Compagnon : Comme comprendre "particulier" quand on nous explique que rien n'a de soi indépendant, que tous les phénomènes, y compris les manifestations des gens sous telle ou telle forme, sont interdépendante et liées les unes aux autres ?
Il m’apparaît que la particularité et la multiplicité des choses et des personnes c’est précisément ce qui me permet de parler d’
interdépendance. Parler d’interdépendance est toujours une manière de s’appuyer sur le conventionnel. La seule manière d’exprimer l’ultime c’est en l’occurrence de dire qu’il n’y a ni particularité ni multiplicité, ni soi ni non soi, ni phénomènes ni absence de phénomènes etc. La vue ultime c’est de dire que tout a le caractère de Ku qui ne peut être ni goûté, ni vu, ni senti etc comme l’exprime le Sutra du Coeur.
Comment comprendre "chaque personne en particulier" à la lumière de la vacuité, du non-soi ?
On comprend je pense « chaque personne en particulier » à la lumière du conventionnel, c’est à cette lumière qu’il est possible de parler de compassion.
Si on expérimente vraiment (pas seulement la compréhension intellectuelle) ce qu'est la vacuité, le non-soi, est-ce que cela a encore un sens d'avoir de la compassion pour "quelqu'un en particulier" ?
Si on veut exprimer l’ultime, il faut pousser la question plus loin à mon avis, car dans l’ultime non seulement il n’y a pas de compassion pour quelqu’un en particulier, mais il n’y a pas de compassion tout court, ou disons plutôt qu'il n'y a ni compassion ni absence de compassion, ni quelqu'un ni personne.
Est ce même possible ? Est ce que l'on "voit" ou "perçoit" encore des "personnes" en "particulier" ?
Dans l’ultime, ni on perçoit, ni on ne perçoit pas.