Qui s'éveille ?

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jules
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Qui s'éveille ?
Le non soi ?
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Dharmadhatu
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jules a écrit :
Qui s'éveille ?
Le non soi ?
:D Difficile à dire parce que toutes les écoles bouddhistes envisagent le non-soi comme étant permanent, tandis que le fait d'éveiller (ou de passer d'un état non éveillé à un état éveillé) implique le changement.

Ou alors c'est qu'il y a une fenêtre métaphorique dans ta réponse, Jules: celui qui s'éveille n'est pas le soi. :?:

FleurDeLotus
apratītya samutpanno dharmaḥ kaścin na vidyate /
yasmāt tasmād aśūnyo hi dharmaḥ kaścin na vidyate

Puisqu'il n'est rien qui ne soit dépendant,
Il n'est rien qui ne soit vide.

Ārya Nāgārjuna (Madhyamakaśhāstra; XXIV, 19).
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jules
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Dharmadhatu : (...) celui qui s'éveille n'est pas le soi. :?:
Oui, c'est ça, n'est pas le soi, n'est pas le non soi, n'est pas ceci et n'est pas cela, n'est ni ceci, ni cela. :)
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Upekkhā
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Pour ma part je rejoind dharmadhatu dans la question "qui s'éveille?", c'est à dire : personne.

Je le vois comme ça: au moment du nibbana, c'est l'illusion du soi ( c'est à dire l'idée que les agrégats de l'attachement sont mon soi) qui se voit comme il est réellement: une pure illusion. De sa propre réalisation l'illusion du soi s'autodétruit. Pour imager, c'est comme si on tenait un miroir à l'illusion du soi et que, du fait qu'elle se rend compte qu'elle n'est simplement qu'une illusion, cette dernier s'efface par elle-même.

FleurDeLotus
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jules
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On pourrait dire aussi que c'est KU qui s'éveille.
Donc, dans ku, il n’y a ni forme, ni sensation, ni perception, ni formations
mentales, ni conscience ; ni œil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni
conscience. Il n’y a ni couleur, ni son, ni odeur, ni goût, ni toucher, ni pensée.
Donc, dans ku n’existe pas de domaine des sens. Il n’y a ni ignorance ni cessation
de l’ignorance, ni illusion ni cessation de l’illusion. Il n’y a ni dégénérescence et
mort ni cessation de la dégénérescence et de la mort. Il n’y a ni souffrance, ni
cause, ni cessation, ni sentier. Il n’y a ni sagesse, ni obtention, ni non-obtention.

http://zengarches.free.fr/doc2010/Maka_ ... ncais_.pdf
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Dharmadhatu
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Upekkhā a écrit :Pour ma part je rejoind dharmadhatu dans la question "qui s'éveille?", c'est à dire : personne.

Je le vois comme ça: au moment du nibbana, c'est l'illusion du soi ( c'est à dire l'idée que les agrégats de l'attachement sont mon soi) qui se voit comme il est réellement: une pure illusion. De sa propre réalisation l'illusion du soi s'autodétruit. Pour imager, c'est comme si on tenait un miroir à l'illusion du soi et que, du fait qu'elle se rend compte qu'elle n'est simplement qu'une illusion, cette dernier s'efface par elle-même.

FleurDeLotus
:D En fait, ma réponse en l'occurrence ne reflétait pas mon opinion: elle est seulement une conséquence à l'absurde du postulat initial de Fa comme quoi la personne serait "la composition des agrégats".

Mon opinion est qu'il y a une différence entre le soi inhérent personnel et la simple personne: la personne ne cesse pas d'exister lorsqu'elle réalise qu'il n'y a jamais eu de soi inhérent personnel. Donc, selon mon point de vue, il y a bien quelqu'un qui s'éveille: la simple personne conventionnelle (interdépendante) = parce que la personne n'est pas la composition des agrégats.

FleurDeLotus
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