Sommes-nous préparés à affronter les problèmes de la vie ?
Merci Ted. Dans tes références, il est bien question d'esprit stable et non de calme mental stable, de samatha stable, voilà exactement ou ça coince. Ça coince encore plus lorsqu'il s'agit de mettre en corrélation cette notion de samatha stable avec le fait d'être préparé à affronter les problèmes de la vie. Comprends-tu ?
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Mais qu'est ce que le calme mental stable sinon apaiser l'esprit, Tirru ?
Apaiser l'esprit, apaiser le mental, ces expressions sont utilisées indifféremment la plupart du temps.
Est-ce que tu veux tu dire qu'apaiser l'esprit, apaiser le mental, bref, pratiquer la méditation, ne nous prépare pas à affronter les problèmes de la vie ? Je pense t'avoir mal compris.
Apaiser l'esprit, apaiser le mental, ces expressions sont utilisées indifféremment la plupart du temps.
Est-ce que tu veux tu dire qu'apaiser l'esprit, apaiser le mental, bref, pratiquer la méditation, ne nous prépare pas à affronter les problèmes de la vie ? Je pense t'avoir mal compris.
Ha bon ? Cette vue est "étrange". Car il ne semble pas que l'on puisse percevoir directement la vacuité sans la réalisation préalable de samatha.tirru... a écrit :Merci pour les références Zopa, il y est question de stabilité de samatha ? car je ne trouve rien de tel dans le Theravada, ni même dans le canon pâli ?
Ceci dit, il est utile de rappeler que certains yogi n'empreintent pas la voie du Samatha-Yanika et vont directement par celle du Vipassana-Yanika.
L'esprit n'est pas assez fort sans samatha pour développer une telle perception. D'ailleurs, l'obtention de samatha n'est pas une fin en soi. Elle a uniquement pour but de rendre l'esprit capable de développer la vision profonde.
Il ne s'agit pas d'une vue étrange mais bel et bien d'une voie admise et reconnue avec des références dans le canon pâli. Samatha aide certes mais certains yogi n'ont pas besoin de celle-ci pour atteindre Nibbana.Zopa a écrit :Ha bon ? Cette vue est "étrange". Car il ne semble que l'on puisse percevoir directement la vacuité sans la réalisation préalable de samatha. L'esprit n'est pas assez fort sans samatha pour développer une telle perception.
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En même temps, l'objection de Tirru est intéressante, parce que dans le Yuganaddha Sutta, le Bouddha déclare qu'il y a quatre voies de pratique. Mais la quatrième Voie ne cite pas explicitement samatha. Et ne parle que de calme de l'esprit.
Ainsi ai-je entendu:
En une occasion, le vénérable Ānanda séjournait à Kosambi, dans le parc de Ghosita. En cette occasion, il s'adressa aux bhikkhus:
– Amis bhikkhus.
– Ami, répondirent les bhikkhus au vénérable Ānanda. Celui-ci dit alors:
– Tous ceux, amis, qui déclarent en ma présence avoir atteint arahatta, qu'il s'agisse de bhikkhus ou de bhikkhunis, le font tous au moyen de l'un ou l'autre de quatre sentiers. Quels sont ces quatre?
En cela, amis, un bhikkhu développe vipassanā après avoir pratiqué samatha. Alors qu'il développe vipassanā après avoir pratiqué samatha, le sentier prend naissance. Il suit ce sentier, il le développe et le pratique assidûment. Alors qu'il suit ce sentier, qu'il le développe et le pratique assidûment, ses entraves sont abandonnées, ses obsessions cessent.
Ou bien, amis, un bhikkhu développe samatha après avoir pratiqué vipassanā. Alors qu'il développe samatha après avoir pratiqué vipassanā, le sentier prend naissance. Il suit ce sentier, il le développe et le pratique assidûment. Alors qu'il suit ce sentier, qu'il le développe et le pratique assidûment, ses entraves sont abandonnées, ses obsessions cessent.
Ou bien, amis, un bhikkhu développe samatha en tandem avec vipassanā. Alors qu'il développe samatha en tandem avec vipassanā, le sentier prend naissance. Il suit ce sentier, il le développe et le pratique assidûment. Alors qu'il suit ce sentier, qu'il le développe et le pratique assidûment, ses entraves sont abandonnées, ses obsessions cessent.
Ou bien, amis, un bhikkhu est résolu à prendre en main son agitation.{1} Faisant ainsi, amis, il vient un temps où son esprit devient intérieurement stable, où il se calme, où il s'unifie et se concentre. Chez lui, le sentier prend naissance. Il suit ce sentier, il le développe et le pratique assidûment. Alors qu'il suit ce sentier, qu'il le développe et le pratique assidûment, ses entraves sont abandonnées, ses obsessions cessent.
Tous ceux, amis, qui déclarent en ma présence avoir atteint arahatta, qu'il s'agisse de bhikkhus ou de bhikkhunis, le font tous au moyen de l'un ou l'autre de ces quatre sentiers.
AN 4.170 Yuganaddha Sutta
http://www.buddha-vacana.org/fr/sutta/a ... 4-170.html
Je crois que tu confonds attention et concentration ! J'insiste également ici sur le terme stabilisation de l'attention dont je ne retrouve aucune référence, du moins dans le bouddhisme ancien.Zopa a écrit : La stabilisation de l'attention est l'essence même de la concentration.
Un peu de lecture
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C'est Ananda qui parle ou le Bouddha dans l' extrait cité par Ted ? Bon admettons que c'est pareil.
Ce texte ne me semble pas contradictoire avec ce que j'ai affirmé auparavant.
Je crois qu'il faut faire une différence entre "pratiquer" vipassana et "réaliser" vipassana,
entre "s'entraîner" à la vue profonde et "voir" directement la vacuité.
Ce texte ne me semble pas contradictoire avec ce que j'ai affirmé auparavant.
Je crois qu'il faut faire une différence entre "pratiquer" vipassana et "réaliser" vipassana,
entre "s'entraîner" à la vue profonde et "voir" directement la vacuité.
Dernière modification par Zopa le 14 juin 2014, 01:16, modifié 1 fois.
Je ne vois pas la confusion. Diriger son attention et maintenir son attention vers un seul objet (le souffle par exemple), n'est-ce pas s'exercer à la concentration. En sanskrit : ekagrata : en un seul point.tirru... a écrit :Je crois que tu confonds attention et concentration ! J'insiste également ici sur le terme stabilisation de l'attention dont je ne retrouve aucune référence, du moins dans le bouddhisme ancien.Zopa a écrit : La stabilisation de l'attention est l'essence même de la concentration.
Mais peut être aussi que nous ne mettons pas les mêmes mots derrière tels ou tels mots sanskrits ( ou palis). Il faudrait alors se mettre d'abord d'accord sur les termes techniques et les traductions Ou bien employer uniquement les termes originels.
Dernière modification par Zopa le 14 juin 2014, 01:21, modifié 1 fois.
Il y a des nuances et des caractéristiques à prendre en compte effectivement et les mots parfois n'expriment pas toujours le sens des choses.Zopa a écrit :Je ne vois pas la confusion. Diriger son attention et maintenir son attention vers un seul objet (le souffle par exemple), n'est-ce pas s'exercer à la concentration. En sanskrit : ekagrata : en un seul point.tirru... a écrit :Je crois que tu confonds attention et concentration ! J'insiste également ici sur le terme stabilisation de l'attention dont je ne retrouve aucune référence, du moins dans le bouddhisme ancien.Zopa a écrit : La stabilisation de l'attention est l'essence même de la concentration.
Encore un long texte (c'est le dernier:) sur la différence entre l'attention et la concentration
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En fait, j'ai posé surtout la question de savoir si on pouvait affronter efficacement les problèmes de la vie sans maîtriser et calmer un peu son esprit au préalable.
Mon intention n'était pas d'aborder les différents chemins pour devenir ahrat, mais plus prosaïquement, de savoir si on pouvait mener une vie de bouddhiste laïque "supportable" sans maîtriser samatha. C'était une interrogation :
Mais je rejoins Zopa sur le fait que vipassana semble incomplet et impuissant sans samatha.
Donc, affronter les problèmes de la vie simplement avec attention et vigilance, me semble irréaliste sans une maîtrise de samatha avant, après ou pendant vipassana. C'est ce que semble dire aussi le Yuganaddha Sutta, en tout cas pour les 3 premières voies.
Mon intention n'était pas d'aborder les différents chemins pour devenir ahrat, mais plus prosaïquement, de savoir si on pouvait mener une vie de bouddhiste laïque "supportable" sans maîtriser samatha. C'était une interrogation :
- ted a écrit :A quoi sert-il de partir au combat si on n'est pas entrainé et équipé ? C'est voué à l'échec.
De même, à quoi sert-il d'affronter les problèmes de la vie, si on ne possède pas le calme mental stable ?
Ne vaut-il pas mieux tourner le dos et partir à l'écart pour préparer son corps et son esprit à l'affrontement ?
Mais je rejoins Zopa sur le fait que vipassana semble incomplet et impuissant sans samatha.
Donc, affronter les problèmes de la vie simplement avec attention et vigilance, me semble irréaliste sans une maîtrise de samatha avant, après ou pendant vipassana. C'est ce que semble dire aussi le Yuganaddha Sutta, en tout cas pour les 3 premières voies.