C'est terrible !

ted

Compagnon a écrit :
ted a écrit :Il faut alterner pratique et étude, étude et pratique. Sinon, on reste piégé dans des plages de paisibilité satisfaisantes.
Qui a dit le contraire ?
En fait, je me justifiais auprès de Circé et de toi même, qui sembliez dire gentiment que mon interrogation de départ était une forme de spéculation qui s'opposait à la pratique :
Circé a écrit :Inutile de rabâcher; on pratique, on avance, on s'en sort.On va droit à l'éveil. loveeeee
Mais en fait, comme Yves l'a un peu deviné, je pose des questions sur le forum quand la pratique me pose des koans. Ce n'est pas de la spéculation, c'est un besoin d'étudier plus profondément les expériences qui ont déclenché en moi des questionnements.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pratique n'est pas en mode "lecture et progression automatique" tout le temps. Au début oui. On s'abandonne au calme mental, et il vous guide tout seul vers un nimita ou vers hishiryo ou vers l'état naturel ou vers un jhana, suivant la voie qu'on a choisie. Mais arrive un moment où on ne sait plus quoi faire. Je me souviens d'une époque où j'arrivais assez bien à induire des rêves lucides, mais je m'y ennuyais profondément. Quelqu'un m'a dit "cherche un maître en rêve et demande lui un enseignement". Un autre m'a conseillé de faire un Zazen parfait : " Au moins, en rêve, t'auras pas de problèmes de genoux"... etc. Finalement, j'ai acheté un bouquin de Tenzin Wangyal sur le yoga nidra et y ai trouvé une foule de pratiques à faire.

Donc, vos réponses à mes interrogations sont très importantes pour moi. Et je les range dans le domaine de l'étude, parce que l'étude, c'est pas que les livres, c'est aussi l'expérience de chacun autour de moi. Du débutant au confirmé. Je prends tout... un trésor peut se cacher au détour d'une simple phrase... Comme disait Compagnon, Maitreya parlait à Asanga à travers toutes sortes de situations.
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yves
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ted a écrit :Yves, j'ai pas envie d'alimenter des architectures astrales. Ce qui arrive inévitablement quand on cherche un bonheur terrestre, mondain, matériel.
Mais peut être que je t'ai mal compris...
je disais simplement que le progrès se fait au sein de l'expérience, c'est suite à l'expérience d'une souffrance que tu as posé des questions; et je disais simplement qu'il y en a d'autre et que c'est un choix de ne regardé que dans une direction

dans mon expérience c'est en observant au plus profond des détails que je constate que l'esprit n'est pas obligé de poursuivre ses "perceptions/pensées/émotions" et je "vois" ou j'expérimente qu'il un lieu sans souffrance qui existe en toute chose comme la souffrance peut exister en toutes choses

le problème c'est que des parts de moi reste attaché à des désirs ou des peurs et je les rassure petit à petit mais c'est long par ce qu'elles croient sincèrement qu'elle ont raisons de s'attacher...

bon j'espère que ça ne fait pas trop schizo :mrgreen:
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Compagnon

@Ted : Comme disait Compagnon, Maitreya parlait à Asanga à travers toutes sortes de situations.

Je ne sais pu ou j'ai lu cela il y a un moment, mais il était encourager de pratiquer comme suit :

Considérez que tous les êtres autour de vous sont déjà Eveillés, que vous seul ne l'êtes pas, et qu'autour de vous tous les être sont vos maîtres qui essaient, pas leur comportement a votre égard de vous enseigner la voie, car eux l'on déjà acquise et vous pas encore. Que tous les êtres (humains) autour de vous sont bienveillant à votre égard (même quand en apparence ils vous font du tort) parce qu'il essaient de vous faire progresser sur la voie à chaque instant en vous donnant des leçons.

Peut être que si l'on procède ainsi on cesse de reprocher aux autres tout comportement désagréable qu'il peuvent avoir à notre égard, car on regarde profondément derrière chaque parole ou chaque acte des autres vers nous et on cherche le rapport avec le Dharma, on transforme alors toute interaction en leçon utile pour progresser. Cela rejoins une citation attribuée au Bouddha :

"Considère ceux qui te font voir tes défauts comme si ils te montraient un trésor".

Penser ainsi est difficile je crois car cela s'oppose à notre attachement à notre amour-propre, notre ego, notre confort mental, notre estime de nous même, notre orgueil. Mais si l'on y arrive vraiment a force d'entraînement je crois que l'on en vient à ne plus être capable de reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit. Plus encore même, peut être, en ne "saisissant" pas les action négatives d'autrui à notre égard comme "négative" et en les acceptant au contraire avec reconnaissance, remerciement, on en vient à transformer en partie le karma négatif de l'autre fruit de son action à notre égard, en karma positif pour lui. Comme ce maître zen qui refuse de reconnaître que son cambrioleur l'a cambriolé, qui pousse celui ci à être poli et reconnaissant en plein milieu du vol, et qui une fois le criminel arrêté dit que l'homme n'a rien volé mais que lui à fait un don a cet homme et que cet homme l'en a remercié. (Ce qui au passage provoquera une prise de conscience chez le criminel qui se repentira et deviendra moine).

Vous comprenez ce que je veux dire ?

Certes même le Bouddha ne peut vous éviter de subir l'effet de votre karma mais un pratiquant peut peut-être s'arranger pour qu'autrui n'accumule pas ou moins de karma négatif envers lui-même pratiquant, en ne "solidifiant" ce karma comme souffrance en lui-même. Je ne sais pas si c'est clair ?
ted

yves a écrit : le problème c'est que des parts de moi reste attaché à des désirs ou des peurs et je les rassure petit à petit mais c'est long par ce qu'elles croient sincèrement qu'elle ont raisons de s'attacher...

bon j'espère que ça ne fait pas trop schizo :mrgreen:
Ya deux manières de faire :

- soit tu construis un personnage qui va jouer un rôle et te représenter dans chaque activité : un personnage pour ton orientation sexuelle, un autre pour ton orientation sociale, un troisième pour tes choix politiques, un autre pour ton boulot, un autre pour ta vie spirituelle etc ... Autant d'égos qui rentreront en conflit tôt ou tard !

-soit tu fais disparaître toutes les images de toi et tu réagis à chaque stimuli par l'acte juste, la pensée juste, la parole juste, les moyens d'existence justes, la concentration juste etc...

L'acte juste n'a pas d'orientation sexuelle, il n'a pas honte de ses choix politiques, il ne joue pas un rôle social, il ne se prostitue pas pour un boulot, il ne fait pas semblant de se concentrer pour comprendre.

L'acte juste est parfait pour celui qui le fait, au moment où il le fait. Et cet acte jaillit du non-soi, de la conscience éveillée. Et il est porté par prajna, la sagesse transcendante. Son sila est naturellement pur. Il ne sert à rien de le commenter, de le justifier, de le comparer aux actes des autres. Il ne rivalise avec personne. Il nous maintient simplement sur le chemin où nous sommes notre propre lumière.

On pourra sembler imprévisible aux yeux des autres, ou changeant, voire opportuniste, obscur, hypocrite... Qu'importe. Nous savons au coeur de nous-mêmes que nous sommes en équilibre autour du point zéro : l'absence de soi. Mais que nous sommes toujours là. Dans une béatitude immense.
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yves
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loveeeee jap_8
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