Méditation sur les quatre nobles Vérités

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Dharmadhatu
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Autre texte du Professeur Jeffrey Hopkins (Meditation on Emptiness; Snow Lion p. 285-96):

Les Quatre Nobles Vérités


Comme les deux vérités, les quatre nobles vérités - les vraies souffrances, vraies origines de la souffrance, vraies cessations, et vraies voies - sont des objets et non pas des concepts de vérité, de beauté etc. Contrairement aux deux vérités, néanmoins, les quatre nobles vérités n'incluent pas tous les objets; en sont absents des phénomènes permanents, tels que les espaces et les cessations non-analytiques, ainsi que des phénomènes impermanents tels que les Corps de gloire et d'émanation d'un Bouddha ou le corps d'un être ordinaire dans une terre pure.

La première vérité comprend les vraies souffrances, qui sont les agrégats physiques et mentaux produits par les actions contaminées et les afflictions. Elles incluent toutes les instances d'esprit et de corps des êtres ordinaires à part celles qui sont générées par des souhaits purs, la méditation etc. Même les environnements partagés par les êtres dans les existences cycliques variées sont de vraies souffrances parce qu'ils sont créés par les potentialités établies par les actes contaminés et les afflictions. Cependant, le corps d'un être ordinaire né dans une terre pure n'est pas une vraie souffrance parce qu'il n'est pas créé par les actes contaminés et les afflictions mais par des souhaits purs pour renaître dans une terre pure. La conscience d'un être ordinaire qui réalise de manière inférentielle l'impermanence ou la vacuité n'est pas non plus une vraie souffrance parce qu'elle advient par le fait de cultiver la voie et est née de la méditation, et non des afflictions. Toutefois, la connaissance inférentielle de la vacuité qu'a un être ordinaire est dite "contaminée" (sāsrava, zag bcas) parce qu'elle est polluée par la perception dualiste en ce sens que son objet, la vacuité, apparaît comme existant de manière inhérente bien qu'elle ne soit pas conçue comme existant de manière inhérente.

Parmi les deux types de vraies souffrances, interne et externe, les vraies souffrances internes sont les "existences cycliques" (saṃsāra, 'khor ba) et sont inclues parmi les trois types de souffrances. La première est la souffrance de la douleur, ou encore toutes les sensations douloureuses physiques et mentales. La seconde est la souffrance du changement, ou encore toutes les sensations de plaisir qui sont contaminées par la méprise de l'existence inhérente. Par exemple, de même que la chaleur du soleil est plaisante lors d'une froide journée, mais est une source de souffrance si on s'y expose trop longtemps, tous les plaisirs de l'existence cyclique, s'ils sont prolongés, deviennent des sources de souffrance. En outre, même si l'on profite des plaisirs de l'existence cyclique de manière mesurée, ils sont quand-même des souffrances du changement parce qu'ils sont susceptibles d'engendrer la souffrance si on en abuse. S'ils étaient intrinsèquement plaisants, leur usage sur le long terme accroîtrait le plaisir; malgré cela, la souffrance est finalement induite. Ainsi, le besoin de modération est un signe du fait qu'ils ne sont pas naturellement plaisants.

Le désenchantement vis-à-vis de la souffrance de la douleur et de celle du changement n'est pas suffisant pour induire une aspiration pleine et entière envers la libération. Le troisième type de souffrance, celle du conditionnement, est la racine des deux autres et les imprègne, et le désenchantement par rapport à elle doit être recherché avec une emphase particulière. La souffrance du conditionnement signifie simplement être sous l'influence extérieure des actions contaminées et des afflictions de telle sorte que l'on est prêt à éprouver la souffrance au moment de la conjonction de causes mineures. Les conditions principales sont toujours présentes - lorsqu'on est dans l'existence cyclique - pour nous faire subir des souffrances considérables au moment de la réunion soudaine de causes résiduelles, telles qu'un changement dans l'environnement. Ainsi, bien qu'on puisse ne pas avoir de sensations douloureuses manifestes, on est toujours sujet à la souffrance dès la réunion de causes mineures. Cette sorte de souffrance est appelée "omnipénétrante" parce qu'on peut bien chercher au sein du corps et de l'esprit ordinaires, chacune de leurs parcelles est misérable, soit douloureuse de manière évidente, soit capable d'induire la souffrance. Elle est appelée "conditionnement" parce qu'elle induit la souffrance dans le futur. Comme Keuntchok Tenpé Dreunmé l'évoque:
Bien qu'un prisonnier certain d'être exécuté ne soit pas physiquement puni, il n'y aucune occasion pour le plaisir dans son for intérieur qui réalise l'approche quotidienne de la mort. De façon similaire, une personne qui porte un fardeau, même lorsqu'elle se repose, n'a pas tant de plaisir tant qu'elle n'a pas atteint sa destination.
De cette manière, un yogi développe le discernement quant aux phénomènes de l'existence cyclique en tant que défavorables, comme la hache d'un bourreau, et fait naître le souhait d'échapper à l'existence cyclique. Ensuite, en inférant la détresse des autres en se basant sur la sienne, la compassion souhaitant les protéger advient sans difficulté. C'est le but spécial du Bouddha quand il expose d'abord les vraies souffrances.

La seconde des quatre vérités constitue les vraies origines, les sources de la souffrance - les afflictions et les actions contaminées par les afflictions. Ici, les "afflictions" sont spécifiquement le premier lien de production dépendante - l'ignorance - ainsi que les autres afflictions qui sont produites sur la base de l'ignorance, les cinq autres afflictions racines et les vingt afflictions secondaires. Les actes, en tant que l'autre source de souffrance, renvoient au second lien de production dépendante - les actions méritoires, non-méritoires et immuables, motivées par l'ignorance et qui propulsent, respectivement, dans les renaissances heureuses en tant qu'humains ou dieux, dans les mauvaises renaissances en tant qu'êtres des enfers, esprits avides ou animaux, ou dans les royaumes de la Forme et du Sans-forme. Bien qu'en général elles soient elles-mêmes de vraies souffrances, les afflictions et les actions sont les causes de la souffrance, parce qu'elles sont ce qui engendre les vraies souffrances. Comme les maladies, les vraies souffrances doivent être identifiées, et comme les causes de la maladie, les vraies origines sont à abandonner.

La troisième des quatre vérités comprend les vraies cessations, l'extinction des vraies souffrances et des vraies origines. Ce sont des cessations individuellement énumérées comme étant des états ayant abandonné les voiles, et correspondent aux voies ininterrompues causant ces réalisations. Par étapes, on atteint la délivrance complète des divers degrés d'afflictions de telle sorte qu'elles ne réapparaitront plus jamais, culminant dans l'atteinte du nirvana, la vacuité de l'esprit dans le continuum de celui qui a abandonné toute affliction quelle qu'elle soit.

L'affliction principale est l'ignorance, et son aspect principal est la conception de l'existence inhérente. Par conséquent, quelqu'un ayant atteint le nirvana, même s'il n'a pas atteint la bouddhéité, a complètement détruit la conception d'existence inhérente. Les Destructeurs de l'ennemi (Arhan, dGra bcom pa) sont ceux qui ont détruit (han, bcom) leur ennemi (ari, dgra), les afflictions. Tous les Destructeurs de l'ennemi - qu'ils soient Auditeurs, Réalisateurs solitaires, ou Bouddhas - ont atteint un nirvana qui est la complète cessation des afflictions.

Bien que les vraies cessations, dont les aspects ultimes sont les nirvanas, soient atteintes en dépendance d'une voie qui élimine les afflictions, elles sont dites être des phénomènes permanents en ce sens qu'elles ne s'altèrent pas puisqu'elles ne changent pas instant après instant. Cependant, les vraies cessations dans le continuum d'un yogi adviennent au moment de son atteinte des divers degrés des voies; donc il y a des débats pour savoir si oui ou non les vraies cessations et les nirvanas sont des phénomènes impermanents. La réponse donnée est qu'une vraie cessation n'est pas un acte de cessation mais une vacuité de l'esprit dans le continuum de celui qui a éradiqué complètement et à jamais au moins une partie des afflictions. Toutes les vraies cessations sont des vacuités et sont donc permanentes, mais toutes les vacuités ne sont pas des vraies cessations, comme dans le cas de la vacuité d'existence inhérente du corps. Aucune vacuité, à part celle de l'esprit dans le continuum de personnes qui ont vaincu les afflictions, ne peut être l'une ou l'autre des quatre vérités.

La quatrième noble vérité comprend les vraies voies, qui sont les moyens d'atteindre les vraies cessations. De même que la santé est à obtenir par le malade, et que les remèdes doivent être pris pour obtenir cet état, les vraies cessations doivent être réalisées, et les voies parcourues. Mis à part les vœux qui sont des formes non-manifestes, toutes les vraies voies sont des consciences, appelées voies parce qu'étant des facteurs qui, par le fait d'être générés dans le continuum mental, l'emmènent vers la libération de l'existence cyclique. Ici, il y a huit voies:

1. la vue juste - l'opposé de la vue de la collection transitoire de l'esprit et du corps comme étant réellement "moi" et "miens",
l'opposé des vues de permanence et d'annihilation du soi et des agrégats,
l'opposé des vues fausses telles qu'affirmer l'absence de la causalité,
l'opposé des vues concevant des éthiques incorrectes et des disciplines incorrectes comme supérieures, etc. Donc, une vue juste n'est pas nécessairement qu'une conscience réalisant la vacuité bien que celle-ci soit incluse dans ce terme.
2. la pensée juste - spécialement les consciences qui analysent subtilement la vacuité.
3. la parole juste - les vœux etc. qui sont le contraire du mode de vie incorrect etc.
4. l'action juste - les actions du corps et de la parole en dépendance des vœux.
5. la subsistance juste - l'abandon des modes de vie incorrects, tels qu'abattre des animaux.
6. l'effort juste - le facteur mental de l'effort qui permet le progrès graduel sur la voie.
7. l'attention juste - une vigilance constante envers les objets de la conscience et les modes de perception des objets nécessaires pour gravir les voies.
8. la concentration juste - la capacité méditative de demeurer en un point sur les objets des voies.

Les quatre noble vérités sont appelées "nobles" (ārya) parce qu'elles sont enseignées par les Nobles ou Supérieurs (Āryan, 'Phags pa) ou parce qu'elles ennoblissent. Elles sont appelées "vérités" (satya, bden pa) parce qu'au travers de la méditation à leur sujet on entre sans erreur dans les voies de la libération et de l'omniscience. Parce que les enseignements selon lesquels les souffrances et leurs origines sont à abandonner, et les cessations et les voies qui les actualisent sont à adopter sont vrais et donc ne trompent pas les disciples en ne leur faisant pas cultiver des voies erronées, ce sont des vérités. Néanmoins, contrairement aux vérités ultimes, elles n'existent pas nécessairement de la façon dont elles apparaissent, car mis à part les vraies cessations, elles sont des [vérités] obscurcissantes en ce sens que les vraies souffrances, par exemple, apparaissent à la perception directe comme si elles existaient de manière inhérente, alors que ce n'est pas le cas. Par conséquent, les quatre nobles vérités ne sont pas des vérités pour les seuls Nobles ou Supérieurs parce que si c'était le cas, elles devraient être des vérités pour les consciences spéciales des Supérieurs - leurs perceptions directes de l'ainsité - tandis que lorsque la vacuité est directement perçue, les vérités conventionnelles telles que les vraies souffrances, n'apparaissent aucunement à l'esprit. Donc, les prāsaṅgikas disent que les quatre nobles vérités sont des vérités pour les consciences valides conventionnelles. Pour les vaibhāṣhikas, cependant, elles sont des vérités seulement pour les Nobles (Supérieurs) parce qu'elles sont perçues directement par la sagesse de l'égalité méditative d'un Supérieur.

(…)


Méditation sur les quatre nobles vérités


Les quatre nobles vérités sont les objets de méditations extensives, chacune ayant quatre attributs, ce qui fait un total de seize attributs.


1. Les vraies souffrances

i. Impermanence. La méditation est axée sur la pensée:
Les agrégats physiques et mentaux contaminés sont impermanents parce que produits occasionnellement (n'existant pas pour toujours).
L'impermanence des vraies souffrances est leur désintégration instantanée, qui est une faute provenant des afflictions et des actions contaminées par les afflictions. Cependant, l'impermanence de la conscience omnisciente d'un Bouddha est un avantage de cette conscience est advient par la force du parachèvement des accumulations de sagesse et de mérite. Contrairement à la conscience omnisciente d'un Bouddha qui, bien qu'impermanente, demeure continuellement d'un même type, les vraies souffrances changent dans le processus d'altération, nous emmenant graduellement vers les renaissances inférieures. La méditation sur l'impermanence des vraies souffrances élimine le fait de les voir comme permanentes.

ii. Douleur. La méditation est axée sur la pensée:
Les agrégats physiques et mentaux contaminés sont douloureux parce que sous l'influence extérieure des actions contaminés et des afflictions.
Les vraies souffrances sont douloureuses parce qu'elles ne sont pas des phénomènes indépendants mais sont sous l'influence extérieure d'antérieurs afflictions et actes contaminés par les afflictions. L'expérience des êtres ordinaires confirme les douleurs de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort, tandis que la réalisation de la souffrance comme étant assujettie à une influence extérieure requiert une longue analyse. La méditation sur la douleur des vraies souffrances contrecarre le fait de les voir comme pures et plaisantes.

iii. Vacuité. La méditation est axée sur la pensée:
Les agrégats physiques et mentaux contaminés sont vides parce que vides d'un soi superviseur qui serait une entité différente d'eux.
Les vraies souffrances sont vides d'un soi permanent, unitaire et autonome. Le permanent est ce qui ne s'altère pas; l'unitaire est dénué de parties; et l'autonome est ce qui ne dépend pas d'autres pour son existence. Le fait que les vraies souffrances soient vides d'un soi permanent, unitaire et autonome, ou vides d'existence en tant qu'objets utilisés par un tel soi, est leur vacuité. La méditation sur la vacuité des vraies souffrances élimine le fait de les voir comme un soi.

iv. Non-soi. La méditation est axée sur la pensée:
Les agrégats physiques et mentaux contaminés sont sans soi parce que n'existant pas comme un soi indépendant, mais sont sous l'influence de nombreux autres facteurs impermanents.
Les vraies cessations sont vides d'existence en tant que personne auto-suffisante. Une personne auto-suffisante serait ce qui contrôle les agrégats physiques et mentaux, comme un maître avec ses serviteurs. Que les vraies souffrances soient vides d'existence en tant que personne auto-suffisante ou en tant qu'objets utilisés par une telle personne est leur non-soi. La méditation sur cela contrecarre la vue des vraies souffrances en tant que personne auto-suffisante ou en tant qu'objets utilisés par une telle personne.


2. Les vraies origines

i. Cause. La méditation est axée sur la pensée:
Les actions contaminées et l'attachement sont des causes parce qu'ils sont les racines de la souffrance.
La méditation sur ces [deux] en tant que causes contrecarre la notion selon laquelle la souffrance serait sans causes, comme cela est affirmé par les hédonistes (chārvākas, tshu rol mdzes pa).

ii. Origine. La méditation est axée sur la pensée:
Les actions contaminées et l'attachement sont des origines parce qu'ils produisent encore et encore la souffrance dans toutes ses formes.
La méditation sur ces [deux] en tant qu'origines contrecarre la notion selon laquelle la souffrance est causée seulement par une cause, tel le temps permanent comme cela est affirmé par les dīpakas.

iii. Forte production. La méditation est axée sur la pensée:
Les actions contaminées et l'attachement sont de forts producteurs parce qu'ils produisent la souffrance avec une grande force.
La méditation sur les vraies origines en tant que forts producteurs contrecarre la notion selon laquelle la nature des choses est permanente mais leurs états changeants, comme cela est affirmé par les vaidakas et les sāṃkhyas.

iv. Condition. La méditation est axée sur la pensée:
Les actions contaminées et l'attachement sont des conditions parce que l'attachement à l'existence cyclique agit en tant que condition coopérante pour la souffrante.
La méditation sur les vraies origines en tant que conditions contrecarre la notion selon laquelle la souffrance est créée sous la supervision d'une déité, comme cela est affirmé par les naiyāyikas et les vaisheṣhikas.


3. Les vraies cessations

i. Cessation. La méditation est axée sur la pensée:
Une séparation qui est une totale extinction de la souffrance par son antidote est une cessation parce qu'elle est l'état d'avoir abandonné cette souffrance.
La méditation sur les vraies cessations en tant que cessations contrecarre la vue selon laquelle il n'y a pas de libération de l'existence cyclique, comme cela est affirmé par les hédonistes.

ii. Pacification. La méditation est axée sur la pensée:
Une séparation qui est une totale extinction de la souffrance par son antidote est une pacification parce qu'elle est l'état d'avoir abandonné une affliction.
La méditation sur les vraies cessations en tant que pacifications des contaminations contrecarre les notions concevant les états contaminés comme étant la libération, comme dans le cas de l'assertion jaïn d'un lieu de libération au sommet du monde qui serait comme un parasol blanc à l'envers.

iii. Elévation suprême. La méditation est axée sur la pensée:
Une séparation qui est une totale extinction de la souffrance par son antidote est une élévation suprême parce qu'elle est une libération au-delà de laquelle il n'y a pas de source supérieure d'aide et de bonheur.
La méditation sur les vraies cessations comme étant suprêmement élevées contrecarre la notion selon laquelle il y aurait une libération supérieure à la cessation de la souffrance, comme dans le cas de l'assertion sāṃkhya d'un soi libéré qui serait une haute libération.

iv. Sortie définitive. La méditation est axée sur la pensée:
Une séparation qui est une totale extinction de la souffrance par son antidote est une sortie définitive parce qu'elle est une libération de cette souffrance de telle sorte que celle-ci ne réapparaît plus jamais.
La méditation sur les vraies cessations comme étant des sorties définitives hors de la souffrance contrecarre la notion selon laquelle la libération, une fois obtenue, serait réversible.


4. Les vraies voies

i. Voie. La méditation est axée sur la pensée:
La sagesse qui connaît directement le non-soi est une voie parce qu'elle permet de progresser vers la libération.
La méditation sur cela en tant que voie contrecarre la notion selon laquelle il n'y aurait pas de voies vers la libération de l'existence cyclique.

ii. Cohérence. La méditation est axée sur la pensée:
La sagesse qui connaît directement le non-soi est cohérente [ou appropriée] parce qu'elle est l'antidote à l'ignorance.
La méditation sur la sagesse réalisant le non-soi comme étant cohérente contrecarre la notion selon laquelle elle ne serait pas une voie de libération.

iii. Accomplissement. La méditation est axée sur la pensée:
La sagesse qui connaît directement le non-soi est un moyen d'accomplissement parce qu'elle réalise sans erreur la nature de l'esprit.
La méditation sur cette sagesse en tant que moyen d'accomplissement contrecarre la notion selon laquelle des voies telles que les concentrations mondaines, le fait de recevoir une initiation dans un mandala d'Īshvara, ou bien subir l'ascétisme des cinq feux (un à chacune des quatre directions et le soleil au-dessus, comme dans le jaïnisme) seraient des voies de libération.

iv. Délivrance. La méditation est axée sur la pensée:
La sagesse qui connaît directement le non-soi est un moyen de délivrance parce qu'elle permet incontestablement de passer vers un état d'irréversible libération, par l'extinction totale des souffrances et des afflictions.
La méditation sur la sagesse en tant que moyen de délivrance contrecarre la notion selon laquelle il n'y aurait pas de moyen d'éradiquer totalement la souffrance.




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Le soulignage, la mise en gras et les crochets ne figurent pas dans l'original.


Amitié FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
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Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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tirru...
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Merci Dharma pour présence bienveillante et amicale. Je vais prendre le temps de lire ce texte ce soir...

jap_8 <<metta>>
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Dharmadhatu
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:D Coucou Tirru !

C'est sympa de retrouver les amis de Nangpas de temps en temps.

Personnellement je trouve le chapitre "méditation sur les 4 nobles vérités" intéressant parce qu'il rappelle les 16 aspects et les raisons pour lesquelles cet enseignement fondamental du Bouddha se distingue des autres traditions indiennes. Ceci ajoute à la diversité religieuse nécessaire à l'être humain.

De tout coeur FleurDeLotus
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