C'est une jolie interprétation Dumè.(...) il a simplement montré la nature de Bouddha et celle-ci était la fleur.
Pourquoi ?
Ça ne relève pas d'une interprétation, pour moi. Mais je comprends que tu puisses le penser.Jules a écrit :C'est une jolie interprétation Dumè.

« Dans la façon dont on fonctionne normalement, on voit par exemple une fleur de cerisier et on trouve qu'elle est belle [...] Il y a deux phases : une phase où le soi n'intervient pas dans le fait de voir et, dans un deuxième temps, on va émettre un jugement pour dire que cette fleur est belle [...] C'est à ce moment que l'on sort de la non-dualité. Ce à quoi il faut arriver c'est faire en sorte que lorsqu'on voit la fleur il n'y ait plus de soi ou d'ego qui voit la fleur.
Pour compléter la réponse, il y a une expression de Maître Dôgen qui explique qu'avancer dans la voie du Bouddha c'est avancer dans la voie du soi. Voir cela, c'est la première étape. Mais la deuxième consiste à dire : qu'est-ce que cela veut dire avancer dans la voie du soi ? C'est comprendre qu'en fait, on n'a pas de soi. Quand le soi disparaît, qu'est-ce qu'il reste ? Il reste l'univers : c'est ce qu'on appelle "l'unité sans dualité". Une fois que le soi a disparu, il reste l'univers ; on devient l'univers et l'univers devient nous. Il n'y a plus qu'un. [...] Si l'on transpose cela à l'être humain et non pas seulement à des stimuli sensoriels, cela veut dire : je suis toi et toi tu es moi. Pour devenir toi, il faut d'abord que je disparaisse et dans l'autre sens il faut que ton soi disparaisse pour que tu puisses devenir moi. Quand on a ce coeur-là, c'est ce qu'on appelle la non-dualité.
Quand j'ai dit qu'il fallait fermer les cinq sens, le but n'est pas de fermer les cinq sens pour fermer les cinq sens mais pour que le soi disparaisse. Parce qu'en fait, il faut bien comprendre que, tant qu'on n'a pas fait l'expérience du non-soi, le soi se trouve toujours ravivé par les stimulations des sens. [...] »
d'après Taistu Kokno Roshi (supérieur de l'école Rinzaï de Myoshin-ji), juin 2014, questions-réponse au Centre Zen de la Falaise Verte (j'y étais).
J'espère ici, dans cet extrait d'entretien du plus grand maître zen rinzaï vivant actuellement sur cette Terre, que l'on comprendra en quoi la fleur de Kashyapa était la nature de Bouddha.
Pour compléter la réponse, il y a une expression de Maître Dôgen qui explique qu'avancer dans la voie du Bouddha c'est avancer dans la voie du soi. Voir cela, c'est la première étape. Mais la deuxième consiste à dire : qu'est-ce que cela veut dire avancer dans la voie du soi ? C'est comprendre qu'en fait, on n'a pas de soi. Quand le soi disparaît, qu'est-ce qu'il reste ? Il reste l'univers : c'est ce qu'on appelle "l'unité sans dualité". Une fois que le soi a disparu, il reste l'univers ; on devient l'univers et l'univers devient nous. Il n'y a plus qu'un. [...] Si l'on transpose cela à l'être humain et non pas seulement à des stimuli sensoriels, cela veut dire : je suis toi et toi tu es moi. Pour devenir toi, il faut d'abord que je disparaisse et dans l'autre sens il faut que ton soi disparaisse pour que tu puisses devenir moi. Quand on a ce coeur-là, c'est ce qu'on appelle la non-dualité.
Quand j'ai dit qu'il fallait fermer les cinq sens, le but n'est pas de fermer les cinq sens pour fermer les cinq sens mais pour que le soi disparaisse. Parce qu'en fait, il faut bien comprendre que, tant qu'on n'a pas fait l'expérience du non-soi, le soi se trouve toujours ravivé par les stimulations des sens. [...] »
d'après Taistu Kokno Roshi (supérieur de l'école Rinzaï de Myoshin-ji), juin 2014, questions-réponse au Centre Zen de la Falaise Verte (j'y étais).
J'espère ici, dans cet extrait d'entretien du plus grand maître zen rinzaï vivant actuellement sur cette Terre, que l'on comprendra en quoi la fleur de Kashyapa était la nature de Bouddha.
Finalement, nous ne sommes pas en désaccord sur le fond, car comment cela pourrait-il être possible étant donné que notre véritable nature est une. Tous les deux, toi et moi avons la même nature fondamentale. C'est donc dans le trajet où nos mots tentent de rendre perceptible cette dernière que nous nous égarons tous les deux.
Euh... je ne suis pas égaréJules a écrit :Finalement, nous ne sommes pas en désaccord sur le fond, car comment cela pourrait-il être possible étant donné que notre véritable nature est une. Tous les deux, toi et moi avons la même nature fondamentale. C'est donc dans le trajet où nos mots tentent de rendre perceptible cette dernière que nous nous égarons tous les deux.


Ben oui si nous cherchons à dire tous les deux la même chose sur cette sensation primordiale qu'est le fait d'exister, mais que nous ne tombons pas d'accord, c'est qu'il y'a une perte d'information entre cette sensation primordiale et les mots pour la dire. C'est cette perte d'information que je nomme égarement. 

Ben, en fait, je ne suis pas certain que nous disions la même chose. Et je n'ai pas le sentiment qu'il y ait une "perte d'information" de ma part en tout cas. Je n'ai jamais prétendu dire ce qu'était cette fleur (en dehors du fait qu'elle est la nature de Bouddha ; mais ça, ce n'est pas un scoop). En tout cas, ce n'est pas une perte d'information de l'affirmer. En revanche, si tu dis que c'est une "interprétation", alors tu déplaces volontairement l'information dans le domaine de l'esprit discursif ; des opinions ou des sensations, ce qui la dévalorise, de fait. Et là, je ne suis pas d'accord, parce que je ne me suis jamais placé de ce point de vue là, même si je peux comprendre que, pour certaines personnes, "tout est croyance ou opinion". Je ne suis évidemment pas d'accord, mais ce n'est pas le sujet et je pense qu'il n'est pas utile de nous étendre là-dessus.
- Dharmadhatu
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Dumè a écrit :On retrouve ce mot très souvent dans le Hatha Yoga Pradipika, par exemple, où le Yogi maîtrise son corps et son esprit. Or, il n'y a rien à dominer/maîtriser pour qui est dans l'état naturel.

Tout ça montre qu'il n'est pas si facile de définir ce qu'est un maître authentique.

apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate
Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.
Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).