Fa a écrit :J'apprécie beaucoup cette formulation, qui rejoint l'existentialisme de Sartre : En venons au monde nous héritons d'une position dans ce monde et devons assumer notre liberté, ou autonomie de décision, et la responsabilité qui l'accompagne
Ce n'était pas le sens de mes propos.
Mais si je vais dans le sens de ton propos,
Donc, ce n'est pas le cas.
alors le fait de n'occuper aucune position dans l'espace et le temps, n'implique pas l'existence d'un karma.
Ce qui est le cas de la nature de Bouddha. Elle occupe une position dans l'espace et dans le temps en qualité de Nirmanakaya, mais pas en qualité de Dharmakaya, lequel n'est pas en dépendance du temps ou de l'espace et sa vacuité n'est pas liée à l'interdépendance des phénomènes (car le Dharmakaya n'est pas un phénomène).
Or la conception Bouddhiste semble admettre une loi rétributive individualisée qui transcende le cheminement d'une vie incarnée dans l'espace et le temps.
Le karma n'a de sens que dans sa manifestation. La "loi rétributive", ça n'est pas autre choses que les mailles de l'interdépendance inhérente aux phénomènes.
Par conséquent ce qui m'arrive de bon ou de mauvais, ne peut pas résulter uniquement d'un processus de rétribution morale qui m'est propre.
Tu dis cela parce que tu te considères comme distinct du reste de l'univers, ce qui est une vue erronée. Ce que tu fais aux autres, c'est à toi que tu le fais car les autres ne sont pas autre chose que des rétributions karmiques (et réciproquement, bien sûr). Tu es – nous sommes individuellement – une rétribution karmique, fondamentalement. Ce que tu appelles "moi" est une vue erronée. C'est la B.A. BA du Bouddhisme, il me semble...
Mais cela transcende le domaine restreint de la morale, ou de la notion de rétribution.
Je ne crois pas que quiconque ait limité le karma au domaine de la morale. Il ne s'agit pas d'une loi divine qui ferait peser sur les êtres les conséquences de ses propres actions. Ce karma-là est celui de l'hindouisme. Or, le Bouddhisme n'est pas une vue éternaliste de cette sorte. Le karma, au sens bouddhiste, c'est ce que nous sommes et nous sommes ce que nous faisons, mais pour comprendre cela, il faut réaliser la vacuité (et donc le fait que nous ne sommes pas un ego – ou un atman – distinct), sinon, on se perd dans les dédales de raisonnements inadaptés au Bouddhisme.