Etre ou avoir n'a pas d'importance ici. C'est pourquoi j'ai employé les deux comme possible. C'est comme dire "avoir une grande taille" ou "être grand", c'est pareil, ça renvoie à la même chose, la même forme (la forme grande).
C'est justement là où cette distinction a toute son importance. Car on dit les deux en effet, ce qui prouve que tantôt on se prend pour le possesseur du corps, tantôt on se prend pour le corps. Or soit on est un corps, soit on ne l'est pas, soit on possède le corps, soit on ne le possède pas: c'est la loi du tiers exclus. On ne peut se posséder soi-même.
Je n'ai pas dis que forme et conscience c'est pareil. Etre une forme et une conscience cela ne renvoie pas à deux personnes... J'ai (ou je suis) une forme et une conscience et je ne suis qu'une seule personne. Tu as (ou tu es) une forme et une conscience et tu n'es qu'une seule personne.
Mon argument tient toujours: la forme et la conscience s'excluent mutuellement, ce qui est l'une n'est pas l'autre et vice versa: donc si tu dis que la personne est une forme et une conscience, alors la personne est deux trucs qui s'excluent mutuellement, ou bien les deux trucs ne s'excluent plus mais sont une seule et même chose. C'est imparable.
Autre exemple: à la mort, le corps et la conscience se séparent: si la personne est les deux, elle est à la fois le cadavre et à la fois la conscience à l'autre bout de l'univers. Ou à la fois morte et vivante dès que la conscience s'est de nouveau associée à un autre corps; ou à la fois un homme et un deva. etc.
tu as parlé d'existance substantielle. Ce que je dis vaut pour ce terme (substantiel).
Non car tu as parlé de matière, alors quand philo bouddhiste, ce qui n'est pas matériel (comme une conscience) peut aussi être considéré comme existant substantiellement.