Mise en situation : une question pour faire réfléchir

Compagnon

Vous êtes dans une soirée ou un déjeuner chez des amis. Il y a aussi des nouveaux venus (de nouveaux voisins de vos amis par exemple). C'est une pendaison de crémaillère par exemple. Ces nouveaux venus vous ne les connaissez pas, ils ne vous connaissent pas, ils ont l'air de gens on ne peut plus banals et dans leur comportement et dans leurs vêtements, rien d'extravagant, rien à l'extérieur ou dans leur attitude qui puisse trahir un quelconque trait de personnalité "hors norme" ou particulier, vêtements passe partout, coupe de cheveux classique, pas de piercing, tatouage ou autre, etc... des gens en apparence plutôt "lisses" et tranquilles. L'ambiance est détendue, chacun mange et boit petits fours et apéritifs. Des groupes se font et se défont au gré des sujets de conversation.

Puis vous vous retrouvez dans un de ces groupes et il y a ces nouveaux venus, mettons un couple homme/femme, âge moyen (35/40 ans). La conversation s'oriente en douceur vers la spiritualité et la question est posée : quelque chose comme "est ce que vous croyez en quelque chose vous ?"

La question est posée sans animosité, le ton est simplement curieux, on fait connaissance. Les nouveaux venus ne se sont pas encore exprimés, vous ne savez pas si ils ont une pratique religieuse quelconque ou non, et personne, pas même vos amis ici, ne savent que vous pratiquez une forme ou une autre du bouddhisme.

Que faites vous ? On vous pose la question. Toutes possibilités sont possibles, vous êtes entièrement libre de répondre ou non. Vous ne sentez que de la curiosité autour de vous. C'est tout. Que dites vous et comment le dites vous ?
ted

Bnjour Compagnon

Mes parents m'ont sagement appris, qu'en société, avec des gens qu'on ne connait pas, il y a quatre thèmes à ne pas aborder :
- l'argent
- le sexe
- la religion
- et la politique

J'applique généralement ce principe.
Quand je passe outre, je regrette en général... ;)

Un bouddhiste n'ayant pas obligation d'être "prosélyte", on n'a aucune mission à accomplir.

Bien sur, parfois, on a envie de partager l'enthousiasme de cette nouvelle découverte : le bouddhisme.
Waw ! C'est trop bien ! Trop génial ! Si vous saviez !
Mais bon...
C'est là qu'on voit apparaître en face les clichés qu'il faudra soit laisser dire, soit démentir un par un.

Ca peut bien se passer (pas de clichés)... Ou pas...
Dans le doute, baaahh, autant se taire dès le départ.
C'est juste mon point de vue comme tu l'as demandé...
Compagnon

Je précise qu'ici quelqu'un d'autre a posé la question, et qu'il ne s'agit pas de faire du prosélytisme en répondant mais simplement de répondre à une question directe simple.

Donc en gros toi tu dirais : je passe mon tour, joker. Ou quelque chose de ce genre à ce que j'ai compris ?
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axiste
Messages : 3249
Inscription : 09 mai 2008, 05:39

La question suggère un peu un calque qu'on pourrait appliquer en toutes circonstances, or chaque situation est différente.

Je n'ai pas de réponse toute faite …peut-être si les gens ont des idées arrêtées je finis par dire que la vie est certainement plus complexe qu'elle n'en a l'air et qu'on ne sait pas tout. Si les gens sont dans l'ouverture alors les mots peuvent venir, en tous les cas je ne les force pas et garde une certaine réserve parce que ce n'est pas quelque chose qui se vit en parlant mais en expérimentant.

Mais je ne mens pas non plus, d'ailleurs ce sont les gens qui posent des questions et une question contient souvent sa réponse alors c'est au cas par cas…
En tous les cas ce n'est ni l'endroit ni le contexte que je choisirais pour cela: les gens sont venus pour une crémaillère et donc pas pour discuter de ces choses là, n'est-ce pas ? Ce sont donc des sujets qui dans ce contexte ne peuvent qu'être effleurés…
Parce que c'est très superficiel comme contexte, même si les gens ne le sont pas.
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Compagnon a écrit :
22 avril 2017, 10:28
Je précise qu'ici quelqu'un d'autre a posé la question, et qu'il ne s'agit pas de faire du prosélytisme en répondant mais simplement de répondre à une question directe simple.

Donc en gros toi tu dirais : je passe mon tour, joker. Ou quelque chose de ce genre à ce que j'ai compris ?
On n'est pas obligé de répondre aux questions. Surtout quand elles sont posées par politesse. :oops:
Je sais, les relations mondaines sont hypocrites :mrgreen: mais c'est comme ça. :-(
Je ferais sans doute un peu d'humour, en répondant par exemple : "Ma religion ? Les vacances !" :)
axiste a écrit :
22 avril 2017, 10:42
En tous les cas ce n'est ni l'endroit ni le contexte que je choisirais pour cela: les gens sont venus pour une crémaillère et donc pas pour discuter de ces choses là, n'est-ce pas ? Ce sont donc des sujets qui dans ce contexte ne peuvent qu'être effleurés…
Parce que c'est très superficiel comme contexte, même si les gens ne le sont pas.
Compagnon

D'accord Ted, idem Axiste, merci pour vos réponses.
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davi
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Inscription : 28 février 2016, 11:38

Au tout début de "ma conversion au bouddhisme", j'étais assez prosélyte. Ça m'a passé. J'ai fais des erreurs que j'ai regrettées par la suite. Je n'aurais jamais dû aborder les choses comme ça. J'ai compris certaines choses, qu'on ne pouvait imposer quoi que ce soit aux autres, surtout en terme de religion. Aujourd'hui je marche sur des œufs...
J'ai tendance à penser comme Ted et Axiste. Si les gens sont vraiment intéressés, d'autres occasions se présenteront à nouveau. A partir du moment où ils savent que tu es bouddhiste Compagnon, ils sauront à qui s'adresser si l'envie leur en vient d'en connaître plus. Ce ne sera pas lors d'une pendaison de crémaillère, mais plutôt lors d'une rencontre un peu plus intime.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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yves
Messages : 692
Inscription : 26 février 2016, 13:01

je répondrai: "moi en ce moment je crois en mélenchon"

la spiritualité c'est sérieux, je préfère dévier vers le sujet qui fâche comme ça je vois tout de suite l'attachement que les gens ont à leurs propres idées
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
Compagnon

Je trouve intéressant de constater comment apparemment la question toute simple initiale a été déformée généralement toujours dans le même sens. Comme si dire ce que l'on pratique comme spiritualité , rien que dire, prononcer quelques mots, relevait déjà du prosélytisme.

Le fait même de simplement répondre à une question directe lors d'une conversation de soirée est immédiatement classée dans la rubrique prosélytisme.

Je trouve que l'on ressens très bien ici la frilosité voir la crainte à aborder la question religieuse en société, le tout en lien je pense avec l'actualité. Thich Nath Hanh dit que nous portons en nous les souffrances de notre société. Cela se voit je crois.

Il y avait plusieurs possibilité simples de réponses à la question, certains ont préféré botter en touche et ne pas répondre, c'était une possibilité.
D'autres ont aussitôt crains que le fait de répondre clairement par exemple : je pratique le bouddhisme, soit immédiatement interprété comme du prosélytisme.

D'autres auraient pu mentir en disant : rien de particulier.

En fait aucun ne dit clairement ce qu'il est. C'est systématiquement de l'esquive.

Mais qui vous dit qu'une fois le tour de table fait sur la question les quelques personnes du groupe réunis dans cette conversation n'auraient pas tout simplement migré sur un autre sujet sans rapport par exemple ? Ou qu'une autre convive n'aurait pas attiré l'attention sur lui.
On à l'impression qu'a vous lire le fait même de donner une réponse claire ne peut engendrer que des problèmes.

C'est curieux, personnellement je ne sais pas ce que je répondrais, ce serait plutôt au feeling je crois, mais en tout cas je crois que je me sentirais parfaitement capable si besoin de répondre modestement et sans plus de commentaire que depuis quelque temps je pratique le bouddhisme. Si quelqu'un cherche à en savoir plus, ma foi, j’élèverais mon niveau de vigilance et je ferais alors très attention a ce que la personne demande et à ce que je dis et à me dire avant tout si je suis capable ou non de répondre correctement aux questions posées. Si personne ne réagit, ma foi, on passera au sujet suivant. C'est tout.

Après, je n'ai jamais personnellement eu à pâtir d'une quelconque discussion religieuse je crois, de vive voix en tout cas, j'ai eu parfois des discussions avec ma compagne vives sur la plan intellectuel mais sans agressivité ou violence verbale.

C'est vraiment étonnant votre retour :)

Ni bon ni mauvais juste intéressant.
ted

Compagnon a écrit :
22 avril 2017, 18:27
C'est vraiment étonnant votre retour :)

Ni bon ni mauvais juste intéressant.
Normalement, on évite de poser ce genre de questions aux gens. ;-)

Ya même une loi sur la vie privée qui punit toute personne qui aurait dévoilé publiquement, sans le contentement de l'intéressé : son état civil, son adresse, son orientation sexuelle, sa religion, ses revenus, son dossier médical, son casier judiciaire etc...

Tous ces éléments relèvent de la vie privée des gens. Et nul n'est tenu d'y répondre s'il n'en a pas envie.
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