Mais bien sûr que si, le hasard se mesure par des lois de probabilité ! Et ça n'est pas une mesure de notre ignorance mais bien d'un phénomène aléatoire. Je vais essayer de vous expliquer comment ça marche dans les détails parce que vous n'avez pas l'air de bien comprendre ce dont il s'agit. Je précise qu'il n'y a rien de bouddhique dans les lignes qui suivent, mais que le Bouddhisme ne les renierait pas.Fa a écrit :Les lois de probabilité ne sont pas une "mesure" du hasard, mais une quantification de notre degré d'ignorance au sujet de l'issue d'une mesure. (Lancer de Dé ou autre )
Les mesures s'appliquent à des processus physiques. C'est parce qu'on ne sait/peut pas modéliser un processus physique qu'on utilise les probabilités.
Exemple :
On va prendre un certain nombre de personnes, mettons une centaine, et on va les soumettre à l'épreuve suivante : elles vont avoir à dire un chiffre compris entre 0 et 9 un certain nombre de fois, mettons 100 fois. Pour cela, on dispose d'un appareil qui produit des chiffres (de 0 à 9) au hasard et on compare le chiffre de la personne à celui de l'appareil et on note 1 quand la personne donne le même numéro que l'appareil (réussite) et 0 quand elle donne un numéro différent (échec). Bien entendu, la personne ne voit pas l'appareil ; seul un technicien voit l'appareil et note les résultats (0 ou 1).
Mais quand on fait des modélisations de ce genre, on fait d'abord un calage de l'appareil de randomisation. On le fait donc produire 100 fois un chiffre de 0 à 9 et on mesure le nombre de fois où chaque chiffre sort. En principe, si l'appareil est fiable, chaque chiffre devrait sortir une fois sur 10, puisqu'il y a 10 chiffres compris entre 0 et 9. Au début, un chiffre peut sortir plusieurs fois par rapport à un autre, mais l'expérience montre que lorsqu'on refait un grand nombre de fois l'épreuve, chaque chiffre tend à sortir une fois sur 10 si l'appareil est fiable. On va supposer ici qu'il l'est.
Ensuite on soumet chaque personne à l'épreuve de "divination" (100 épreuves) et on mesure le nombre de réussites (1) et le nombre d'échecs (0). On note ensuite le nombre de personnes qui réalisent 1 résultat juste (1) sur 1 épreuve, 1 résultat juste sur 2 épreuves, 1 sur 3, 1 sur 4, 1/5... 1/10... 1/100, 0/100. On réalise ainsi un courbe de Gauss où sont notées les x personnes qui réalisent 1/1, 1/2, 1/3... jusqu'à 0/100. En principe, quand les personnes sont dites "normales", elles réussissent en moyenne 1/10. Bien sûr, ça peut être 1/8 ou 1/12, mais en général, un grand nombre de personnes se trouvent dans l'intervalle 1/8 à 1/12. Les cas de réussite à 1/3 ou 1/2 sont si rares qu'on peut supposer que ces personnes sont dotées d'un don de divination. A l'inverse les personnes qui ne réussissent qu'à 1/98 ou 1/99 sont aussi très rares, en ce sens qu'elles échouent pratiquement à toutes les épreuves.
Cette mesure du hasard n'explique pas pourquoi on trouve un maximum de personnes qui réussissent autour de 1/10 et très peu qui réussissent 1/2 ou 1/3 ou échouent avec 1/98 ou 1/99. C'est un constat, une mesure de la capacité de réussir (ou non) à tomber juste par rapport à un événement aléatoire. A partir de ces résultats, on peut affirmer qu'une personne qui réussit avec 1/2 ou 1/3 a un don de divination et le phénomène est dit "paranormal" en ce qu'il diverge (sur la droite ou sur la gauche de la courbe de Gauss) de la normale. Bien entendu, quelqu'un qui réussit à toutes les épreuves (1/1) est un phénomène de foire, un monstre. Ou un devin.
Ceci montre la "technique" qui permet d'affirmer qu'un tel est un devin, qu'un tel est dans la "normale" et un tel est dans une dynamique d'échec, sans expliquer pourquoi. Les mesures ne donnent pas d'explications ; elles permettent de faire un constat, et tout ce qui diverge de la normale est considéré comme "paranormal" et reconnu comme tel. On voit bien que la science ne nie pas les phénomènes paranormaux, mais sait, mieux que tout autre méthode, découvrir qui est vraiment un devin et qui ne l'est pas. Un "devin" qui refuserait de se soumettre aux épreuves décrites (ou assimilées) serait de fait suspect.
Concernant la vie, celle-ci peut arriver par hasard si les conditions (chimiques, mécaniques...) sont là. Mais elle peut ne pas résister au temps et disparaître. Mais si elle résiste au temps, c'est l'équivalent de réussir l'épreuve des grands nombres. Et alors, on ne peut plus dire qu'elle est là par hasard, même si l'on ne sait pas expliquer pourquoi. La seule loi solide, pour l'instant, est celle de Darwin (adaptation), même si elle ne résulte que d'un constat, d'une mesure. Darwin ne fait pas intervenir le hasard mais la capacité d'adaptation, capacité qui est comparée à l'intelligence. On n'a rien de mieux, scientifiquement, pour l'instant. Même si on comprend bien qu'on aurait aimé savoir si la vie est le résultat d'un déterminisme divin ou non.