Le bonheur dans le bouddhisme

ted

Vous aurez remarqué, si vous en avez eu l'occasion, que les personnes qui ont eu une vie heureuse n'ont pas de regrets à mourir :
  • - Elles pensent à leur conjoint qui est déjà décédé sans trop de douleur et en paix.
    - Elles regardent leurs enfants qui sont heureux. Leurs petits-enfants qui jouent, insouciants.
    - Ou par exemple, leur entreprise bien gérée par leurs associés.
    - Elles se souviennent du bien qu'elles ont fait et des remerciements engrangés.
    - Elles se souviennent des bons moments passés en famille, en couple, ou entre amis.
    - Elles n'ont pas de regrets.
    - Elles peuvent lacher prise.
Elles partent avec un léger sourire aux lèvres, sans s'accrocher à ce monde. Parce que, par delà tout ce bonheur intellectuel et spirituel, elles sentent poindre, quand même, des sources d'insatisfaction potentielles (leur santé qui se détériore par exemple). Mais elles se disent qu'elles ont fait leur part de travail. Qu'elles ont le droit de se reposer maintenant.
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ted

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Mourir après une vie malheureuse, pleine d'échecs non acceptés, peut engendrer de la frustration... De la déception... La rage ou la tristesse de n'avoir pu faire ce dont on avait tant envie... Un sentiment d'injustice...
C'est sans doute une cause majeure de renaissance ?

Maître Deshimaru disait que, faire zazen, c'était entrer vivant dans son cercueil.

Ma question est la suivante :

N'est-il pas plus facile de se consacrer à la recherche de la libération, quand on est heureux, sans regrets, ni remords, ni attachement compulsif envers la vie ?

Donc, la première étape pour se libérer de la souffrance ne devrait-elle pas être sukkha, le bonheur spirituel ?

A mon avis, un bouddhiste devrait être avant tout une personne heureuse.
Comme ces personnes âgées qui meurent avec le sourire, n'est-il pas plus facile de tout lacher quand on est heureux que quand on est malheureux ?

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yves
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être heureux c'est l’absence de désirs, dans les exemples que tu donnes il y a jouissance de ce qui est ba11

qu'importe la quantité de souffrance qu'à connu un esprit cette bascule du désirs vers la paix est possible à tout moment love3

angulimala en est un bon exemple redflower

pour "partir en paix" il faut que cette paix soit vécu de façon authentique et sincère et bien des parcours peuvent mener à cela color_3

d'ailleurs cette paix "s'actualise" souvent suite à de grande souffrance qui "oblige" l'esprit à sortir de ses schèmes de confort et d'habitudes ;-)
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ted

yves a écrit :être heureux c'est l’absence de désirs, dans les exemples que tu donnes il y a jouissance de ce qui est ba11
Oui, je sais.
Je dis simplement : est-ce que ce n'est pas plus facile de le faire dans ce sens ?
Est-ce que le renoncement n'est pas plus facile quand les désirs sont momentanéments calmés, apaisés par leur assouvissement ?

N'est-ce pas seulement l'assouvissement du désir qui fait vraiment prendre conscience vraiment profondément de son caractère insatisfaisant ?

Est-ce que Siddartha Gautama se serait lancé à la recherche de l'éveil s'il n'avait pas été auparavant saturé de plaisirs dans son palais ? Saturé jusqu'à l'ennui. Saturé jusqu'à percevoir samkhara-dukkha, la souffrance inhérente dans toute chose ?

On oublie peut être trop vite que Siddartha n'a guère souffert avant de se lancer dans sa quête. C'était un fils de roi, en tout cas de chef de village. Il ne manquait de rien. Il aurait pu s'assoupir sur sukkha s'il n'avait pas eu les empreintes karmiques de ses vies passées.
ted

C'est pourquoi je ne considère pas comme new-age les approches utilisant l'enseignement bouddhiste pour rendre les gens heureux.

On leur apprend à respirer, à déposer leurs soucis comme deux grosses valises, à se détendre, à trouver le calme mental. Ils finissent par sourire, après bien des épreuves. Ils finissent par être heureux, sans raison.

A mon avis, paradoxalement, c'est dans ces moments de répit, qui peuvent durer plusieurs années, que le détachement pour le samsara va émerger. Comme un enfant qui grandit et qui se détourne d'un jouet, qui l'a rendu heureux et qu'il connait par coeur.

Ces personnes vivront heureuses, paisiblement. Elles reconnaîtront la claire lumière de la mort à la fin de leur vie. Et elles s'éveilleront à ce moment là. Dans les bardos.

C'est plutôt cool, non ?
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axiste
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N'est-ce pas seulement l'assouvissement du désir qui fait vraiment prendre conscience vraiment profondément de son caractère insatisfaisant ?
Finalement dukkha est dans sukkha et inversement, les mots sont des photographies, des morceaux du paysage...
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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yves
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ted a écrit : est-ce que ce n'est pas plus facile de le faire dans ce sens ?
quand on a connu de grandes souffrances (pas sukkha du tout), il est possible de mieux apprécier les choses simples de la vie love3

souvent les gens ayant frôlé la mort on leur rapport à l'essentiel remis à l'endroit :oops:

souvent les gens qui ont "tout" s'enferme dans de "petits" détails juggle-2cf7

tout ça pour dire que tout est possible, il y a chacun son chemin et on ne peut faire de généralité loveeeee

et à quoi serviraient-elles de toutes façons puisque chaque cas est particulier et nécessite notre pleine conscience pour saisir ce qui est en jeu love_3

donc à part nourrir du bavardage intérieur, je ne vois pas l'utilité de la question color_3

mais peut-être je me trompe?
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ted

yves a écrit :quand on a connu de grandes souffrances (pas sukkha du tout), il est possible de mieux apprécier les choses simples de la vie love3

souvent les gens ayant frôlé la mort on leur rapport à l'essentiel remis à l'endroit :oops:

souvent les gens qui ont "tout" s'enferme dans de "petits" détails juggle-2cf7

tout ça pour dire que tout est possible, il y a chacun son chemin et on ne peut faire de généralité loveeeee
Bonjour Yves

Tu as raison.
Mon propos n'était pas d'opposer deux chemins de vie.
Mais de faire remarquer qu'à chaque fois, il y a un passage obligé par sukkha.

- Que ce soit sukkha obtenu par le renoncement, l'éthique, la sagesse, après avoir éventuellement vécu des drames (cas, par exemple, des personnes dont la vie est bouleversée par trop de souffrance et qui deviennent bouddhistes).
- Ou que ce soit (et je vais peut être choquer) sukkha obtenu par des satisfactions matérielles répétées.

D'après les enseignements, le cas n°2 serait un piège qui détournerait de l'éveil ! C'est sans doute vrai dans le monde des dévis. Mais dans le monde humain, ce sukkha là finit par mener à l'ennui et à la lassitude du samsara. Tu ne crois pas ?

Tout ça pour dire que dans les deux cas, sukkha semble une étape obligatoire avant la libération. Ce qui est logique puisque, sur les voies lentes, on accumule des mérites, et on finit par vivre des renaissances matérielles heureuses.
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yves
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il est arrivé que des gens proche du suicide annihile leur ego à la place de leur être et connaisse "directement" l'éveil love3

d'autre, par la voie des mérites, trouve que le chemin n'est que souffrance (et je ne pense pas qu'ils parlent de sukkha) ;-)

on peut imaginer ce que tu dis et le contraire, ce que tu dis est logique mais la réalité et la logique ne sont pas toujours d'accord :mrgreen:

sinon, encore une fois, quel est l'utilité d'essayer d'établir une règle qui de toute façon sera à remettre en question puisque chaque cas est particulier? (tu ne veux pas répondre à cette question?) loveeeee
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tirru...
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Bonjour Ted,
ted a écrit :Donc, la première étape pour se libérer de la souffrance ne devrait-elle pas être sukkha, le bonheur spirituel ?
Je crois que ce qui est utile c'est l'apaisement du corps, du coeur et du mental. Le joie qui en découle en est la manifestation. L'attachement à la joie et au bonheur peut être une réalité. Si cette réalité est vu et comprise alors on s'en libère et un espace plus vaste s'offre à nous.
Ajahn Sumedho a écrit :Il ne s’agit pas de se défaire de quelque chose mais de "connaître"
jap_8 <<metta>>
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