C'est un fait bien connu des psychanalyste que la caca,
et le premier objet qu'on est si fier de produire,
A ce qu'il paraît.

Bonjour Dumé,Dumè Antoni a écrit : Bien sûr, Lin Tsi (Rinzaï) disait que l'éveillé "dort quand il a sommeil, pisse quand il a envie de pisser et mange quand il a faim..." ; cela signifie que l'éveillé n'est pas encombré par des raisonnements, des questionnements, des inquiétudes... inutiles. Mais cela ne signifie pas qu'il suffit de chier quand on en a envie ou pisser quand on en a envie que l'on est éveillé, sinon, c'est confondre le doigt et la lune, l'ombre et l'objet, le cuivre et l'or... la maladie et le remède.
Rinzaï (Lin Tsi) appelait l'éveillé "l'homme sans affaire" (ou sans encombrement). C'est exactement l'homme qui vit, à chaque instant, dans l'état naturel. Mais ce n'est pas donné à tout le monde, loin s'en faut ! Il n'a jamais invité ses adeptes à se comporter d'une manière ordinaire, mais les renvoyait toujours à leur état naturel, ce qui n'est pas du tout du tout la même chose. Il faut donc faire très attention à ne pas confondre les mots car dans le langage courant, ordinaire et naturel sont souvent confondus. Lin Tsi ne s'est pas éveillé en devenant ordinaire. Il a beaucoup étudié le Bouddhisme, des années durant, avec des questionnements qui l'empêchaient sans doute de dormir, de manger... jusqu'à son éveil. Il n'y a qu'à voir comment se comportent actuellement les moines en monastère avec leurs kôans (je veux parler de l'école Rinzaï du Zen, bien sûr) ; ils n'arrivent parfois plus à manger ou à dormir tant ils sont absorbés. Hakuin s'est usé au point d'en être malade, pour réaliser sa vraie nature. Bankei idem, lui qui pourtant, après son satori, disait qu'il suffisait de s'asseoir sur le tatami et de "se tenir comme un viant Nyoraï" (Tathâgata). Bankai n'encourageait pas là à un zazen "sans objet" ou qui consiste à voir défiler les pensées comme des nuages dans le ciel. Se tenir comme un vivant Nyoraï, c'est être et se comporter selon sa vraie nature de Bouddha, laquelle n'est "ordinaire" qu'en façade. La recherche de sa vraie nature (ou de l'état naturel), dans le Zen en tout cas, ne consiste pas à devenir une sorte d'épicurien glandeur, se couchant quand il a sommeil ou mangeant quand il a faim... Même Lin Tsi (comme tous les maîtres zen, du reste) suivait et respectait les règles monastiques avec rigueur et discipline quand il était devenu un "Maître National". Souvent les gens l'imaginent comme une sorte d'ermite dépravé, mais ce n'était jamais le cas. Il ne faut donc pas confondre "l'homme sans affaire" de Lin Tsi (celui qui "entre et sort par les portes des sens") qui est le Tathâgata, et l'homme ordinaire, lequel est tout un chacun pris dans ses encombrements divers, sinon, on confond, comme je le disais plus haut, la maladie et le remède.Robi a écrit :je ne vois pas vraiment que Lin Tsi disait que l'éveillé "dort quand il a sommeil, pisse quand il a envie de pisser et mange quand il a faim", j'y vois plutôt qu'il invitait (à travers ses célèbres invectives) ceux qui voulaient bien l'entendre (pour ne pas dire ses disciples...) à adopter cette attitude à être ordinaire afin de s'éveiller.
Pour moi si, il les renvoyait bien à se comporter de manière ordinaire... Mais de manière ordinaire dans le sens où tu l'as toi-même précisé, c'est-à-dire sans questionnements, sans raisonnements et sans inquiétudes inutiles, pour reprendre tes mots.Dumè Antoni a écrit : Il n'a jamais invité ses adeptes à se comporter d'une manière ordinaire, mais les renvoyait toujours à leur état naturel, ce qui n'est pas du tout du tout la même chose.
Si le mot "éveillé" te gêne va pour "être en phase avec sa vraie nature". Mais ça n'y change rien, il les invite bien à se tenir dans l'ordinaire... pour être en phase avec sa vraie nature (comme une relation de cause à effet: se maintenir dans l'ordinaire = être en phase avec sa vraie nature).Dumè Antoni a écrit :Les extraits que tu sites n'indiquent pas qu'il faut se tenir dans l'ordinaire pour être éveillé, comme s'il y avait une relation de cause à effet, mais d'être en phase avec sa vraie nature, laquelle, bien évidemment, n'est affectée d'aucune complication.
Ce n'est certes pas mon cas, car si je considère plutôt simple de se plonger dans l'ordinaire momentanément, ça l'est beaucoup moins de s'y maintenir.Dumè Antoni a écrit :Cela étant dit, je me rends compte qu'on s'efforce, à chaque fois que l'on en a l'occasion, de démontrer que le Bouddhisme ou le Zen, c'est quelque chose de simple à accomplir.