ted a écrit :
Tout le monde perçoit le nirmāṇakāya.
Seuls les éveillés perçoivent le sambhogakāya
Mais percevoir le dharmakaya, est-ce possible ?
<<metta>>
Même s'il n'était pas possible de percevoir la nature de bouddha de chaque être, le simple fait de savoir que même les animaux et les plantes ont la nature de bouddha change notre rapport au monde.
Dans plaidoyer pour l'altruisme, Mathieu Ricard reprend et résume les travaux de Barbara Fredrickson qui porte sur la résonance positive... je n'ai pas le bouquin sous les yeux mais de mémoire la résonance positive désigne trois choses
1 - le partage d'émotions positives
2 - la synchronie (sur le plan physiologique, neurones mirroirs... - et donc non consciente)
3 - l'intention consciente de vouloir participer au bien être de l'autre.
Soyons clair nous ne sommes pas dans le cas de l'amour inconditionnel (qui est asymétrique) mais dans la résonance entre bodhisattvas.
Le Sûtra du Dixième Dharma:
"C’est à la fumée que l’on reconnaît le feu,
Aux canards que l’on connaît l’eau...
De même c’est à ses caractéristiques
Que l’on reconnaît la potentialité d’un sage bodhisattva."
"Comme il est dit dans L’Ornement des Sûtras :
L’action motivée par la compassion,
L’aspiration, la patience et une conduite pure,
Sont les signes caractéristiques de l’aptitude au mahâyâna."
http://www.buddhawiki.fr/bwiki/bin/view ... agique/CH1
et même chez les animaux (chiens d'aveugle par exemple) et chez les plantes (regarder du tulsi pousser me fascine) on peut avoir le sentiment de ce type de résonance.
Pour que ce soit de l'amour inconditionnel il faudrait pouvoir entrer en résonance avec tout être mais je n'en suis pas là!
Je dis bien que c'est un sentiment et pas une perception car on ne saurait percevoir le dharmakaya qui n'est ni de l'ordre de l'être ni du non-être d'où les koans dont nous avons déjà parlé. Le terme de "sentiment" n'est peut-être pas le bon mot si vous avez mieux je suis preneur.
En cherchant un peu je suis tombé sur un texte de Marc Halevy qui, à priori n'est pas bouddhiste mais il écrit :
Un gourou musicien, joueur de luth, montra, parait-il, la voie au Bouddha en enseignant son élève dans une barque sur le Gange : "La corde pas assez tendue ne sonne rien, la corde trop tendue casse". Dans les deux cas : plus de musique !Cette métaphore musicale permet d'explorer la nature et les conditions de la résonance mentale. Le mental, la conscience, l'intellect, l'âme, la psyché, l'intuition, la sensibilité, peu importe le nom que l'on choisisse, est une harpe vivante dont le nombre des cordes varie d'un individu à
l'autre, d'un niveau de richesse mentale à un autre. Plus ce nombre est grand, plus la variété des tensions de ces cordes est vaste, plus grande sera la sensibilité potentielle aux vibrations ténues, aux signaux faibles, aux mélodies secrètes qui émanent du Réel en permanence.
Le premier secret de la résonance est donc dans le nombre et l'accordage des "cordes" de la sensibilité mentale. Nous y reviendrons.
Le second secret de la résonance réside dans l'attention que l'on porte à la perception des signaux captés par ces "cordes" de notre harpe intérieure. Si l'esprit est perpétuellement encombré de préoccupations (le mot est parfait : les pré-occupations, les occupations antérieures à l'attention à porter, ici-et-maintenant,au présent, à la présence du présent), aucune attention réelle ne pourra être portée aux résonances qui sont déjà là, même si le nombre des "cordes" est, au départ,faible et que leur accordage est, initialement,approximatif.Ce second secret est qu'il faut apprendre à faire silence en soi pour pouvoir entendre ... Cette
leçon est bien connue des connaisseurs de la philosophie taoïste ou zen : "pour que la lune s'y reflète, il faut que la surface du lac soit parfaitement lisse".Entrer en résonance avec le Réel (et ses trois dimensions idiosyncratique, taxologique et
praxéologique) présuppose une parfaite pacification intérieure, une parfaite disponibilité mentale, une parfaite concentration sans objet particulier, une parfaite attention donc. Il ya déjà énormément de travail pour atteindre ce préalable à un niveau suffisant.Plus le silence que l'on saura instaurer intérieurement sera profond, plus notre sensibilité sera
fine et large.
http://www.noetique.eu/articles/science/reel
J'en conclue qu'il doit être possible de développer sa sensibilité à la nature de bouddha que nous sommes susceptibles de rencontrer en tout être.