Dharmakaya

shalistamba

c'est pourquoi le samadhi, aussi profond soi-t-il, n'est pas l'Eveil.
Nous sommes bien d'accord là dessus, mais une chose peut mener à une autre sans qu'il y ait continuité. comme dans la série a-b-a. a serait l'absence de miroir et b le miroir. On ne peut revenir à un état originel que si on l'a quitté.

Quand Nietzsche dit Dieu est mort, il rompt à la fois avec une vue éternaliste et avec un athéisme vulgaire.
Dumè Antoni

c'est pourquoi le samadhi, aussi profond soi-t-il, n'est pas l'Eveil.
Nous sommes bien d'accord là dessus, mais une chose peut mener à une autre sans qu'il y ait continuité.
Soyons clairs : je ne suis pas en train de disqualifier le samadhi ni les méthodes gradualistes, loin de là ; il faut des méthodes adaptées à tous. J'essaye (mais ce n'est pas simple) d'expliquer en quoi la Vacuité du Dharmakaya n'est pas celle inhérente aux phénomènes et pourquoi le Dharmakaya n'est pas une conscience, du moins dans le cadre des voies subitistes telles que le Zen de Huineng (c'est à dire le Saijojo zen).
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Dharmadhatu
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:D Merci Sönam pour ces références scripturales. Ce que je voulais souligner pour les 8 consciences et le Dzogchen: on peut pratiquer le Dzogchen tout en sachant que les divisions en klishtamanas, alaya-vijñana, alaya etc. ne sont que des aspects de la 6ème conscience.

Comme quand Sa Sainteté le Dalaï Lama parle de l'esprit dans son sens le plus général sans faire de distinction entre sems et rigpa, par exemple.

Quand je parle de l'alaya en la distingant de rigpa, je parle de la base de tout et non de la Base avec un grand B en rose fluo :lol: .

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
shalistamba

Soyons clairs : je ne suis pas en train de disqualifier le samadhi ni les méthodes gradualistes, loin de là ; il faut des méthodes adaptées à tous. J'essaye (mais ce n'est pas simple) d'expliquer en quoi la Vacuité du Dharmakaya n'est pas celle inhérente aux phénomènes et pourquoi le Dharmakaya n'est pas une conscience, du moins dans le cadre des voies subitistes telles que le Zen de Huineng (c'est à dire le Saijojo zen).
je pense à ça

" "Lorsqu'on sait que son propre corps et ses possessions, de même que l'espace ainsi occupé, ne sont que le champ d'expérience de la conscience fondamentale, il n'est plus de sujet pour se les approprier, plus aucun objet d'appropriation, et plus rien qui naisse, dure et disparaisse"
Dumè Antoni

"Lorsqu'on sait que son propre corps et ses possessions, de même que l'espace ainsi occupé, ne sont que le champ d'expérience de la conscience fondamentale, il n'est plus de sujet pour se les approprier, plus aucun objet d'appropriation, et plus rien qui naisse, dure et disparaisse"
ShenXiu aurait pu écrire cela. Reste à savoir aussi, s'il s'agit d'une traduction, qu'elle est bien fidèle au texte original et qu'il n'y a pas confusion, de la part du traducteur, entre la nature de Bouddha (le non-né) et la "conscience fondamentale" (Alaya). Ce problème existe aussi avec le mot "absolu" qui résulte d'une traduction inappropriée.
FA

Bonsoir,
ShenXiu aurait pu écrire cela. Reste à savoir aussi, s'il s'agit d'une traduction, qu'elle est bien fidèle au texte original et qu'il n'y a pas confusion, de la part du traducteur, entre la nature de Bouddha (le non-né) et la "conscience fondamentale" (Alaya). Ce problème existe aussi avec le mot "absolu" qui résulte d'une traduction inappropriée.
La nature de Bouddha correspond à la 9 ième conscience "amala":
While the eighth, or alaya -consciousness contains karmic impurities, the amala consciousness is pure, free from all defilement, and corresponds to the Buddha nature.

Fa
Dumè Antoni

Fa a écrit :La nature de Bouddha correspond à la 9 ième conscience :

While the eighth, or alaya -consciousness contains karmic impurities, the amala consciousness is pure, free from all defilement, and corresponds to the Buddha nature.
Ceci n'est que pure spéculation pour forcer la nature de Bouddha à être une conscience. Ça me fait penser à ceux qui, ignorant la transcendance de pi, veulent faire entrer un cercle dans un polygone régulier de n côtés, n tendant vers l'infini. Un moment, il faut être sérieux et savoir de quoi l'on parle.
ted

Dumè Antoni a écrit :
shalistamba a écrit :"Lorsqu'on sait que son propre corps et ses possessions, de même que l'espace ainsi occupé, ne sont que le champ d'expérience de la conscience fondamentale, il n'est plus de sujet pour se les approprier, plus aucun objet d'appropriation, et plus rien qui naisse, dure et disparaisse"
ShenXiu aurait pu écrire cela. Reste à savoir aussi, s'il s'agit d'une traduction, qu'elle est bien fidèle au texte original et qu'il n'y a pas confusion, de la part du traducteur, entre la nature de Bouddha (le non-né) et la "conscience fondamentale" (Alaya). Ce problème existe aussi avec le mot "absolu" qui résulte d'une traduction inappropriée.
C'est un extrait du Lankavatara sutra.
Il existe une version directement traduite du sanskrit par le maître zen D T Suzuki.
On peut la trouver ici

Edit : Il y a eu une version française en 2006, traduite du chinois par Patrick Carré à partir de la version chinoise de Shikshânanda (702).
FA

Influence de la pratique de zazen sur le fonctionnement cérébral
Maître Deshimaru écrit dans Zen et cerveau : « Par la posture de zazen, nous pouvons ramener le système nerveux autonome à sa condition originelle, normale. La juste tension des muscles réagit sur l’hypothalamus. » Ainsi la posture, la respiration et la mise au repos de l’activité intellectuelle permettent aux structures du proto-soi d’assumer pleinement leur rôle de régulation homéostatique et de rétablir les conditions physiologiques optimales. L’énergie du corps se renforce.

Par ailleurs, dans l’enseignement du zen, il est dit constamment de revenir à l’ici et maintenant, ce que l’on pourrait traduire, avec les termes de Damasio, en disant : revenir à la conscience-noyau, à la conscience thalamique. Maître Deshimaru avait beaucoup insisté sur le rôle du thalamus pendant zazen : « En poursuivant zazen, on peut arriver à un autre mode de fonctionnement. Les excitations [du proto-soi] arrivent toujours dans le thalamus, mais ne sont renvoyées ni dans le cortex frontal [centres d’intégration supérieurs], ni dans le rhinencéphale [siège des émotions]. L’augmentation de la tension dans le thalamus favorise un état de conscience propice à l’intuition ? état hishiryo ? au-delà de la pensée consciente, de la pensée inconsciente. »

Dans le bouddhisme, la conscience profonde est appelée alaya. Cette conscience est toujours changeante et existe grâce à l’interdépendance ; elle est comme le courant de la rivière. Par la pratique de zazen, la conscience alaya devient paisible et peut être aiguillée vers la conscience amala, la conscience cosmique parfaite. Maître Deshimaru insiste sur la relation profonde entre alaya et amala, qui ne peuvent être séparées.

Si nous revenons à la théorie de Damasio sur la conscience-noyau qui se manifeste sous forme de pulsations générées par les changements du proto-soi, on peut se demander ce qui se passe entre les pulsations. Quel est l’état de la conscience à ce moment-là ? Maître Deshimaru écrit : « Quand nous avons conscience de quelque chose, cet état de conscience n’est pas le véritable ego. Il est lié à l’objet par une relation d’interdépendance. Si nous n’avons ni sensation ni pensée, la conscience n’est pas conscience d’objet ; elle ne peut être l’objet, mais elle est exactement comme l’objet. » Ainsi, la conscience-noyau n’est pas le véritable ego, car elle dépend encore de l’objet.

Maître Deshimaru dit enfin : « De la conscience alaya, nous pouvons saisir la véritable, pure, suprême sagesse, ku. C’est la conscience amala, la sagesse transcendantale, de Dieu ou de Bouddha, la plus haute. » Ainsi, on pourrait dire qu’entre les pulsations de conscience-noyau apparaît notre véritable nature, la conscience amala.

Cette conscience-ci, Damasio n’a pas pu la décrire car elle sort du champ de l’investigation scientifique. Néanmoins, sa théorie sur l’émergence des différents niveaux de conscience est très séduisante et s’accorde remarquablement, me semble-t-il, avec notre expérience du fonctionnement cérébral pendant zazen. Cela représente certainement un pas important dans la direction que souhaitait Maître Deshimaru quand il écrivait : « Dans la condition subjective de notre zazen surgit la preuve actuelle de l’harmonie avec toutes les existences de l’ordre cosmique. La science, par la preuve physiologique, doit en apporter la démonstration objective. »

François Lang moine zen professeur de pharmacologie
Dumè Antoni

Ted a écrit :C'est un extrait du Lankavatara sutra.
Il existe une version directement traduite du sanskrit par le maître zen D T Suzuki.
On peut la trouver ici

Edit : Il y a eu une version française en 2006, traduite du chinois par Patrick Carré à partir de la version chinoise de Shikshânanda (702).
Précision : c'est une version traduite en français du lankavatara sutra. Ce que j'ai souligné fait toute la différence. D.T. Suzuki n'écrivait pas en français et les traductions de Patrick Carré sont sujettes à caution. J'en veux pour preuve sa traduction du Sutra de l'Estrade; avec des expressions telles que "immaculée" pour le Dharmakaya. Non merci.
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