Bouddhisme et péchés
Publié : 15 décembre 2017, 17:34
Je me permet de partager un petit extrait de Mohan Wijayaratna qui en substance est assez simple à comprendre mais qui montre bien la position du bouddhisme sur des questions comme celles des péchés :
Si l'être individuel est toujours dans le sansāra, ce n'est pas parce qu'il est un pécheur, mais parce qu'il est ignorant. Les péchés ne constituent pas un grand problème pour le bouddhisme, mais l'ignorance l'est. Si l'être individuel pèche, c'est parce qu‘il est ignorant. Le bouddhisme voit tout dans la même perspective : Si quelqu’un transgresse des interdictions, ce n’est pas parce qu’il est désobéissant, mais parce qu’il est ignorant. Si quelqu’un commet des erreurs encore et encore ce n’est pas parce qu’il est méchant par nature, mais parce qu’il est ignorant. Si quelqu’un commet des crimes, ce n’est pas parce qu’il est diabolique, mais parce qu’il est ignorant. Si quelqu'un attrape le Sida ou une autre maladie contagieuse, ce n'est pas parce qu'il est immoral, mais avant tout parce qu'il est ignorant. Si quelqu’un s’engage dans les mauvais kammas, ce n’est pas parce qu’il est mauvais, mais parce qu’il est ignorant. Enfin, c’est à cause de l’ignorance qu’il commet non seulement des mauvais kammas, mais aussi des bons kammas. Dans le langage de la coproduction conditionnée, cela est expliqué par ces mots : « conditionnées par l’ignorance se produisent les compositions mentales " (avyjjā paccaya saṅkhāra“. Il faut rappeler que toutes sortes de kammas sont inclus dans cette dernière expression « compositions mentales » (saṅkhāra), c’est-à-dire un état mental actif au niveau kammique. Ces compositions mentales peuvent être traduites aussi par les « volitions ", y compris la mémoire où se trouvent des souvenirs implicites et explicites.