Ted a écrit :La question c'est quand tu dis que l'empathie n'est pas nécessaire pour avancer sur le chemin de l'éveil.
Est-ce que le nihilisme, ce ne serait pas plutôt d'oublier qu'il y a vraiment des gens qui souffrent, et que ça leur fait mal (ignorants ou pas) ?
Je pense qu'on ne se comprend pas bien. Quand je dis que l'empathie est différente de la Compassion Infinie en ce que l'une (l'empathie) est mondaine et l'autre (la Compassion Infinie) ne l'est pas, je ne dis pas que "l'empathie n'est pas nécessaire pour avancer sur le chemin". Elle n'est ni nécessaire, ni non-nécessaire : on peut éprouver de l'empathie ou pas ; cela n'a strictement rien à voir avec la Compassion Infinie. De fait, nul n'oublie qu'il y a des gens qui souffrent et qu'il est possible de faire en sorte (quels qu'en soient les moyens) pour que cela change. ON NE PEUT PAS SEPARER LE DHARMAKAYA DU NIRMANAKAYA !!!!
Est-ce que le nihilisme, ce ne serait pas plutôt de voir leur souffrance comme un simple mécanisme à balayer par la compréhension ?
Est-ce que tu ne mets pas en place un mécanisme de défense parce que, en fait, tu es un gars super sympa, qui ne supporte pas de voir les autres souffrir ?
Non, pas du tout. Vous me faites dire ce que je n'ai pas dit. Je reconnais que ce n'est pas simple de différencier l'empathie de la Compassion Infinie parce que l'on compare deux notions qui ne se situent pas sur le même plan (mondain et supra-mondain), mais je suis très clair sur ce point : je ne développe aucun mécanisme de défense par rapport à l'empathie ; je vis très bien mes contradictions d'être humain (mes "travers"), mais je souhaite être précis sur ce point particulier, parce que c'est source d'incompréhensions fâcheuses.
Pour ton cousin, je ne sais pas. Je ne vais pas juger un homme que je ne connais pas sur ses actes. Il a une histoire et ses raisons et je pense que ça sort un peu du cadre du sujet du fil.
Robi a écrit :ne crois-tu pas que même au niveau mondain la compassion n'est jamais la souffrance de l'autre.
Si ce n'est pas l'autre (différent), alors on n'est plus au niveau mondain. Mais attention : le Nirmanakaya est ce qui "concilie" (en quelque sorte) l'autre et soi-même. Si l'on se place au niveau du Nirmanakaya (qui n'est quand même pas celui de l'être ordinaire) alors, la souffrance de l'autre est celle de l'autre en tant que soi-même, sans qu'il soit "soi-même" pour autant.