polémique, etc. ...

Dumè Antoni

J'ai croisé ce philosophe sur SF. Je pense qu'il s'agit de celui qui, après avoir étudié le Dzogchen auprès d'un maître, a finalement choisi la voie chrétienne, sans doute plus à sa portée puisque le personnage met en avant "la raison et la littérature" pour la compréhension du Bouddhisme en général et du Dzogchen en particulier.

Par ailleurs, j'ai lu sur SF que ce philosophe (agrégé et docteur, s'il vous plait) louait les talents de Cornu comme traducteur de textes tibétains. C'est un très mauvais signe, ça, dites donc ! Et je m'étonne (je m'en étais étonné quand j'étais inscrit sur SF) que YG n'ait jamais été inscrit sur VB ou sur le forum de JLA pour exposer sa propre compréhension du Dzogchen et les raisons qui l'ont conduit à renoncer à cette voie. Je trouvais (et trouve encore) ça suspect. Désolé.

Enfin, puisque Serge mentionne deux fils auxquels j'ai participé, je soutiens que ce philosophe ne comprenait pas grand chose à la logique tétravalente, pourtant courante dans le Madhyamaka, voie "inférieure" pour les dzogchenpa. Pire encore, il considérait que la voie chrétienne, avec sa quête d'absolu et sa charité pouvait aider à comprendre le Bouddhisme aux Occidentaux qui le comprenaient mal.

De fait, je pense que YG était l'expression la plus achevée du fait qu'il y a une distance entre le Dzogchen et le Dzogchenpa.

Je m'étonne que vous proposiez (et louiez) ce philosophe dans la section Dzogchen de nangpa.
Serge Zaludkowski

Dumè Antoni a écrit :J'ai croisé ce philosophe sur SF. Je pense qu'il s'agit de celui qui, après avoir étudié le Dzogchen auprès d'un maître, a finalement choisi la voie chrétienne, sans doute plus à sa portée puisque le personnage met en avant "la raison et la littérature" pour la compréhension du Bouddhisme en général et du Dzogchen en particulier.
Stéphane Arguillère est bien plus que ce que tu prétends qu'il est. Il est notamment un des grands traducteurs du dzogchen et reconnu comme tel ... même de JLA qui semble être ta référence, bien que, malgré qu'il soit reconnu comme un bon traducteur, ne lesoit pas autant pour ses pratiques et surtout ses dires. Et je parle de la communauté internationale des érudits et pratiquants dzogchen.
Par ailleurs, j'ai lu sur SF que ce philosophe (agrégé et docteur, s'il vous plait) louait les talents de Cornu comme traducteur de textes tibétains. C'est un très mauvais signe, ça, dites donc !
Tu n'as certainement pas lu cela sur SF. Je ne sais pas d'où provient ce "bruit de chiottes", mais ce n'est pas en l'honneur de celui (ou celle) qui le profère ...

Pour info du petit monde des ignorants et de ceux qui répandent, sans valider et sans respect aucun, ces informations.

http://s.arguillere.over-blog.com/pages ... 77452.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9p ... ll%C3%A8re
https://vimeo.com/24509976
http://www.zen-occidental.net/ndl/arguillere1.html
http://consciencesansobjet.blogspot.fr/ ... llere.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gorampa

Je pourrai en mettre une tartine, mais j'en resterai là ...
Et je m'étonne (je m'en étais étonné quand j'étais inscrit sur SF) que YG n'ait jamais été inscrit sur VB ou sur le forum de JLA pour exposer sa propre compréhension du Dzogchen et les raisons qui l'ont conduit à renoncer à cette voie. Je trouvais (et trouve encore) ça suspect. Désolé.
Sur JLA, sa dakini, ses relations avec la Communauté Dzogchen et d'autres, je me suis exprimé ici et ailleurs. Si c'est une histoire de camp, je comprends que tu as choisi le tien ... il eut mieux valu s'intéresser au fond de la question.
Enfin, puisque Serge mentionne deux fils auxquels j'ai participé, je soutiens que ce philosophe ne comprenait pas grand chose à la logique tétravalente, pourtant courante dans le Madhyamaka
Tu soutiens ce que tu veux. Les fils où Stéphane intervient sont lisibles sur SF, chacun se fait sa propre opinion ... mais peut être qu'en te posant en grand connaisseur du tétralemme face à Stéphane, écrits à l"appui, tu risques de te faire ridiculiser l'ami.
, voie "inférieure" pour les dzogchenpa. Pire encore, il considérait que la voie chrétienne, avec sa quête d'absolu et sa charité pouvait aider à comprendre le Bouddhisme aux Occidentaux qui le comprenaient mal.

De fait, je pense que YG était l'expression la plus achevée du fait qu'il y a une distance entre le Dzogchen et le Dzogchenpa.
ah, ah, ah, en voilà un autre qui retombe dans cette ineptie proférée par ceux qui, finalement, n'ont rien compris au testament de Garab Dorjé et ses implications. Il y a eu de longs débats sur le sujet entre les sites Dharmawheel et Vajracakra. Et cette binarité entre dzogchen et dzogchenpa est le mot clé de ceux qui ont du mal à abandonner tout ce qu'ils ont pu investir dans les pratiques des déités et autres sadhanas compliquées ... idem, si quelqu'un veut se faire une idée, il suffit d'aller consulter les archives de ces sites.
Je m'étonne que vous proposiez (et louiez) ce philosophe dans la section Dzogchen de nangpa.
Comme quoi ...

Ceci dit, je trouve cette intervention déplacée, peu informée, à l'emporte pièce etc. ... et ne t'attends pas à ce que je te suive dans ce genre de polémique à petit prix. J'ai autre chose à faire et ne suit ici que pour offrir des informations à ceux qui sont prêt à les recevoir ...

Serge
Dumè Antoni

Serge a écrit :Stéphane Arguillère est bien plus que ce que tu prétends qu'il est. Il est notamment un des grands traducteurs du dzogchen et reconnu comme tel ... même de JLA qui semble être ta référence, bien que, malgré qu'il soit reconnu comme un bon traducteur, ne lesoit pas autant pour ses pratiques et surtout ses dires. Et je parle de la communauté internationale des érudits et pratiquants dzogchen.
Je ne comprends pas bien ta phrase, en particulier si tu parles de la pratique de JLA ou de SA. Si tu pouvais reformuler clairement, ça m'aiderait à te répondre. Je crois comprendre que JLA, selon toi, est reconnu comme bon traducteur mais pas comme pratiquant. Si j'ai bien compris, j'en conclus que je suis en train de rêver. Par ailleurs SA est peut être un bon traducteur mais a dû rater quelque chose dans sa pratique. Si tu ne vois pas ce que je veux dire, alors c'est vraiment désespérant.
Par ailleurs, j'ai lu sur SF que ce philosophe (agrégé et docteur, s'il vous plait) louait les talents de Cornu comme traducteur de textes tibétains. C'est un très mauvais signe, ça, dites donc !
Tu n'as certainement pas lu cela sur SF. Je ne sais pas d'où provient ce "bruit de chiottes", mais ce n'est pas en l'honneur de celui (ou celle) qui le profère ...
Si, je l'ai lu (mais je n'ai pas le temps de chercher) et j'ai même lu du Cornu sur SF. Je me trompe ?
C'est ça que tu appelles des informations ?
Je pourrai en mettre une tartine, mais j'en resterai là ...
Je pense qu'il vaut mieux arrêtez là les dégâts, en effet.
Sur JLA, sa dakini, ses relations avec la Communauté Dzogchen et d'autres, je me suis exprimé ici et ailleurs. Si c'est une histoire de camp, je comprends que tu as choisi le tien ... il eut mieux valu s'intéresser au fond de la question.
J'ai lu en effet ce que tu racontes sur JLA, et je te rassure, je ne fais pas partie du camp de JLA ni de celui de VB (pour avoir quitté leurs forums), mais je sais reconnaître la qualité quand elle est là et je ne pense pas que VB ou le forum de JLA en soient privés. En revanche, quand on loue un dzogchenpa repenti parce qu'il n'a rien compris à la musique (même si je ne suis pas un adepte du Dzogchen, je sais repérer qui a la Vue et qui ne l'a pas), j'ai un gros doute sur la valeur de celui que tu défends et sur celle de tes arguments.
Tu soutiens ce que tu veux. Les fils où Stéphane intervient sont lisibles sur SF, chacun se fait sa propre opinion ... mais peut être qu'en te posant en grand connaisseur du tétralemme face à Stéphane, écrits à l"appui, tu risques de te faire ridiculiser l'ami.
Ce philosophe n'a pas compris la notion de non-soi puisqu'il réfute que l'on ne peut être et ne pas être. Il n'a donc rien compris à la vacuité et donc rien compris au tétralemme. Si le ridicule, me concernant, vient de tes opinions ou des siennes, ça me rassure.
ah, ah, ah, en voilà un autre qui retombe dans cette ineptie proférée par ceux qui, finalement, n'ont rien compris au testament de Garab Dorjé et ses implications. Il y a eu de longs débats sur le sujet entre les sites Dharmawheel et Vajracakra. Et cette binarité entre dzogchen et dzogchenpa est le mot clé de ceux qui ont du mal à abandonner tout ce qu'ils ont pu investir dans les pratiques des déités et autres sadhanas compliquées ... idem, si quelqu'un veut se faire une idée, il suffit d'aller consulter les archives de ces sites.
Réglez vos comptes en famille ; ça ne m'intéresse pas. Mais une chose est claire : il y a une distance entre le Dzogchen et les Dzogchenpas et tu en es un exemple flagrant (avec le chrétien que tu défends comme si tu étais sa dakini).
Comme quoi ...

Ceci dit, je trouve cette intervention déplacée, peu informée, à l'emporte pièce etc. ... et ne t'attends pas à ce que je te suive dans ce genre de polémique à petit prix. J'ai autre chose à faire et ne suit ici que pour offrir des informations à ceux qui sont prêt à les recevoir ...

Serge
Le monde du Dzogchen est rempli de Dzogchenpa, comme le monde du Zen est rempli de zenistes. Et il y a loin entre le Dzogchen et les dzogchenpa comme il y a loin entre le Zen et les zenistes. Mais je te retourne le compliment : es-tu prêt à recevoir l'évidence que bien que tu te réclames du Dzogchen et dénigre Nirvana, tu ferais peut-être mieux de commencer par ça (nirvana) ?

Dumè, en verve après 7 jours de repos bien mérités :lol:
Dernière modification par Dumè Antoni le 08 mars 2016, 22:36, modifié 1 fois.
tongra

J'ai connu Stéphane et c'est une pointure. Sa traduction, parmi d'autres, la Vaste Sphère de Profusion — et du Chos dbyings rin po che’i mdzod de Klong-chen rab-’byams est magistrale. De plus c'est un fin connaisseur des textes Sakya et dzogchen. Et pour finir c'est un dzogchenpa qui n'a en réalité rien renié du tout. Une fois touché le coeur d'un enseignement on n'en est plus séparé et ce quelle que soit l'orientation prise.
Dumè Antoni

Tongra a écrit :J'ai connu Stéphane et c'est une pointure. Sa traduction, parmi d'autres, la Vaste Sphère de Profusion — et du Chos dbyings rin po che’i mdzod de Klong-chen rab-’byams est magistrale. De plus c'est un fin connaisseur des textes Sakya et dzogchen. Et pour finir c'est un dzogchenpa qui n'a en réalité rien renié du tout. Une fois touché le coeur d'un enseignement on n'en est plus séparé et ce quelle que soit l'orientation prise
Ah ben je suis tombé en plein règlements de comptes entre dzogechenpa ; comme quoi, le Zen n'a rien à envier au Dzogchen !!! Moi, je retiens simplement que SA est devenu chrétien (ce qui est son droit le plus absolu) et j'ai la nette impression qu'il a raté quelque chose d'important dans le Dzogchen en particulier et dans le Bouddhisme en général, qu'il défend pourtant comme un inquisiteur (érudit) qui accusait Me Eckhart de faire de l'âme l'équivalent de Dieu (ce qui a obligé Eckhart à se rétracter pour ne pas finir banni — il était trop vieux pour être brûlé vif — par la Sainte Eglise Catholique), en arguant notamment que la nature de Bouddha n'est pas du domaine de l'expérience parce qu'elle est du domaine de l'indicible, comme Dieu est du domaine de l'indicible, définitivement inaccessible à l'homme. De là à établir des ponts entre les différentes religions, il n'y a qu'un pas que les lettrés agrégés de philosophie n'hésitent pas à franchir en se prenant les pieds dans leurs soutanes qu'il hésitent à porter pour montrer qu'ils sont quand même des rejetons de la République.
tongra

Dumè Antoni a écrit :Ah ben je suis tombé en plein règlements de compte
Vois pas où tu veux en venir.
a écrit :...définitivement inaccessible à l'homme
ça c'est toi qui commentes et rajoute à ce qui a vraiment été énnoncé.
Dumè Antoni

Tongra a écrit :Vois pas où tu veux en venir.
Rien d'important ; je faisais allusion à de brèves inscriptions sur VB.
...définitivement inaccessible à l'homme
ça c'est toi qui commentes et rajoute à ce qui a vraiment été énnoncé.
Je fais allusion à ceci :
YG a écrit :Mais il y a autre chose : ce dont parle le Dzogchen n'est par nature pas objet d'expérience. Seul en effet l'esprit ordinaire fait des expériences, avec des hauts et des bas. Le "lieu" de la spiritualité, c'est l'essence de l'esprit (sems nyid), et non l'esprit (sems). Or, l'essence de l'esprit est complètement insensible ; il n'y a pas d'histoires à raconter à son sujet. Une fois, au Népal, une femme est venue raconter à Nyoshül Khenpo ses expériences de méditation ; il ne l'a pas écoutée trente secondes — il l'a coupée net et a dit : si ce sont des expériences, donc ce n'est pas le Dzogchen.
source : http://sangha.leforum.eu/t5226-M-lange- ... ologie.htm

De l'art de dénigrer l'expérience avec le mot tabou "sems" comme si la véritable nature de sems était de l'excrément d'ignorance. Il y a vraiment un problème avec sems chez certains dzogchenpa comme il y a un problème avec l'âme et Dieu chez les inquisiteurs du christianisme. Du reste, la mention d'esprit avec "e" minuscule et d'Esprit, avec une majuscule, dont on a du mal à se départir dans ce que j'ai pu observer sur le forums, résulte à mon sens de la même problématique. Or, dans le Bouddhisme, il n'y a pas d'esprit différent de l'Esprit ; il n'y a que l'esprit (avec ou sans majuscule) qui ignore (ou réalise) sa vraie nature.
Serge Zaludkowski

Dumè Antoni a écrit :
Je fais allusion à ceci :
YG a écrit :Mais il y a autre chose : ce dont parle le Dzogchen n'est par nature pas objet d'expérience. Seul en effet l'esprit ordinaire fait des expériences, avec des hauts et des bas. Le "lieu" de la spiritualité, c'est l'essence de l'esprit (sems nyid), et non l'esprit (sems). Or, l'essence de l'esprit est complètement insensible ; il n'y a pas d'histoires à raconter à son sujet. Une fois, au Népal, une femme est venue raconter à Nyoshül Khenpo ses expériences de méditation ; il ne l'a pas écoutée trente secondes — il l'a coupée net et a dit : si ce sont des expériences, donc ce n'est pas le Dzogchen.
source : http://sangha.leforum.eu/t5226-M-lange- ... ologie.htm

.
Sur ceci, et rien que sur ceci ... je laisse le reste dans la poubelle de ceux qui la remplisse.

Ce que dit Stéphane ici est clair net et précis ... je m'étonne qu'on puisse s'en étonner ? Si on n'est pas prêt à appréhender le dzogchen, on évite de poser en vérité sa propre ignorance dans un sous-forum qui lui est réservé simplement pour le plaisir "m'as-tu vu" de démontrer qu'on est un grand expert.

Cette phrase est parfaite ... aucun pratiquant du dzogchen selon la lignée de Garab Dorjé ne la reniera.

coucou_3333 Serge
Serge Zaludkowski

Ci-dessous un aperçu de ce dont on parle dans le dzogchen, pour ceux qui sont désireux de comprendre ... pour les autres restera toujours la polémique. Ce qui suit est extrait de "Enseignements Dzogchen" de Namkhai Norbu Rinpoché.


Dzogchen, qui est un mot tibétain, se dit santi maha dans la langue d’Oddiyana7, ou maha santi en sanskrit, et fait référence à un état parfait, le potentiel et le pouvoir de notre nature véritable. Nous pouvons découvrir cette connaissance, ce potentiel, cette condition véritable. Ceci est un enseignement davantage relié à l’esprit. Pour comprendre l’enseignement dzogchen, nous devons disposer de la capacité d’esprit correspondant à ce niveau. Bien sûr il est beaucoup plus difficile de savoir ou de découvrir quelque chose à ce niveau qu’au niveau physique.
En tout cas, il existe principalement trois enseignements caractéristiques en relation avec les trois aspects de l’existence d’un individu. Il est parfois important de connaître les caractéristiques des enseignements. Cela ne veut pas dire que nous les comparions et que nous affirmions que « cet enseignement est meilleur que celui-ci ». Cela dépend simplement de la situation et de la capacité de l’individu. S’il n’y avait pas de différences entre les individus, il n’y aurait aucune raison d’avoir différentes voies. S’il existe différentes voies, c’est qu’il existe différentes raisons à cela. En général, l’objet principal d’un enseignement consiste à comprendre, concrètement, notre condition. C’est l’objet du dharma. La connaissance du dharma est la connaissance de la compréhension de tout phénomène, que l’on peut avoir lorsque nous découvrons notre condition véritable.
...
Dans les enseignements des soutras on parle principalement de shunyata, la vacuité ou l’absence d’une existence intrinsèque, ou d’une nature individuelle, de tout phénomène. Lorsqu’on explique les enseignements des soutras, on doit toujours expliquer ce que sont shunyata et la compassion. Le terme shunyata fait référence à la vérité ou condition absolue. Viennent ensuite la vérité relative et deux façons différentes de faire l’expérience de la condition relative, dépendantes du fait que vous ayez ou pas une connaissance et une compréhension véritables.
...
Dans les enseignements des soutras, la vérité absolue ou nirvana est considérée comme la condition absolue ou véritable. Qu’est-ce que cette vérité absolue ? C’est la connaissance de shunyata, la vacuité totale. Mais la vacuité totale ne signifie pas qu’il n’existe pas de condition relative. Au niveau relatif tout se manifeste sous la forme du monde que nous expérimentons, même si notre nature véritable est la vacuité. Nous sommes distraits par cela et c’est pourquoi nous expérimentons le samsara et la souffrance.
Dans les enseignements des soutras, la vérité relative est appelée samsara. Quand, par exemple, nous disons que la méthode des soutras est la voie de la renonciation, à quoi renonçons-nous ? Nous renonçons à la condition relative et essayons de nous trouver dans la condition absolue. C’est ce qu’on entend par samsara et nirvana, le nirvana étant l’expérience de la connaissance véritable de la nature réelle des phénomènes, c’est-à-dire la vacuité ou l’état du dharmakaya. C’est le point de vue que l’on trouve dans les enseignements des soutras.
...
Nombreux sont ceux plus accoutumés à pratiquer dans le style des soutras, et, par exemple, quand ils parlent de méditation, ils la considèrent comme devant être pratiquée en étant assis, les jambes croisées et les yeux fermés. Dans les enseignements des soutras, il existe des méthodes progressives et des méthodes non progressives. On trouve l’origine de ces dernières dans l’histoire de toutes les écoles contemporaines du zen.
De nos jours les méthodes du zen sont très répandues, et parce que de nombreuses méthodes de sources différentes leur ont été intégrées, elles n’existent plus tout à fait sous la même forme que dans les temps anciens. Néanmoins, même si elles ont été modifiées avec le temps, elles sont toujours basées sur les enseignements des soutras. C’est pourquoi, dans le zen, on pense que le point principal de la pratique consiste à se trouver dans l’état de shunyata, ou de vacuité, et d’y rester. C’est de cette façon que le zen considère la méditation.
...
Les enseignements des soutras et des tantras sont caractérisés par des méthodes en relation avec la voie de la renonciation et la voie de la transformation. La méthode caractéristique de l’enseignement dzogchen est la voie de l’autolibération. Cependant, il est très important que vous puissiez comprendre que le dzogchen n’est pas seulement le titre d’un enseignement.
...
Pour connaître ou découvrir le sens véritable de l’enseignement dzogchen, vous n’avez pas besoin du titre d’un livre ou d’un enseignement, ni même d’études particulières, parce que lorsque vous lisez ou parcourez un livre, vous fabriquez une connaissance intellectuelle. Vous ne découvrirez jamais véritablement votre état du dzogchen de cette façon.
...
La méthode consiste à travailler concrètement avec votre expérience. C’est seulement ainsi que vous pourrez découvrir le sens véritable du dzogchen. Cela ne fait partie d’aucune sorte d’intitulé ou de livre. Vous ne devez pas être conditionné par les livres, mais essayez de comprendre ce qui est en train d’être communiqué. C’est le principe basé sur votre capacité. Si quelqu’un n’est pas capable de suivre de cette façon pour découvrir son état véritable, nous disons alors que cette personne n’a pas la capacité de suivre l’enseignement dzogchen.
...
Lorsque nous parlons d’autolibération, nous ne partons pas de ce concept de transformation. L’autolibération ne veut pas dire que nous transformons quelque chose en autre chose. Ce concept de pur et d’impur n’existe même pas. Cela ne signifie pas, bien entendu, que lorsque vous pratiquez le dzogchen votre vision impure disparaisse. Mais lorsque vous êtes dans l’état de contemplation, il n’existe pas le concept de pur ou d’impur. Vous êtes alors dans l’état d’autolibération.
...
Le miroir est un symbole qui vous aide à comprendre qu’il est préférable de vous observer plutôt que de juger les autres.
...
De la même manière, nous possédons une potentialité infinie, mais nous l’ignorons. Quand nous sommes ignorants de notre nature véritable, nous imaginons toujours que « Je suis ici » et « l’objet est là », « Je regarde et vois un objet » et ainsi de suite. Nous ne découvrons pas que nous sommes comme un miroir, et si nous ne le découvrons jamais, alors bien entendu nous ne pourrons en aucun cas fonctionner comme le miroir. Lorsque vous découvrez que vous êtes comme le miroir, il existe alors une possibilité que vous deveniez le miroir.
...
Vous vous rappelez le concept de « même saveur » dans l’enseignement du mahamudra et du dzogchen semdé. Vous pouvez le comprendre si vous êtes vraiment le miroir. Qu’un reflet soit beau ou laid, pour vous cela ne fait aucune différence. Quand vous êtes dans votre nature véritable, il n’y a absolument aucune différence. C’est le sens véritable d’autolibération.
...
Nombreux sont ceux qui pensent, lorsqu’ils ont fait quelque expérience ou quelque découverte, qu’ils sont illuminés, cependant cela ne signifie pas qu’ils le soient. L’état d’illumination signifie que vous avez une connaissance directe de ce qu’est l’état de rigpa, et pas seulement que vous avez appris par des études intellectuelles. Lorsque vous suivez un enseignement intellectuellement, d’abord vous entretenez de nombreuses idées, tout en pensant, jugeant et analysant. Vous pouvez suivre ou rejeter ces idées, mais lorsque vos problèmes sont nombreux, vous découvrez que ce n’est peut-être pas une connaissance véritable. C’est comme suivre quelque chose aveuglément parce que vous n’en avez pas fait directement l’expérience. L’introduction directe et la découverte de notre nature véritable signifient que nous avons une expérience directement à travers nos sens et que, grâce à ces expériences, nous découvrons notre nature véritable.
...
Il n’y a rien à décider au sujet de la voie, de l’enseignement ou du maître. Vous n’avez pas besoin de décider ou d’accepter quoi que ce soit. En particulier si vous rencontrez un maître dzogchen sérieux, il ou elle ne vous demandera jamais d’accepter l’enseignement, le maître ou la transmission. Le maître vous demande seulement de découvrir et il vous donne des méthodes. En œuvrant de concert avec ces méthodes, vous essayez de découvrir cela. Lorsque vous avez découvert un, vous avez tout découvert. C’est la base de l’enseignement dzogchen.
...
Un maître qui introduit un étudiant à la connaissance introduit ce que nous appelons dans l’enseignement dzogchen, la base, ou zhi en tibétain : ce que nous possédons dés le début, notre potentialité. Si nous ne comprenons pas zhi, nous ne pouvons pas savoir ce que signifie l’introduction. Un maître dzogchen introduit à l’état naturel, les personnes reçoivent cette introduction et accèdent, peut-être, à cette connaissance. C’est le point de vue du dzogchen.
...
La définition dzogchen de la base, ce que nous comprenons être la réalité sous-jacente, n’est pas universellement acceptée. Il est important de le savoir afin de ne pas être surpris, si un jour vous deviez trouver un livre ou une quelconque autre source bouddhiste qui nie le dzogchen. Qu’il y ait différentes écoles de pensée n’est pas surprenant parce que dans le samsara tout le monde vit dans une vision dualiste, ce qui signifie avoir des points de vue limités. C’est normal. Pourquoi certains enseignements bouddhistes nient-ils le dzogchen ? Le principal point de discussion est la base, et non la voie ou le fruit.
...
L’enseignement des soutras n’a jamais reconnu rigpa tel qu’il est expliqué dans l’enseignement dzogchen. Pourquoi ? Dans les soutras la vue la plus importante est celle de Nagarjuna telle qu’elle est exposée dans la philosophie du madhyamika. Sakya Pandita (1182-1251) dit qu’aucun point de vue ne dépasse celui de Nagarjuna, parce que Nagarjuna a établi la vue au-delà des concepts. Si on considère qu’une autre position philosophique est plus importante que la sienne, cette position est nécessairement un concept figé. Que signifie cette explication de Nagarjuna «aller au-delà des concepts » ? Avec une grande intelligence, il utilise la logique pour aller au-delà d’elle-même, ce qui est le but final du madhyamika. L’intellect ne peut aller plus loin.
La connaissance du dzogchen n’est ni une analyse ni une voie intellectuelle. Un maître dzogchen introduit des méthodes que vous utilisez pour réaliser des expériences méditatives. Grâce à ces expériences, vous découvrez le sens véritable du dzogchen. Les gens qui adhèrent aux idées des soutras n’acceptent pas ce processus. En fait ce n’est pas négatif, parce que le but des soutras est toujours la compréhension ou le savoir de shunyata.
...
Comment pouvez-vous atteindre la réalisation si vous ne faites pas d’expériences ? Le madhyamika explique, à l’aide des quatre « au-delà des concepts », qui sont : que quelque chose ni existe, ni n’existe pas, ni ensemble existe et n’existe pas, ni n’est en même temps au-delà de l’existence et de la non-existence. Ce sont les quatre possibilités. Que reste-t-il ? Rien. Bien que la démarche soit purement intellectuelle, on peut considérer cela comme la conclusion ultime dans le madhyamika. C’est aussi vrai pour le dzogchen, en tant que méthode analytique. Le raisonnement de Nagarjuna est suprême.
Néanmoins, si vous faites la distinction entre l’utilisation d’un système logique et une méthode qui fonctionne par l’intermédiaire d’une expérience, grâce à laquelle vous découvrez votre nature, vous verrez que ces méthodes sont radicalement différentes. C’est la raison pour laquelle le madhyamika, qui est un système philosophique, nie complètement l’existence de la base. Dans le dzogchen la base n’est pas un objet concret ou un concept, mais plutôt notre condition véritable. Une fois introduit à votre état naturel, vous ne faites qu’un avec cette connaissance. C’est le sens de l’introduction.
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Les personnes qui nient le dzogchen disent souvent que l’explication dzogchen de la base est influencée par le système du yogachara. En vérité la base du dzogchen n’a rien à voir avec le concept du yogachara. Dans le yogachara la base est en relation avec le mental et donc avec les fonctions intellectuelles, alors que dans le dzogchen la base est un aspect de notre condition véritable et de notre potentialité.
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Il est important, en tous cas, de savoir ce que zhi ou la base signifie dans le dzogchen. Comprendre le sens de zhi est d’une importance toute particulière dans l’enseignement dzogchen. La base a trois aspects : essence, nature et énergie. Son essence est vacuité, sa nature est clarté et son énergie est ininterrompue. Grâce à une compréhension de ce qu’ « énergie » veut dire dans ce contexte, il nous est possible d’acquérir une connaissance définitive de la potentialité inhérente à l’individu, qui apparaît en tant que son, lumière et rayons. Cette connaissance de la base et la façon de travailler avec celle-ci sont caractéristiques de l’enseignement dzogchen.
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Dans le dzogchen le principal est la connaissance de l’état naturel. Si on a cette compréhension, tout peut être intégré dans cet état. C’est pourquoi on parle toujours d’intégration lorsqu’on pratique le dzogchen. « Intégration » ne signifie pas mettre deux choses ensemble ou changer les aspects de quelque chose. Tout simplement présents dans l’état lui-même, nous ne faisons absolument rien. C’est la méthode caractéristique de l’enseignement dzogchen et le sens véritable de la clarté.
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J’aimerais expliquer le sens de l’invocation de Samantabhadra contenue dans un tantra upadesha. Dans ce tantra se trouve la véritable essence de la connaissance de l’enseignement dzogchen. Il a déjà été traduit en anglais, comme en français.
Non seulement cette invocation peut être utilisée comme telle, mais elle est très importante pour l’acquisition de la connaissance et de la compréhension. Généralement les pratiquants l’utilisent comme invocation, la psalmodiant et la récitant, afin de se trouver dans l’état de la connaissance. Au début de l’invocation, en particulier, se trouvent des vers essentiels du dzogchen.
Le début du premier vers dit que les fondements de tout l’univers, samsara, nirvana et toutes nos considérations, sont la même base. Il existe un mot tibétain zhichig, chig signifie « une» et zhi signifie « base ». Une base ne veut pas dire la seule base, mais la même base.
...
Tous ces êtres, qu’ils soient illuminés ou dans le samsara, ont la même base. Une chose des plus importantes que nous apprenons dans le dzogchen est ce qu’est la base. La base est notre condition véritable. Lorsque nous expliquons la base, nous le faisons en termes d’essence, nature et énergie. Même si nous utilisons ces différents aspects, ils sont tous la base. Il n’y a pas de différence, illuminé ou pas. C’est pourquoi, dans le dzogchen, nous disons que depuis le commencement notre état est l’illumination. Notre base véritable, notre condition, ne change jamais. Si nous suivons l’enseignement et utilisons les méthodes ou les pratiques de purification, nous purifions les obstacles, mais cela ne change en rien notre nature. Notre condition véritable est la même base depuis le commencement.
...
Rigpa signifie connaître ou être dans cette connaissance et cette compréhension ; marigpa signifie l’ignorance de la véritable connaissance ou compréhension. Si nous sommes ignorants, nous tombons totalement sous l’emprise de la vision dualiste. La façon d’y tomber est très simple. Nous pouvons, par exemple, nous détendre un peu et observer nos pensées et circonstances. Nos yeux voient et nos oreilles entendent – tous nos organes ont leurs fonctions – nous entrons immédiatement en contact grâce aux sens, puis nous pensons et jugeons.
...
La réalisation ou illumination n’est pas quelque chose que nous construisons ou fabriquons. Si nous considérons la réalisation comme une chose que nous fabriquons, cela ne correspond pas ; cela devient quelque chose constitué d’agrégats ou d’impermanent. Si nous créons quelque chose dans le temps et au moyen de l’action, nous ne pourrons jamais transcender le temps. Dans notre condition véritable, la base est au-delà du temps, au-delà de la considération et de l’explication, au-delà de tout.
...
Pourquoi disons-nous que la base, ou essence, est vide ? Parce que quand nous cherchons nous ne trouvons rien. Nous en arrivons toujours à la vacuité, notre condition véritable est la vacuité.
...
Mais bien que nous ne trouvions que le vide, notre condition véritable est la vacuité dotée d’infinies potentialités.
...
La vacuité qui n’a pas de fonction n’est pas la même que la vacuité totale de notre nature véritable, le dharmata ou dharmakaya. Celle-ci est la vacuité qui peut se manifester sous des formes innombrables.
...
De même la vacuité a une potentialité infinie, et c’est la raison pour laquelle nous disons que notre nature est clarté. Même si elle est vide, par sa clarté naturelle tout se manifeste comme énergie sans interruption. Par cette connaissance de l’essence, de la nature et de l’énergie, il nous est possible de comprendre les trois dimensions du dharmakaya, sambhogakaya et nirmanakaya. Dans la dimension pure, nous parlons de dharmakaya, sambhogakaya et nirmanakaya. Quand nous possédons ce savoir de l’essence, de la nature et de l’énergie, nous avons la compréhension des trois dimensions.
...
Découvrir notre nature véritable ne signifie pas que nous manifestions nos qualités. Dans les enseignements dzogchen, il existe un exemple de la connaissance du pratiquant, similaire à l’œuf de l’aigle. L’œuf de l’aigle est différent des autres œufs, lorsqu’il éclot le petit aigle est parfaitement formé et prêt à s’envoler, naturellement parfait, depuis le début. Voilà pourquoi on le dit identique au pratiquant dzogchen. Même si nous vivons avec les limites de notre corps physique, notre capacité, notre savoir et notre compréhension sont parfaits. Quand nous nous libérons de notre corps physique, nous réalisons les trois kayas.

etc., etc., etc.,
Dumè Antoni

Avant de répondre, voici le passage où YG dit ce qu'il pense de Cornu (et de Virginie Rouanet accessoirement)

http://sangha.leforum.eu/t5051-question ... &q=#p31570

La réponse de YG est claire : "Très bons traducteurs"

Je n'ai donc pas rêvé et je referme la parenthèse sur ce point particulier.
Serge a écrit :Ce que dit Stéphane ici est clair net et précis ... je m'étonne qu'on puisse s'en étonner ? Si on n'est pas prêt à appréhender le dzogchen, on évite de poser en vérité sa propre ignorance dans un sous-forum qui lui est réservé simplement pour le plaisir "m'as-tu vu" de démontrer qu'on est un grand expert.
Ce que dit Stéphane, c'est que seul l'esprit ordinaire (sems, je suppose) fait des expériences. Or sems ne fait pas d'expérience ; il n'est qu'une modalité de l'esprit relative à l'ignorance de sa vraie nature. En le signifiant comme sujet d'expérience, il réifie sems. Mais cela étant, le texte pourrait avoir un sens si l'auteur avait une quelconque expérience de sa vraie nature, or, il analyse le Dzogchen et la vraie nature de l'esprit sous sa propre perspective qui fait de cette vraie nature un objet insensible, inaccessible à l'expérience. Or, la véritable nature de l'esprit est accessible à l'expérience humaine et c'est toute la différence entre le Bouddhisme et les opinions éternalistes auxquelles l'auteur se réfère en permanence. Elle n'est certes pas accessible par l'esprit dualiste, mais elle l'est par la coïncidence entre l'esprit dualiste et sa vraie nature. Et c'est seulement quand cette coïncidence a lieu que l'esprit dualiste disparaît dans l'expérience.

Je pense que certains dzogchenpa occidentaux sont totalement à côté de la plaque et je pense qu'il existe de véritables scissions au sein du Dzogchen Occidental. Je ne suis pas un spécialiste du Dzogchen, mais je répète que je sais faire la différence entre ceux qui ont la vue et ceux qui ne l'ont pas et j'ai partagé mes points de vue et analyses sur les forums de JLA et VB et je constate que mes points de vue et analyse sont tout à fait de nature à comprendre et appréhender le Dzogchen, du moins dans ce qui est fondamental, à savoir Rigpa. Après, tu pourras dire que je suis un ignorant parce que ma tradition est sutrique, contrairement au Dzogchen, ce à quoi je répèterai à l'envi qu'il y a loin entre le Dzogchen et les dzogchenpa, surtout ceux qui appartiennent à une certaine mouvance occidentale, avec des gens comme TWR comme maître dont j'ai moi-même dénoncé l'imposture sur les forums de JLA et VB sans que je rencontre la moindre objection.

Voilà, fin d'intervention sur ce fil pour moi (à moins d'une question directe).
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