Excellent !Tirru... a écrit :selon le grand maitre wikipédia
Coucou Axiste,axiste a écrit :Bonjour à tous, une petite question à Dharma...quand tu écris:, je n'arrive pas à comprendre les termes "non associés", pourrais tu m'éclairer ? oiseau2julieselon un point de vue général à la philo bouddhiste, une personne (humaine ou non) n'est ni totalement de la conscience ni totalement de la matière, c'est un phénomène composé non associé (viprayukta-samskara).
La philosophie de l'Abhidharma emploie la théorie des ensembles, si on parle d'un point de vue du Véhicule des Auditeurs, l'ensemble le plus grand est celui du non-soi de la personne. Dedans, il y a d'autres ensembles dont celui qui regroupe tout ce qui est impermanent. Cet ensemble contient 3 autres sous-ensembles: les formes (objets matériels), les consciences et les phénomènes composés non-associés.
Ces derniers sont dits "non-associés (viprayukta) parce qu'ils ne sont ni forme ni conscience, comme le temps, les personnes etc.
Je me permets de citer Georges Dreyfus et j'aimerais beaucoup recueillir l'avis de pratiquants théravadins parce que même si ce qu'il avance est un point de vue du Véhicule des Auditeurs tel qu'il est décrit par la tradition tibétaine, j'aimerais savoir si c'est bien comme ça que fonctionne en partie la pratique méditative du non-soi dans le Théravada actuel (car je retrouve par exemple la saveur d'anapanasati dans le 2ème paragraphe et celle de vipassana dans le 3ème):
Nous pensons que nous contrôlons les choses, que ce je très solide et substantiel contrôle les choses. C'est cela l'ignorance. La vérité, c'est qu'il y a peut-être bien une personne, mais cette personne est le résultat de la coopération d'un nombre infini d'éléments non-personnels, et que ce sont ces éléments non-personnels qui, en fait, nous contrôlent beaucoup plus que nous ne les contrôlons nous-mêmes.
On peut bien se rendre compte de cela, ne serait ce qu'avec son propre corps. Je peux, bien sûr, le mettre dans une certaine disposition, mais ce corps est quelque chose qui m'échappe à quatre-vingt dix pour cent. On ne choisit pas son corps, on change, on vieillit, on n'y peut rien. Le corps et l'esprit sont faits d'éléments impersonnels qui interagissent les uns avec les autres. C'est à partir de ces éléments que nous existons, alors que dans notre vue, ce sont ces éléments qui existent pour nous, qui sont à notre service. C'est comme si ces éléments émanaient de nous. Pourtant, en réalité, c'est exactement le contraire.
Pour se sortir de cette vue égocentrique, la stratégie abhidharmique est de ralentir notre vie et décomposer ce qui se passe, nous-mêmes et ce que nous rencontrons. Les objets sont ainsi décomposés en parties, et alors un certain nombre d'objets, comme le soi, disparaissent. Ce qui demeure, c'est simplement leurs composants ultimes, qui, eux, existent de manière ultime, mais sont complètement impersonnels. Qu'y a-t-il de plus impersonnel qu'un atome, qu'une particule subatomique, qu'un instant infinitésimal de conscience ? Tous ces éléments sont des éléments strictement impersonnels, et lorsqu'on analyse les choses que nous croyons être soi ou être l'objet du soi, nous voyons qu'il n'y a qu'une interaction d'éléments impersonnels. C'est pour cela que l'Abhidharma envisage les phénomènes de ces deux points de vue là: les deux vérités.
Les Deux vérités selon les quatre écoles (éditions Vajra Yogini, p. 18-19).
J'espère que ça apporte quelques éléments de réponse à ton questionnement, Axiste.