color_3 J'adore parler de ça, alors ça tombe bien.
On peut dire que notre flux d'ondes miroitantes rencontre différents types d'émissions. Il doit certainement y avoir un peu de tout en même temps. Par exemple, si on rencontre des enseignements, on peut les recevoir au travers de la Chaîne Info Prise-de-Tête, en comprendre le sens, et en même temps recevoir une émission instrumentale au travers de Channel Kood Kurr (ou Canal Coup de Cœur retransmit en France): ressentir un vrai feeling à la rencontre avec ces enseignements.
Plus techniquement, notre courant de conscience résonne à des niveaux différents tant qu'on n'a pas vraiment permis à la plus subtile de contempler
définitivement l'espace du réel. Donc, à moins de considérer que le [Jñana-]Dharmakaya est une conscience grossière, on est obligé de voir que les consciences grossières s'absorbent (ou se dissolvent) dans la plus subtile. On peut même dire que l'ignorance (et les afflictions qui s'ensuivent) sont des résonnances grossières de conscience, des niveaux abaissés de conscience.
On ne peut pas dire non plus que les deux types de conscience s'excluent mutuellement, car la conscience la plus subtile demeure toujours, pendant et après la présence de niveaux affligés, mais elle n'est pas forcément certifiée ou certifiante, reconnue, réalisée, actualisée etc... Au final, on n'a pas trop le choix de passer d'abord par les niveaux grossiers, parce qu'aucun être ordinaire n'a d'abord été un Bouddha.
Ca pourrait en uns sens paraphraser ce que dit Nagarjuna:
Sans passer par le conventionnel, on ne peut comprendre l'ultime,
Sans réaliser l'ultime, on ne peut atteindre le nirvana.
(comme je trouve la formule sanskrite splendide:
Vyavaharam anashritya paramartho' na deshyate,
Paramartham anagamya nirvanam na dighamyate
Mk).
