AncestraL a écrit :je souhaite savoir si la vie spirituelle, se reflète dans chaque geste du quotidien, où le profane se mêle au "sacré" si l'on peut dire.
dès que l'attention juste est présente tous gestes du quotidien est "spirituels" ou "sacrés" dès que notre attention disparaît tous gestes devient "profane" ou "matériel" flower_left
ainsi seconde après seconde on peut en connaître une "sacrée" puis deux "profanes" puis quatre "sacrés" etc etc color_3
oui à ce qui est tout change tout est maintenant être tout amour
Après évidemment tout dépend de la définition que l'on donne soi même aux termes "spirituel" "sacré" etc...
Pour donner un exemple volontairement provocateur , je doute qu'il y ai beaucoup de religiosités dans le monde qui donnent une dimension "spirituelle" a l'acte de déféquer. Et pourtant dans un des enseignements de Thích Nhất Hạnh, il dit justement, pour faire sourire aussi, que si l'on est vraiment ici et maintenant, pleinement conscient de son acte au moment ou on le fait, même l'acte de déféquer peut revêtir une dimension spirituelle, peut être source de méditation, être une occasion de "pleine conscience" et générer ce qu'il appelle "l'énergie de la pleine conscience". Donc comme le dit Yves si l'attention juste est là même un acte aussi peu sacré en apparence que le fait de déféquer peut revêtir une dimension spirituelle.
Si par exemple on considère que toute vie est sacré, dans les extrêmements il me semble qu'il y a foule de bactérie et microbes ou micro-organisme divers. Donc là dedans aussi il y a de la vie, du sacré. Si l'on développe assez loin une certaine non-discrimination, le beau, le laid, deviennent relatifs, donc même un extrêmement peut être regarder différemment. Beau, laid, odorant ou pas sont des préjugés. On nous apprends dans nos codes sociaux a avoir une certaine répulsion pour les excréments mais regarde un bébé non encore conditionné, il est capable de jouer, humé, voir goûter ses propre excrément par curiosité, il n'a pas encore de préjugés, de conditionnements. Il porte un regard vierge seulement emprunt de curiosité : tien, qu'est ce que ceci qui sort de moi ? Et c'est tout. Après il estime si c'est agréable ou non. Et il est aussi conditionné.
Evidemment je ne vous encourage pas à devenir coprophage (cela serait sans doute mauvais pour votre santé et vos relations sociales) mais c'est pour montrer la relativité même de concepts comme le sacré et le profane.
A l'invitation de Thích Nhất Hạnh je me suis exercé à pratiquer une certaine forme de "regard profond", à savoir aller au delà des apparences, des jugements. Hors toutes matière étant en perpétuelle recyclage depuis l'aube de cet univers ci, il y a dans mon corps des atomes et molécules qui autrefois furent des constituants de choses aussi éloignées que de la poussière, des plantes, des animaux, des magnifiques fleur, des étoiles brillantes, des nébuleuses éclatantes de couleurs et aussi des excréments. Donc la forme actuelle est transitoire. Ce qui est du caca actuellement fut autrefois certaines parties d'une étoile, et un jour cette belle orchidée sera fumier. Les lotus poussent bien sur du fumier. Formes différentes mais constituants semblables, nous, nous portons un jugement esthétique sur les formes, qui diffère selon les lieux , les époques et les personnes.
Donc pour en revenir à la question initial, en fonction du regard que l'on porte, n'importe quoi peut devenir sacré ou objet de vie spirituelle, faire la vaisselle, méditer, aller aux toilette, recopier un Sutra, siffler un air sans parole, marcher sur un chemin dans un jardin, etc... tout dépend de soi je dirais.
Dernière modification par Compagnon le 22 juin 2016, 14:33, modifié 1 fois.
