Thomas Freeman Yarnall a écrit :un "engagement" (versus le renoncement)

Je ne pense pas qu'on puisse renvoyer dos à dos ces 2 notions parce que le renoncement n'est pas s'abstenir d'agir dans la société mais plutôt renoncer à la souffrance et à ses causes ou renoncer à ne prendre en compte que cette seule existence.
Un tel engagement peut prendre différentes formes (comme le vote, le lobbying, la protestation pacifique, la désobéissance civile) mais il vise toujours à provoquer activement et à transformer ces institutions perçues comme perpétuant la souffrance sous diverses formes d'oppression ou d'injustice."
Il y aussi nos choix de consommation.
Éric Rommeluère a écrit :Ce mouvement pan-bouddhique, qui n'est pas issu d'une école particulière et que l'on retrouve aussi bien en Orient qu'en Occident, exprime une position novatrice : un bouddhiste peut (ou mieux doit) s'engager dans la vie politique, économique ou civile afin de concrétiser un idéal de société juste et équitable, quitte, et c'est là l'une des nouveautés, à s'opposer aux structures établies.
Ca dépend quelles structures, j'imagine. Or, comme le dit Rommeluère,
Le bouddhisme est multiple, pluriel, divers, complexe.
et tous les bouddhistes ne chercheront pas forcément à s'opposer à n'importe quelles structures.

Le Bouddhisme invite ses pratiquants à être des gens responsables de leurs choix, de leurs actes, etc., mais il y a une marge à ne pas dépasser: celle d'obliger les autres à faire les mêmes choix.
Quoi que nous fassions, nous sommes impliqués dans la mondialisation et dans la globalisation des économies. Comment respecter le précepte de ne pas tuer lorsque nos impôts contribuent également au budget de la défense ? Comment respecter le précepte ne pas voler lorsqu'en achetant des produits de consommation nous contribuons à l'exploitation du tiers-monde ? Pour un Sulak Sivaraksa, la simple participation à la société de consommation viole tous les principes éthiques
C'est la question la plus difficile. Si on ne souhaite pas encourager un système cruel envers les animaux, on peut déjà commencer à ralentir la viande, voire adopter le végétarisme, et à acheter ses oeufs et ses produits laitiers là où on a la chance de constater un respect du bien-être animal; mais pour le reste, c'est très difficile: il faudrait carrément interdire la connerie, l'attachement obsessionnel, bref le samsara tout entier ! Dans ce cas, il s'agit bien d'une utopie. On peut se dire aussi que d'accord une partie de notre argent sert à fabriquer des tas de trucs pas cools, à entretenir un système déloyal, une économie qui boursicote sur des containers de denrées indispensables pour des populations qui paient le prix fort en fin de journée boursière, mais on peut aussi s'informer et informer les autres sur ces questions: c'est déjà un acte citoyen fort à mon avis car beaucoup de solutions résident dans l'éducation.
Je conseille personnellement le
Plaidoyer pour l'atruisme de Matthieu Ricard, qui non seulement dénonce pas mal de choses (en expliquant leurs tenants et aboutissants) mais aussi donne des solutions:
