Hey Dumé T'es-tu déjà libéré ou non du corps de renard sauvage ?Dumè Antoni a écrit:
Ceci n'est pas incompatible avec la loi du hasard. Le hasard ne signifie pas "sans cause" mais dont il n'est pas possible d'établir la cause. Une action juste qui prend sa source dans le Dharmakaya est par ailleurs sans cause (autre que celle de libérer tous les êtres, mais on ne parlera pas de cause ici, mais de "Sagesse"). Les Sagesses spontanées du Dharmakaya ne sont pas soumises à une loi karmique, que je sache.
Dans le Koan intitulé "un renard Sauvage "la question était "La personne de la grande pratique tombe-t-elle ou non dans la loi de cause à fruit?"
la mauvaise réponse qui précipite le moine dans 500 vies de renard sauvage était "elle n'y tombe point" et la bonne réponse était "Elle clarifie la loi de cause à fruit"
Dans La grande pratique [Daishugyô] Dogen ne rate pas une occasion de se moquer du koan et de Rinzaï (Gigen). Il doute qu'une mauvaise réponse à un koan puisse précipiter un moine dans 500 vies de Renard car sinon "dans combien de milliers de corps de renard sauvage Rinzai (Gigen) et Tokusan (Senkan) ainsi que leurs disciples de ces temps-ci, etc auraient-ils été précipités?"
Je ne vois pas où est le hasard dans cette histoire. Soit l'enfant reconnait les objets ayant appartenus au précédent tulku, soit il choisit les objets qui lui semblent les plus jolis et rigolos. Dans les deux cas il n'y a pas de hasard. Ok, Il y a une chance sur 4060 qu'il ait les mêmes goûts que le précédent tulku... soit une probabilité très faible donc pas de hasard.Dumè Antoni a écrit:
quand un jeune garçon cherche 3 objets ayant appartenu au lama défunt parmi 30 objets distincts, son choix, s'il ne connaît pas ces objets à l'avance (ce qui serait le cas d'un tulku ou d'un tricheur), résulte du hasard (et l'on peut calculer, comme je l'ai fait, ses chances de réussite). Si l'on pense qu'il n'y a pas de hasard, alors "les dés sont joués à l'avance", comme on dit. Je ne crois pas que le Bouddhisme affirme une telle chose, sinon, le garçon — s'il n'est ni un tulku, ni un tricheur — n'aurait aucune chance de trouver ces 3 objets (ce qui est faux, puisqu'il en a une sur 4060), ou alors aurait toutes les chances de trouver ces 3 objets, ce qui est faux également s'il n'est ni un tulku, ni un tricheur. Le Bouddhisme ne peut pas affirmer le contraire de ça, en revanche, certains bouddhistes qui ne comprennent pas tout le peuvent, bien sûr.
En fait généralement en philosophie (niveau terminale) on se sort du déterminisme par une pirouette. Si nous étions dans un monde clos nous ne serions pas libre et tout serait écrit à l'avance... mais dans un monde dans lequel il y a une infinité de déterminismes et hop nous sommes libres. Dans le Mahayana, il y a autant de mondes que de grains de sable dans le Gange et dans chacun de ces mondes un fleuve qui lui même...
Bon si on commence à affecter des coefficients à ces déterminismes, on rigole un peu moins... et c'est ce qui fait qu'il y a quand même beaucoup de choses qui sont prévisibles au point que certains tulkus arrivent à décrire la maison avec ses volets oranges de la vie d'après.
D'un point de vue bouddhiste, la science est complètement à l'ouest puisque pour le bouddhisme il n'y a jamais deux phénomènes identiques qui se reproduisent. Le bouddhisme est radicalement nominaliste. Si nous utilisons des mots pour décrire le monde c'est uniquement par convention. Il n'y a dans le réel que des phénomènes singuliers qui adviennent de manière singulière par une conjonction de causes qui eux-même sont des phénomènes singuliers. Et comme en plus il n'y a rien derrière le phénomène... blablabla...
Je rejoins FA, à partir de la mécanique quantique et tout le reste on ne peut rien conclure par rapport au hasard... J'écoutais un physicien contemporain sur France Culture qui disait que pour expliquer certains phénomènes que la science n'arrive pas à expliquer, il suffit de poser un principe d'exo-causalité... Si il y a bien une personne qui mériterait de plonger dans 500 vies de Renard c'est bien ce physicien... Comme dans une pièce de théâtre lorsqu'un coup de théâtre imprévisible survient on parle de deus-ex machina soit un principe d'exo-causalité qui signifie qu'on ne clarifie absolument pas la loi de cause à fruit en supposant qu'il y a des dieux qui s'occupent de tout.