On se doute qu'ils souffrent, mais on ne sait rien de leur souffrance, de son intensité, de sa profondeur. La preuve ? Bé les autres ne réagissent pas pareil pour un traumatisme donné. Certains rebondissent, d'autres restent indifférents, d'autres encore s'effondrent.
Tous les lotus sur l'étang n'ont pas la même forme, la même taille, la même couleur, ne sont pas aussi en fleur les uns par rapport aux autres et pourtant se sont tous des lotus, qui flottent sur l'eau et trempent leurs racines dans la même boue.
La communication ? Laisse moi rire. Entre les quiproquos, les tentatives de manipulation, la mauvaise foi... On a vite fait de se taire pour moins souffrir...
C'est une solution en effet mais cela sous entend que l'on croit qu'il n'existe personne de spontané et de sincère. Que chacun se maîtrise au point d'avoir un contrôle parfait de ses émotions et que toute expression, tout communication, est systématiquement parfaitement calculée, artificielle et non naturelle. Peu probable. Prend la video d'une femme pleur hurlant de douleur et de chagrin avec dans ses bras le corps de sont enfant qui vient de mourir. Si toi même tu es parents tu as une petite idée de ce qu'elle ressens précisément en cet instant. Ou elle l’hypocrisie ou la manipulation a ce moment là ?
Avant d'avoir un fils je ne pouvais pas savoir du tout ce que l'on pouvait ressentir, maintenant j'en ai davantage l'idée.
La sympathie ? l'empathie ?? Comment savoir qu'on ne se fait pas un film, vu que comme je l'ai dit, on ne saura JAMAIS ce qu'il y a au fond des autres ???!!! Même les autres doivent pratiquer vipassana pour savoir ce qu'il y a au fond d'eux ! donc eux-mêmes n'en savent rien au départ.
La contagion émotionnelle est un phénomène reconnue, peur, haine, colère, joie, sont communicatifs. Regarde les gradins d'un stade de foot pendant ne match quand tel ou tel équipe gagne, la réaction des supporters.
"J'ai beaucoup appris sur moi-même " diront certains.
Au final, tu t'aperçois que tout ce que t'as appris sur toi même, c'était du VENT !!! Ya aucun toi même.
A 25 ans j'ai fait une profonde dépression nerveuse pour raison sentimentale, effondrement total de l'ego au sens psychanalytique du terme, je me suis haïe moi même au point de m'effondrer, j'ai mis plus d'un an et demi à m'en remettre.
A la fin de cette periode, je venais juste de me seuvrer des dernier médocs, j'allais plutôt bien, je revivais, euphorique. J'avais envie d'être sympa avec tout le monde, je voyais des coïncidences partout. Et j'ai entamé un boulot ou je suis tombé sur un responsable très pénible, j'ai de nouveau beaucoup souffert car je n'osais pas lui dire ne face un bon gros : merde ! Un soir seul dans mon lit (j'étais encore croyant) en proie au chagrin, un sentiment profond d'injustice, je venais de sortir d'une grosse souffrance pour retomber dans une autre. J'ai en pleur, seul dans mon lit, dans mon petit studio. J'ai demandé à Dieu pourquoi ? Pourquoi encore souffrir. J'ai alors essayé de relativisé, je me suis dis qu'il devait y avoir plein d'autres gens qui souffraient autant si ce n'est plus que moi dans le monde en ce moment. Et... je l'ai ressenti. Je n'ai pas d'autre explication. Pendant un bref instant j'ai était "écrasé" par une masse de souffrance qui m'était étrangère. Ce fut bref. Heureusement. Mais je n'ai pas oublié.
Donc non, d'expérience personnelle, je ne peux que t'affirmer qu'aucun de nous n'est seul. Nous sommes tous interdépendants. Nos joies, nos peines, sont collectives. D'ailleurs n'est ce pas ce que dit la pratique ? Le bonheur individuel est impossible on ne peut trouver le Bonheur véritable que si l'on cherche aussi a faire le bonheur des autres. Les bonheur égoïste ne marche pas. Et si cela ne marche pas... c'est qu'aucun de nous n'est seul.
Donc, vivre sans être éveillé, c'est TERRIBLE ! C'est même horrible ! C'est une souffrance insupportable, car vide ! Issue de rien. Une souffrance qui se manifeste simplement parce qu'on pense qu'elle devrait exister. Un véritable cauchemar !!!
Si tu veux voir le samsara ainsi pourquoi pas. Mais c'est un cauchemard utile. Sans lui il n'y aurait pas le merveilleux "rêve" de l'Eveil. Sans la souffrance il n'y a pas la cessation de la souffrance. Pas de nirvana sans samsara. Ressentir répulsion pour le samasara et avidité pour le nirvana est encore un dualisme... source de souffrance.
Ai de la compassion pour toi et pour les autres. Car nous tous nous vivons en souffrance. Prend soin de toi et des autres avec douceur et tendresse. Plus tu te croira seul plus le poids de la souffrance sera grand en toi car tu réduira ton univers au limites de ton ego. Et la moindre petite souffrance prendra alors une ampleur et un impact immense. (Je paraphrase le Dalaï Lama). Cesse de penser que Toi et l'Autre êtes différents et indépendants.
Non...
Tristesse de s'ouvrir pour se relier à des autistes, aveugles, sourds et muets...
Si Dieu existe, imaginez sa solitude ! N'avoir personne à qui parler !
On ne peut que finir schizophrène. On se parle à soi-même.
L'éveil ou la schizophrénie... C'est ça le programme du chercheur spirituel.
Si je devais parlé comme un bouddhiste tibétain je dirais qu'en ce moment tu es la proie d'un démon puissant du désespoir.
Tu sais quoi ? Je crois là en ce moment d'une certaine façon tu affronte Mara sous une forme ou une autre. Ouvre les yeux et reconnait le pour ce qu'il est : une illusion.
Un remède ? Va sur youtube et cherche des choses comme des scènes de souffrances intenses d'autre personnes dans le monde, et pensent à elle avec tendresse, amour, tu verras alors que tes angoisses du moment sont d'une petitesse risible au regard de ce qu'endurent dans le monde en ce moment certaines personnes.
Tu peux aussi plus positivement lister tout ce que Thich Nath Hanh appelle les "éléments de bonheur disponibles" autour de toi là maintenant, quand je suis déprimé c'est ce que je fais.
Méditation sur le non soi, méditation sur la vacuité.
Le Marchand de Venise
Tirade de Shylock, riche usurier juif :
« Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes,
des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec
la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé
aux mêmes maladies, soigné de la même façon,
dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été
que les Chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez,
ne mourons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?
Si nous sommes semblables à vous en tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en cela. »
— acte III, scène 1
Solitude : Du latin solitudinem, accusatif de solitudo, de solus, « seul ».
(Figuré) Sentiment d'être seul ou abandonné.
Seul : Du latin solus.
Qui est sans compagnie ; qui n’est pas avec d’autres.
À l’exclusion de tout autre ; unique.
Sentiment de solitude : manifestation aiguë du moi. Évident non ?
Moi indépendant : illusion.
Solitude : sentiment basé sur une illusion.