Karma collectif

Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Ha ha, je ne comprends pas ce que j'ai envie de comprendre. La phrase en question dit bien les choses :

"Ce qui est collectif c’est le résultat, mais le Karma lui-même est forcément individuel."

Où est-il question d'un karma collectif ? Il est bien spécifié que le karma est forcément individuel.

Comment peut-on être plus clair ? :lol:
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

jules a écrit :"Ce qui est collectif c’est le résultat, mais le Karma lui-même est forcément individuel."

Séparer résultat et karma est un parti pris. Soit on désigne karma ce qui est purement individuel, soit on désigne karma ce qui est le résultat d'un acte. Si plusieurs personnes sont nécessaires à l'accomplissement d'un acte, il n'est pas déraisonnable de penser que les conditions pour que le fruit de l'acte se développe nécessite la réunion desdites personnes. Ensuite, le fruit est perçu de façon individuelle, ce qui est normal.

De toute façon et comme l'avait souligné Compagnon, nous vivons en interdépendance. Dire qu'il n'y a que du karma individuel...
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Davi : Ensuite, le fruit est perçu de façon individuelle, ce qui est normal.
Non seulement perçu différemment, mais engendré par des causes karmiques différentes, exemple, l'intention de nos trois cambrioleurs.
Séparer résultat et karma est un parti pris.
Je suis d'accord car il n'y aura pas un résultat hors de cette perception que chacun en a. En effet le résultat n'existe pas en soi. Un fou pourrait très bien se retrouver en prison en n'ayant absolument pas l'impression d'y être. Un enfant pourrait se retrouver en plein camps de concentration en ayant l'impression qu'il s'agit d'un jeu : voir le film "La bella vita" avec Roberto Benini.
Dire qu'il n'y a que du karma individuel...
Le karma est lié au soi, et le soi est une illusion individuelle.
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

jules a écrit :
Dire qu'il n'y a que du karma individuel...
Le karma est lié au soi, et le soi est une illusion individuelle.
J'aurais dit : "le soi est l'illusion de l'individuel". Si le soi est une illusion de l'individuel, alors le karma (individuel) est une illusion. Nous pensons qu'un soi vit sa vie et se réincarne de vie en vie. C'est un doux rêve ou un mauvais cauchemar.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Avatar de l’utilisateur
jules
Messages : 3228
Inscription : 15 février 2009, 19:14

Le karma est le produit de la croyance au soi et le soi est le produit du karma, les deux s'engendrent mutuellement. Ce karma et ce soi sont propres conventionnellement parlant à un individu particulier. Mais lorsqu'il est réalisé que le soi est une illusion, le karma individuel s'éteint et vice versa, lorsque le karma s'éteint, la croyance au soi disparaît.
Compagnon

@Davi : ce que tu exprimes me paraît on ne peut plus sensé. Et cohérent/logique. Toute le monde toutefois ne le comprends pas forcément ainsi. C'est difficile d'expliquer à quelqu'un ce qui est une évidence pour soi... Je comprends les difficultés qu'a du rencontré le Bouddha Shakyamuni :lol:
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

Actuellement la réalité c'est qu'il n'existe pas de soi et pas de karma concernant un soi. Tout ça c'est de l'illusion pure. C'est comme rêver et croire à ce rêve. Par moment je me dis que ce qui m'arrive je l'ai mérité. Et à d'autres moments, je me dis que je ne dois pas voir les choses de cette façon. Les choses sont, je dois faire à partir de ça.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Compagnon

Ta façon de voir les choses serait-elle sujette à... l'impermanence ? :)

"Dans le ciel il n'y a aucune distinction entre l'Est et l'Ouest, les gens créent des distinctions dans leur esprit et ils croient qu'elles sont vérité".

Le mot "mérite" pourrait sous entendre une sorte de "justice" cosmique qui récompense et puni au nom du d'une certaine morale, hors la morale se base sur une vision dualiste, bien et mal. J'y pense car pour moi le terme mérite est associé à l'éthique chrétienne que j'ai reçu initialement. C'est pourquoi quand j'entends le mot "mérite" je pense instinctivement à une notion de jugement divin.

Certes le Bouddha indique ce qu'il faut faire et ne pas faire pour être heureux mais non en vertu d'une morale de type "dualistique", mais simplement pour être en accord avec la loi cosmique du karma, cette loi n'est ni bonne ni mauvaise. Les rouages d'une machine sont-ils intrinsèquement "bons" ou "mauvais" ?

Est ce que l'on "mérite" alors vraiment notre "karma" ? Méfiance vis à vis des mots méfiance... Ils sont parfois impropres à décrite la réalité, ils sont souvent des pièges qui nous ramène au dualisme source de souffrance.

Par moment je me dis que ce qui m'arrive je l'ai mérité. Et à d'autres moments, je me dis que je ne dois pas voir les choses de cette façon.

Peut être est ce parce que tu as toi même tes propres notions sur ce qui doit ou ne doit pas être fait, une perception dualiste des choses. Nous sommes aussi mis en garde contre nos propres notions sur le bouddhisme, le karma etc... car ces notions peuvent aussi devenir des pièges qui nous empêchent de voir la vérité.

Comme tu estimes que parfois tu vois "correctement" les choses et parfois non... cela entraîne une certaine insatisfaction, puisque tu te dis "non je ne dois pas voir les choses de cette façon". Tu vas donc entrer dans un effort, une tension qui va te porter à rechercher ce que tu estimes "correcte" comme façon de voir et fuir ce que tu estimes comme non "correcte" comme façon de voir. Désir, répulsion.

Les choses sont, je dois faire à partir de ça.

Humblement, cela me paraît, des 3 vues que tu as exposé, la plus neutre et la plus sage. Sitôt que tu portes un jugement sur ta propre pratique tu risques d'entrer dans le couple néfaste désir/répulsion. Enfin c'est mon impression.

Peut être est ce l'influence du Zen qui me fait dire cela, puisque dans Zazen en principe on s'assoie mais on ne doit même pas être dans un état d'esprit de désir d’acquérir quelque chose, de "soif" d’acquérir quoi que ce soit. Il ne fait pas attendre quoi que ce soit.

Qu'en dis tu ?

PS : en tout cas merci de ton intervention constructive et éclairante (enfin je trouve).
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

A ce que je crois savoir le ZEN n'insiste pas sur les renaissances, tandis que le bouddhiste tibétain, si.
Dagpo Rinpotché a écrit :La renaissance n'est ni une croyance imposée ni un dogme. Pour les bouddhistes c'est un fait.
La manière habituelle de voir le monde est celle à quatre dimensions, c'est-à-dire avec la notion du temps. C'est une manière conventionnelle qui est vraie. Cependant ces quatre dimensions sont surtout créées par l'esprit telle une construction mentale. Donc les renaissances, oui, mais surtout l'instant présent. Habituellement nous nous voyons nous déplacer ici est là. C'est une construction conventionnelle, parce qu'en réalité nous ne bougeons pas, nous n'allons nulle part, nous ne naissons pas, ne vieillissons pas et ne mourons pas.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Avatar de l’utilisateur
davi
Messages : 1129
Inscription : 28 février 2016, 11:38

Compagnon a écrit :Les choses sont, je dois faire à partir de ça.

Humblement, cela me paraît, des 3 vues que tu as exposé, la plus neutre et la plus sage. Sitôt que tu portes un jugement sur ta propre pratique tu risques d'entrer dans le couple néfaste désir/répulsion. Enfin c'est mon impression.

Peut être est ce l'influence du Zen qui me fait dire cela, puisque dans Zazen en principe on s'assoie mais on ne doit même pas être dans un état d'esprit de désir d’acquérir quelque chose, de "soif" d’acquérir quoi que ce soit. Il ne fait pas attendre quoi que ce soit.

Qu'en dis tu ?
Matthieu RICARD a écrit :Est-il important de se souvenir de ce que furent nos vies précédentes ? Non. Le Bouddha a dit qu'il était vain de s'en préoccuper. Ce qui compte, c'est la direction que nous prenons à chaque instant de l'existence. Même pour les grands maîtres, les réminiscences ne sont que conséquence naturelle de leur réalisation spirituelle.
Enquête sur la réincarnation - Albin Michel - 2001
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
Répondre