A la recherche du non-né

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Flocon
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Je me disais bien aussi qu'avec un tel titre, vous alliez en écrire des volumes...
Mais question bête : le non-né est-il perdu, comme le temps de Proust, pour qu'il faille le re-chercher? :?: :lol:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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jules
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Ce qui est chouette avec la logique, c'est qu'elle peut révéler ce qui lui échappe. Cela ouvre sur des aspects de la compréhension de notre esprit non négligeable je trouve.

Ainsi lorsque tu poses la question :
Flocon :
le non-né est-il perdu, comme le temps de Proust, pour qu'il faille le re-chercher?
On pourra répondre par exemple que "non, le non né n'est pas perdu et que c'est précisément pour cette raison qu'il nous faut le chercher".

Cette réponse, résolument illogique, véhicule une information, information qui s'inscrira au même titre que n'importe quelle information, dans le processus de structuration de notre environnement même si c'est par un procédé de déstructuration ( de la logique en l'occurrence). La recherche du vrai et du faux n'étant plus en effet le pivot intensionnel d'une telle assertion, c'est dans un autre mode de saisie qu'il nous faudra parvenir à intégrer l'information que véhicule une telle assertion. <<metta>>

PS... Heu j'ai un peu laissé de côté le " :lol: "que tu as mis à la fin de ta question. :oops: :lol:
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Flocon
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jules a écrit :PS... Heu j'ai un peu laissé de côté le " :lol: "que tu as mis à la fin de ta question. :oops: :lol:
Oui, mon message était plus une boutade qu'autre chose... :oops:
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
boudiiii !

Comment penser à ce qu'on ne peut pas penser?
Dogen disait que c'était juste irreprésentable ,Hishiryo.....car comment nier ce qu'on ne peut même pas penser, dire, ou agir??

Vous me permettrez d'en rester au fait qu'on ne peut penser qu'à....ce qu'on peut penser!
Et ce qu'on ne peut penser, on ne peut le penser!
Quand à ce qu'on ne connaît pas, on ne peut pas le penser parce que ça n'existe pas, mais parce qu'on ne l'a pas connu....mais si on ne l'a pas connu, ça n'a jamais existé pour notre conscience.
Donc comment pouvoir seulement dire qu'on pourrait penser à quelque chose qui n'existe pas pour nier son existence? C'est juste un non-sens logique!
non, c'est du Devos ! ba11

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Dharmadhatu
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eveil_333 La magie de l'esprit, c'est qu'il peut penser à tout.

On peut penser à Babar qui mange les cacahuètes sur ma table, au Croquemitaine, à la Démocratie en Syrie, en Chine, ou en Russie, au Père Noël, à l'atman etc... pourtant rien de tout ça n'existe.

Donc, facile de voir qu'on pense généralement à plein de choses qui n'existent pas.

Si penser à quelque chose qui n'existe pas était impossible, alors le bon vieux Léo n'aurait pas inventé le parachute, alors que dire du fait de pouvoir communiquer ensemble chacun depuis l'autre bout du monde, sur une machine connectée à Internet ?

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
lausm

Oui, mais regarde, tout ce dont tu parles, est la combinaison d'objets conceptuels qui nous ont été déjà accessibles, et qu'on recombine au gré de notre imagination.
C'est ça la création, la créativité.
Mais en dessous de ces éléments qu'on recombine, il y a tout ce qui sous tend la pensée : ce qu'on ne peut penser.

Mais quand je lis qu'on pourrait penser à quelque chose qui n'existe pas pour le nier, je trouve juste que ce genre de question, qui peut se comprendre, est aussi en fait totalement inutile, car une fatigue pour l'esprit, juste un truc pour alimenter le moulin à spéculations mentales (et donc quelques pages sur Nangpa!), et que ce n'est pas forcément ce que recommandait notre bon Shakyamuni pour faire avancer la cause du soulagement de la souffrance humaine.
Par essence l'impensable est impensable, je ne parle pas de l'impensable qui est dû au refus d'affronter une réalité, mais juste ce qui nous est insaisissable.
si les hommes ont créé un Dieu au-delà des hommes, si les hommes regardent le Ciel comme ce qui nous embrasse et est impossible à saisir, si on nous parle de la vacuité, de l'espace, de tous ces trucs qui englobent tout et sont au-delà de notre condition humaine, ce n'est pas pour rien.

Et justement, les humoristes souvent enseignent à leur façon, là où certains se prennent méchamment le chou!
boudiiii !

lausm a écrit : Et justement, les humoristes souvent enseignent à leur façon, là où certains se prennent méchamment le chou!
jap_8
et chez les boubous , c'est comme dans les medias , il y a des milieux autorisés qui se réunissent pour s'autoriser à penser des trucs



:lol:
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jules
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Perso, je pense que lorsqu'on écrit sur un forum, qu'on s'autorise à le faire, il faut en arriver à l'assumer, sinon on passe son temps à exprimer le fait qu'on ne devrait pas penser ni user de concepts ou d'idées. Cela donne des interventions dans lesquelles tacitement, nous ne faisons que dénoncer par le biais de démonstrations soumises quoi qu'il en soit aux lois de la parole et de la pensée que, ce sont tous les autres qui devraient faire l'effort de se rendre compte que ça ne sert à rien d'user du mental et des concepts. Quand on ne veut vraiment pas user des mots, alors on en use tout simplement pas, et par ce non usage, il ne peut apparaître ni qu'il faut ni qu'il ne faut pas user des mots. Et pour étayer ceci, j'ai la phrase de Ted qui me revient à l'esprit qu'il n'a peut-être pas entendue en ce sens mais que je reprendrai pourtant à mon compte pour la circonstance : Le véritable silence, ne craint pas le bruit. Ce qui pourrait vouloir dire pour moi en l'occurrence : Parler ou rester en silence, si c'est assumé, c'est kif kif. <<metta>>
boudiiii !

Bourricot .
Euh .. :oops: je veux dire " c'est kiff kiff bourricot"
Ce sont des phrases conditionnées qui nous viennent à l'esprit et qui par le jeu des associations , nous fait penser que ton intention d'utiliser le terme kif kif n'était pas anodin .
Désolé Jules , mon mauvais esprit me perdra :oops:
lausm

Bien sûr qu'on peut s'autoriser.
Mais la question que tout cela me pose, est celle du juste usage des mots.
Certaines questions sont utiles voire nécessaires, et certaines entraînent parfois un bruit cérébral qui recouvre le silence tellement qu'on finit par ne plus savoir à quoi ça ressemble.
Si le silence ne craint pas le bruit, la différence c'est que le bruit peut s'exprimer et occulter le silence, alors que le silence pour s'exprimer et devenir perceptible doit voir le bruit cesser.
Et celui qui peut savoir que le silence ne craint pas le bruit, doit pouvoir avoir suffisamment goûté le silence pour pouvoir affirmer cela.
Sinon c'est une affirmation théorique, qui peut être vraie, mais pas vécue.

Le bouddhisme, à mon sens, ça sert à justement s'apprendre à s'autoriser ce que souvent on ne s'autorise pas. D'ailleurs, je pense que si la pensée, même sur le bouddhisme, doit être une chasse réservée aux spécialistes, ce n'est déjà plus du bouddhisme...pour moi il ne s'agit pas d'érudition, mais avant tout d'une compréhension expérimentale et expérimentée. A ce prix seulement peut exister ce qu'on appelle transmission. Sinon c'est de l'enseignement, comme à la fac.
S'autoriser certes, mais pour servir la cause de la libération de l'être de ses causes de souffrances.
Si on s'autorise pour se regarder penser, à mon sens on gaspille une énergie qui peut servir de meilleures causes. Après des réflexions métaphysiques peuvent être justifiées, mais avant, on lave son bol et on vide les toilettes. A mon humble avis.
Il y a aussi des limites qu'on se pose : celles de ce qui ne sert à rien, voire qui nuit à la vie.
C'est juste la question que je me pose.

Ca me fait penser aux climatosceptiques qui s'évertuent à nier les évidences parce que ça arrange plein de gens, pendant que les dégâts continuent.
On voit ce que ça donne, mais au lieu d'agir ces gens produisent du débat sans fin....et quand ce sera trop tard on pleurera parce qu'on aura tourné en rond!
Mais c'est juste mon avis...après chacun a la liberté d'avoir des discussions de toutes natures, bien sûr, je respecte cela...mais c'est aussi ce que je pense, que je m'autorise à dire ici, moi aussi.
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