant, ami Sāriputta, pour la diligence.