Bouddhisme et pornographie

ted

davi a écrit :
14 décembre 2017, 17:35
ted a écrit :
14 décembre 2017, 15:57
J'en conclus que ces jours d'abstinence ne sont pas destinés à combattre l'attachement, mais plutôt à intensifier certaines pratiques où l'abstinence est indispensable. Un peu comme un médecin qui vous demande de vous présenter à jeun pour faire des analyses. Le médecin ne porte pas un jugement sur votre régime alimentaire. Simplement, les analyses ou l'opération chirurgicale seront compromises si vous n'êtes pas à jeun.
Pas sûr. L'entraînement forme l'habitude. Si nous arrivons à nous abstenir 3 jours, nous pouvons nous abstenir 4 jours. L'attachement vient d'une habitude. Avec l'entraînement, l'abstinence à la sexualité et la pratique de la méditation deviennent faciles, parce que c'est un conditionnement. Il est préférable de s'attacher à la pratique spirituelle qu'à la pratique de la sexualité.
Uposatah c'est pas trois jours de suite. :oops: C'est un jour, par ci par là : un jour à la pleine lune, un autre à la nouvelle lune etc...
Il me semble...
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davi
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Ah ok, je ne suis pas familier de Uposatah... :D N'empêche, un effort qui va dans le bon sens (ou dans le mauvais) s'inscrit dans la conscience-base universelle, d'après la tradition Kagyu et l'école des Cittamatrins. jap_8
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
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tirru...
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D'autres occasions permettent de prendre les huit préceptes comme lors de retraites ou même de le faire librement, l’idée est d’expérimenter les joies d'un renoncement temporaire. Encore faut-il rappeler que nous ne sommes pas des renonçants, mais des pratiquants laïcs et d'une certaine façon soumis au monde sensuel de façon consentante, un monde qui donne sukkha d'une main avec un passage a la caisse par dukkha !!! Mea culpa en sus :cool: l’éternel cycle...

loveeeee Boummmm loveeeee Boummmm loveeeee Boummmm loveeeee Boummmm loveeeee Boummmm
------------------------------------------------------------------------------ Image Sabba danam dhammadanam jinati - Le don du Dhamma surpasse tout autre don ImageDhammapada
ted

Ce que je veux dire, c'est que ça sert à rien de se priver de sexualité si on ne comprend pas comment ça intervient dans la quête de l'éveil.

Si on se prive de sexualité en s'imaginant que c'est par morale, ou éthique, ou quelque chose du genre... on a rien compris, à mon avis.

Si on pratique une sexualité, sans y être attaché, mais sans une recherche active de l'éveil, on se fait autant baiser que ceux qui la pratiquent avec addiction.

Si on pratique une sexualité tout en cherchant activement l'éveil, on va vite comprendre quand et comment ça interfère. On ne peut pas faire certaines prises de sang si on n'est pas à jeun.

Maintenant, si on cherche à mener une petite vie tranquille et équilibrée, y compris sexuellement, c'est compréhensible. Il faut des plages de paisibilité pour développer la pratique.
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davi
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Oui, je suis d'accord. :)
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

tirru... a écrit :
14 décembre 2017, 18:02
D'autres occasions permettent de prendre les huit préceptes comme lors de retraites ou même de le faire librement, l’idée est d’expérimenter les joies d'un renoncement temporaire.
Je crois que tous ces gens qui décident de renoncer "par la force de leur volonté" auront beaucoup de mal et développeront au mieux, comme disait Circé, névroses ou frustrations. :-(

Le renoncement est une compréhension d'un fonctionnement psycho-physique. Est-ce que cette compréhension ne s'impose pas comme quelque chose de naturel le moment venu ?
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yves
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la question n'est pas moral (bien/pas bien)
la question n'est pas de l'ordre fun/pas fun (évidement qu'on prend du plaisirs à jouer avec nos sexes, c'est pour ça qu'on le fait la plupart du temps)

la question est : quels états mentaux génère le fait de regarder un porno?

pour les acteurs c'est pas glorieux:
l'apparence est tellement importante dans leur métier que souvent cela engendre des névroses
c'est un métier que l'on pratique que peu de temps car psychologiquement il est très lourd
cela complique souvent leur vie intime

bref l'actrice/eur porno épanouie existe mais il est l'exception


pour les producteurs:

il essaye de tirer profits d'une addiction, un peu comme les vendeurs de tabac ou d'alcool


pour les spectateurs:

la recherche de plaisir est la raison de 99% des visionnages, dans le bouddhisme: c'est entretenir l'ignorance


on décrit souvent le chemin sous 4 formes

aller des ténèbres vers les ténèbres
de la lumière vers les ténèbres
des ténèbres vers la lumière
de la lumière vers la lumière

quand on verse dans le coté addictif de notre sexualité, que se soit à travers le porno où de quelques autres façons, on va vers les ténèbres et la voie bouddhique nous le déconseille

rien n'est négatif en soi, mais l'immense majorité (99%) des actions que nous posons par rapport au porno nous conduise vers l'ignorance
oui à ce qui est
tout change
tout est maintenant
être tout
amour
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davi
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Réflexion personnelle. Il y a des moments où nous avons besoin d'être stricte dans notre pratique, et il y a des moments où nous sommes plus relâchés. Ce n'est pas que nous devenons débridés; c'est que nous sommes plus souples, peut-être parce que nous avons dépassés un cap, ou que nous nous trouvons à un endroit sur le chemin où nous ne risquons plus de nous perdre. Ce qui n'empêche pas de rester vigilant.
S'indigner, s'irriter, perdre patience, se mettre en colère, oui, dans certains cas ce serait mérité. Mais ce qui serait encore plus mérité, ce serait d'entrer en compassion.
ted

Soyons lucides envers nous-mêmes. Si on considère que les films pornos sont toxiques pour l'esprit, dans ce cas le sont aussi :

- les films d'action violents ?
- les finales de matchs de foot ?
- les débats télévisés perfides ?
- les jeux vidéos de guerre ?
- les séries genre Mr Robot, NCIS, Walking Dead... ?
- les journaux télévisés ?
- etc...

On n'a pas fini de se censurer ! :-(

yves a écrit :rien n'est négatif en soi, mais l'immense majorité (99%) des actions que nous posons par rapport au porno nous conduise vers l'ignorance
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yves
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ted a écrit :
14 décembre 2017, 23:44
On n'a pas fini de se censurer !
bienvenue dans le samsara, on dirait que tu découvres que tous les attachements sont souffrances

il n'est pas question de censure, toute interdiction extérieur ne fait que renforcer le désirs

tout effort volontariste de "se contenir" provoque le même renforcement du désirs

il n'y a que la clair conscience de la réalité telle qu'elle est

il n'y a qu'en regardant consciemment un porno, (sachant qu'on est en train "d'écouter" notre désir de plaisirs) que, petit à petit, la conscience voit de plus en plus en détail le chemin que fait notre esprit, qu'elle "voit" le processus d'attachement, qu'elle en fait l'expérience

alors le discours "ça soulage notre nature humaine" ou "ça aide à la diminution de la violence" peut cesser

car clairement quand je regarde un porno je ne suis le jouet d'aucune force biologique, je fais simplement un choix, celui de mon plaisirs

en rendant ce choix conscient, je peux également choisir de ne pas prendre ce plaisirs

alors j'ai la vrai liberté, sinon je ne suis que l'esclave de mes habitudes et de mes hormones

il y a une voie entre interdire ou laisser libre cours color_3
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