Faut-il renaître bouddhiste pour s'en sortir ?

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cgigi2
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Ted dit:
Qui que vous soyez, foncez !
Il est déjà tard !
gigi dit:
Il n'est jamais trop tard,
peut-on faire éclore le bourgeon d'une fleur en pressant dessus ?

lorsque les conditions sont réunies cela apparaît
Lorsque les conditions ne sont pas réunies
cela n'apparaît pas

En Dhamma point d'urgence
seulement de l'attention
Ici et Maintenant
Image
avec metta
gigi
Ici et Maintenant pleine attention à la pleine conscience
ted

cgigi2 a écrit :
03 janvier 2018, 02:05
lorsque les conditions sont réunies cela apparaît
Lorsque les conditions ne sont pas réunies
cela n'apparaît pas
Les conditions que cela attend, c'est peut-être justement qu'on mette le feu, nous-mêmes, à notre chevelure.
ted

Un homme tombé à l'eau lors d'une tempête attendait un miracle.

- Dieu est grand, se disait-il, il ne va pas m'abandonner.

Cet homme, très croyant, guettait tellement les manifestations de surnaturel, qu'il négligea de faire signe à un bateau qui passait au loin.

- Dieu va me sauver, se disait-il

Un deuxième, puis un troisième bateau apparurent et disparurent à l'horizon sans que l'homme ne manifeste sa présence dans l'eau. Tranquille, confiant, il attendait que des anges le transportent hors des flots.

Il finit par se noyer.

Arrivé au ciel, il se précipita furieux au devant de Dieu et lui dit :

- J'ai cru en toi ! J'ai toujours cru en toi ! Tu m'as laissé me noyer ! Tu n'as même pas fait un miracle !?
- Un miracle ? répondit Dieu, mais j'en ai fait trois ! Je t'ai envoyé trois bateaux.
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Longchen
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ted a écrit :
03 janvier 2018, 01:29
(...)
- faire satipatthana / vipassana aussi souvent que possible
- faire zazen, puis zazen et encore zazen
- générer le yidam et s'immerger dans les visualisations
- faire des retraites dans le noir
- faire des retraites intensives dès que possible
- réciter inlassablement les mantras
- faire fondre le coeur par la méditation metta
- dissoudre les vents dans le canal central
- expérimenter les consciences très subtiles du sommeil
- maitriser le calme mental stable
- stabiliser l'Etat Naturel
- entrer dans le 1er jhana, puis le second, et ainsi de suite
- se concentrer sur le nada
- pratiquer l'éthique jusqu'à ce que prajna resplendisse
- etc... (...)
La précieuse existence humaine est un point très important sur lequel les enseignants insistent ; et donc il s'agit d'éviter de la gâcher en ayant une vie futile.
Pour ce qui est des pratiques, une seule est sans doute suffisante, mais un bouddhiste tibétain en aura probablement une ou deux malgré tout à mon avis.

Personnellement, et c’est là mon point de vue, les pratiques très sophistiquées et extrêmement exigeantes peuvent être difficiles à tenir sur le long terme, voire même être décourageantes ou déstabiliser dans le quotidien ordinaire (notre lot à tous).
Les retraites dans le noir me paraissent "too much" (franchement), et même pour le yoga du rêve qui semble impliquer d’interrompre plusieurs fois son sommeil durant la nuit. Ça ne m’inspire pas trop.

Alors oui, l’Eveil insurpassable en une vie !! Mais je n’ai pas encore rencontré un être humain sans ego (j'aurais aimé !), et donc j’ai revu à la baisse mes attentes personnelles ; c’est davantage un processus impliquant une progression sur différentes vies selon moi.
Maintenant on peut vouloir le beurre et l'argent du beurre, et c'est compréhensible ! Mais même le Bouddha avait renoncé à son rang et à ses privilèges.
flower_mid
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davi
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Si nous devions mourir aujourd'hui, nous nous retournerions sur notre vie et nous nous poserions la question : "Ai-je fait tout ce qu'il m'était possible de faire ?"

Ne pas avoir de regret au moment de mourir est ce qui devrait nous conduire.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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Longchen
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davi a écrit :
03 janvier 2018, 11:39
Si nous devions mourir aujourd'hui, nous nous retournerions sur notre vie et nous nous poserions la question : "Ai-je fait tout ce qu'il m'était possible de faire ?"

Ne pas avoir de regret au moment de mourir est ce qui devrait nous conduire.
C’est juste jap_8
Faire tout son possible n’est pas exactement faire de son mieux (il me semble que cela demande un petit peu plus) ; je crois que le bouddhisme nous dit de faire tout notre possible.
Cela me rappelle un peu l’histoire de la corde qui doit être tendue mais pas trop tendue.
L’instant présent 🙏
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ShraWaKa
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Peu après son éveil le Bouddha Shakyamuni a pris conscience du choc ontologique que produirait ses révélations si bien qu'il a hésité un instant à enseigner ce qu'il avait (re)découvert...

Dans un esprit pragmatique le Bouddha a volontairement évité certaines questions parce qu’elles n’étaient pas nécessaires à la libération, mais également parce que certaines réponses étaient au-delà de notre compréhension.

Ainsi, à défaut de pouvoir réaliser directement le dhamma, à l'image d'une personne aveugle s'orientant à l'aide d'une canne, nous devons faire confiance au triple joyaux afin d'éviter les obstacles se dressant sur notre parcours.

A mesure de notre progression, l’œil de la sagesse s'ouvrira lentement, nous permettant de discerner de plus en plus de détails...

A un moment, il deviendra possible de voir clairement par nous même, si bien que la canne aussi pourra être sagement 'abandonnée' au profit d'une plus grande compréhension.

Concernant ce cheminement, il est important de rappeler que les mérites ne s'accumulent pas à la manière d'un écureuil qui amasserait des noisettes dans l'espoir de passer un hiver confortable.

C'est un long processus d’évolution spirituelle façonné par nos volitions et le kamma qui en résulte.

Comme nous l'a enseigné le Bouddha , les êtres se ruent et se pressent dans la ronde des renaissances depuis de temps sans commencement, la notion de millions d'années étant elle même illusoire.

L'accession à la vie humaine est rare et précieuse au regard de éons au travers desquels nous avons erré et dans lesquels nous risquons à tout moment de replonger.

Réjouissons nous cependant car si nous (re)trouvons le Dhamma 'maintenant' c’est aussi parce que nous avons réuni les conditions favorables, et que certains coups pouces nous ont guidés dans la bonne direction...

Saisissons donc l'occasion qui s'offre à nous et profitons en pour renvoyer l’ascenseur à notre tour.

Par ailleurs les actions positives ne sont pas seulement l''apanage des bouddhistes.

Je ne vois pas pourquoi la pratique authentique d'une autre religion ne ferait pas partie intégrante d'un cheminement spirituel vertueux.

Le Dalai Lama reconnaît sans équivoque la lueur subtile qui illumine les yeux d'un moine catholique ayant passé cinq années à méditer sur l'amour...

Ainsi à mesure de nos innombrables existences, nos actions façonnent notre courant de conscience.

Au terme de périodes inconcevables et en proportions infinitésimales, certains êtres parviennent seuls à la réalisation (pratyekabuddha) d'autres encore plus rares décident d'enseigner (samyaksambuddha).

Dans une de ses vies antérieures, le futur Bouddha Shakyamuni aurait lui même rencontré un Bouddha mais aurait décidé de ne pas écouter ses enseignements afin de tout redécouvrir par lui même et devenir un maître parfait (anuttarasamyaksambodhi).

Le Théravada reconnaît bien la voie du bodhisatta mais considère que c'est un parcours difficile et solitaire qui ne peut être enseigné.
(Je vous conseille vivement les deux émissions Sagesse Bouddhiste avec Dominique Trotignon :
Bhikkhu et Bodhisattva dans le Théravada part 1 & part 2)

Cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agisse d'une pratique égoïste qui exclue le bonheur autres ...

Nous avons tous des parcours différents et avons besoins d'approches différentes.

Faisons confiance aux enseignements, écoutons notre cœur, notre intuition et pratiquons maintenant sans nous soucier de demain...
flower_mid

EDIT pour remplacer volontairement occulté certaines questions par évité, car si rien n'est caché dans le poing du maître ce n'est pas pour autant qu'on puisse le voir...
Dernière modification par ShraWaKa le 03 janvier 2018, 23:54, modifié 1 fois.
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davi
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Merci Shrawaka. jap_8
Shrawaka a écrit :Par ailleurs les actions positives ne sont pas seulement l''apanage des bouddhistes.

Je ne vois pas pourquoi la pratique authentique d'une autre religion ne ferait pas partie intégrante d'un cheminement spirituel vertueux.

Le Dalai Lama reconnaît sans équivoque la lueur subtile qui illumine les yeux d'un moine catholique ayant passé cinq années à méditer sur l'amour...
Si les actions positives ne sont pas seulement l'apanage des bouddhistes, en revanche ce n'est pas un facteur de libération pour les non bouddhistes, parce qu'il manque le discernement du non-soi.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

J'ai posté une question précise.

Je vois beaucoup de réponses dogmatiques, à part celle de Davi qui a clairement indiqué que le contact avec le Dhamma était indispensable de vie en vie du point de vue du Vajrayana.

C'est pas une question d'enseignement incomplet ou pas accessible, puisqu'il est dit que le Dhamma est parfait en son début, parfait en son milieu, parfait en sa fin et que le Bouddha n'a rien celé (rien caché).
ted

J'en conclus que l'enseignement le plus fiable est l'éveil en une seule vie. Car cette fenêtre a mis des millions d'années à apparaitre !

Il serait malhonnête de faire croire qu'elle apparaîtra à chaque décès. A moins d'avoir déjà atteint un sacré niveau (tulkou, sotapanna, jhana du sans forme...)
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