Tout être vivant mérite la compassion

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davi
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Atisha a écrit :« Tout comme un oiseau ne peut voler sans ailes, quelqu'un qui n'a pas atteint la clairvoyance n'est pas capable de venir en aide à tous les êtres sensibles. »
Parce que nous n'avons pas développé la sagesse qui voit clairement la conséquence de nos actions, des actions que nous prenons pour bonnes pourraient bien se révéler néfastes. Un imbécile pourrait bien penser que donner de l'eau croupie à des personnes assoiffées est une bonne chose à faire.

Si nous désirons vraiment aider les êtres, tous les êtres, à la manière de véritables bodhisattvas, il nous faut aussi développer l'esprit de sagesse. Certaines actions sont évidentes à mettre en oeuvre et d'autres moins, dépendant toujours de notre niveau de sagesse.

Nous avions déjà parlé de l'importance de l'esprit de sagesse quand nous avions discuté du développement de l'équanimité.
http://www.forum-bouddhiste.com/viewtopic.php?f=88&t=9235

Dans le Mahayana il existe deux pratiques (les deux ailes de l'oiseau), l'une axée sur la méthode (dont l'aspect ultime est le développement de la bodhicitta ou esprit d'éveil) et l'autre sur la sagesse. Dans le Tantrayana (ou Vajrayana) le vajra-foudre symbolise l'union indivisible de la méthode et de la sagesse.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

davi a écrit : Si nous désirons vraiment aider les êtres, tous les êtres, à la manière de véritables bodhisattvas, il nous faut aussi développer l'esprit de sagesse. Certaines actions sont évidentes à mettre en oeuvre et d'autres moins, dépendant toujours de notre niveau de sagesse.
Et pour juger du niveau de sagesse de moines renonçants, assurément devons nous être d'un niveau encore plus sage qu'eux.
Ce qui est éventuellement possible...

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davi
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ted a écrit :Et pour juger du niveau de sagesse de moines renonçants, assurément devons nous être d'un niveau encore plus sage qu'eux.
Un extrait de la vie de Shantideva, l'auteur du Bodhisattvatcharyavatara (Le Guide du mode de vie du bodhisattva) :
À Nalanda, le développement spirituel de Shantidéva fit de rapides progrès, en particulier en résultat de son entraînement aux méthodes profondes et exigeantes du tantra. Toutefois, étant donné qu'il faisait toutes ses pratiques en secret la nuit et se reposait pendant la journée, il sembla aux autres moines qu'il n'effectuait que trois activités: manger, dormir et déféquer. C'est la raison pour laquelle les autres moines le désignaient sarcastiquement sous le nom de « Trois Réalisations ». Sentant que c'était un moine tout à fait irresponsable, une insulte à leur illustre université, ils mirent sur pied un stratagème destiné à se débarrasser de lui. Le croyant à tort un méditant médiocre et un ignorant en matière de doctrine théorique, ils firent en sorte que Shantidéva ait à donner un discours en présence de tous les membres du monastère. Ils pensaient que l'exhibition de son ignorance l'humilierait à un tel point qu'il n'aurait plus qu'à s'enfuir de honte.

Lorsque le jour de l'humiliation publique ainsi prévue arriva, Shantidéva monta sur le trône de prédication et, à la grande surprise de l'assemblée, délivra un discours qui, lorsqu'il fut mis par écrit devint connu sous le nom de Guide du mode de vie d'un bodhisattva (Bodhisattvatcharyavatara en sanscrit), qui est encore considéré aujourd'hui comme étant les meilleures instructions jamais écrites pour devenir un bodhisattva un être destiné à la pleine illumination. Au cours de l'exposé du neuvième chapitre, qui traite de la sagesse qui appréhende la vraie nature de la réalité, il déclara ceci: « Tout est semblable à l'espace. » À ce moment là, il commença à s'élever dans le ciel, volant de plus en plus haut jusqu'à disparaître et cependant sa voix demeura parfaitement audible. C'est de cette manière miraculeuse que le reste du neuvième chapitre et la totalité du dixième furent exposés.

N'ayant aucun désir de revenir à Nalanda, Shantidéva partit pour le sud de l'Inde. Inutile de dire que les moines qu'il laissa derrière lui avaient été profondément impressionnés et même quelque peu abasourdis par ses enseignements et la démonstration de ses pouvoirs psychiques.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

Shantidavi, on t'a reconnu ! ba11 :)
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