Citation, Ajahn Sumedho

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axiste
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(…) une grande partie de la leçon de la vie consiste à apprendre à supporter à ce que nous n’aimons pas en nous-mêmes et dans le monde qui nous entoure, à être patients et bons et à ne pas nous lamenter sur les imperfections inhérentes au vécu d’un être sensible.

Nous sommes alors en mesure de nous adapter, de supporter et d’accepter les caractéristiques changeantes du cycle physique et sensoriel de la naissance et de la mort en cessant de nous y attacher, en lâchant prise. Lorsque nous nous libérons de cette identification, nous faisons l’expérience de notre véritable nature, laquelle est lumière, clarté et connaissance.

Par contre elle n’a plus rien de personnel, elle n’est ni « moi » ni« mienne », rien n’a été atteint, on ne s’y attache pas. On ne peut s’attacher qu’à ce qui n’est pas nous !(...)
Ajahn Sumedho, la voie de l'attention
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
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michel_paix
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On ne peut s'attacher qu'a ce qui n'est pas nous !!
C'est bien dis ça :D

<<metta>>
:)
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chercheur
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"Au lieu de devenir le plus grand spécialiste du bouddhisme au monde, lâchez juste prise, lâchez, lâchez."

Instead of becoming the world’s expert on Buddhism, just let go, let go, let go.
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ShraWaKa
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Plutôt d'accord avec l'enseignement du vénérable Ajahn Sumedho mais avec une certaine réserve.
Dans la mesure ou l'enseignement du Bouddha est intégré et pratiqué (intuitivement), il est alors possible de " s'en détacher ".
Il faut aussi faire preuve de discernement pour distinguer la vérité libératrice de la curiosité intellectuelle qui doit être abandonnée.
Comme le rappelle le Bouddha son enseignement est comme un radeau, mais à vouloir s'en séparer trop tôt on risque de couler.
flower_mid
Le Bouddha expliqua une fois à ses disciples la doctrine de cause à effet et ils dirent qu'ils la voyaient et la comprenaient clairement. Il dit alors :
... "O bhikkhus, même cette vue qui est si pure et si claire, si vous y êtes liés, si vous la chérissez, si vous la gardez comme un trésor, si vous êtes attachés à elle, alors, vous ne comprenez pas que l'enseignement est semblable à un radeau qui est fait pour traverser, mais non pour s'y attacher".
... Ailleurs, le Bouddha explique cette parabole célèbre dans laquelle son enseignement est comparé à un radeau qui est fait pour traverser mais non pour le garder et le porter sur son dos:
... "O bhikkhus, un homme est en voyage. Il arrive à une grande étendue d'eau dont la rive de son côté est dangereuse et effrayante, mais dont l'autre rive est sûre et sans danger. Il n'y a pas de bac pour gagner l'autre rive, ni de pont pour passer de cette rive à l'autre. Il pense : "Cette étendue d'eau est vaste et la rive de ce côté-ci est dangereuse et effrayante; l'autre rive est sûre et sans danger. Il n'y a pas de bac pour gagner l'autre rive et il n'y a pas de pont pour passer de cette rive à l'autre. Il serait bon que je rassemble de l'herbe, du bois, des branches et des feuilles et que je fasse un radeau et qu'à l'aide de ce radeau, je passe en sécurité sur l'autre rive, me servant de mes mains et de mes pieds." Alors cet homme, ô bhikkhus, rassemble de l'herbe, du bois, des branches et des feuilles et fait un radeau et à l'aide de ce radeau il passe en sécurité sur l'autre rive, se servant de ses mains et de ses pieds. Ayant traversé et ayant gagné l'autre rive, il pense : "Ce radeau m'a été d'un grand secours. A l'aide de ce radeau je suis passé en sécurité sur l'autre rive, me servant de mes mains et de mes pieds. Il serait bon que je porte ce radeau sur ma tête ou sur mon dos partout où il me plaira d'aller." Que pensez-vous, ô bhikkhus? En agissant de cette manière, cet homme agirait-il convenablement en ce qui concerne ce radeau?
... - Non, Seigneur.
... - Alors, en agissant de quelle manière agira-t-il convenablement en ce qui concerne ce radeau? Maintenant, ayant traversé et étant passé de l'autre côté, cet homme pense : "Ce radeau m'a été d'un grand secours. A l'aide de ce radeau je suis passé en sécurité sur l'autre rive, me servant de mes mains et de mes pieds. Il serait bon que je dépose ce radeau à terre (sur la rive) ou que je le laisse à flot et que je m'en aille où il me plaira." Agissant de cette manière, cet homme agit convenablement en ce qui concerne ce radeau.
... "De même, ô bhikkhus, j'ai enseigné une doctrine semblable à un radeau - elle est faite pour traverser et non pour la porter (lit. pour la saisir). Vous, ô bhikkhus, qui comprenez que l'enseignement est semblable à un radeau, vous devriez abandonner même les bonnes choses (dhamma), et combien plus encore les mauvaises (adhamma) (32)."
... Il est bien clair, d'après cette parabole, que l'enseignement du Bouddha vise à conduire l'homme à la sécurité, à la paix, au bonheur, à la compréhension du Nirvâna. Toute la doctrine qu'il enseigne tend vers ce but. Il n'a pas dit des choses destinées simplement à la satisfaction de la curiosité intellectuelle. Il était un instructeur pratique et n'enseignait que ce qui apporterait à l'homme paix et bonheur.
WALPOLA RAHULA "L'enseignement du Bouddha, d'après les textes les plus anciens"
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chercheur
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Plutôt d'accord avec l'enseignement du vénérable Ajahn Sumedho mais avec une certaine réserve.
Dans la mesure ou l'enseignement du Bouddha est intégré et pratiqué (intuitivement), il est alors possible de " s'en détacher ".
Il faut aussi faire preuve de discernement pour distinguer la vérité libératrice de la curiosité intellectuelle qui doit être abandonnée.
Comme le rappelle le Bouddha son enseignement est comme un radeau, mais à vouloir s'en séparer trop tôt on risque de couler.
euh je crois qu'Ajahn Sumedho ne parlait nullement de lâcher les enseignements du Bouddha :oops: J'assimilerai plutôt ça à la curiosité intellectuelle comme tu l'as dis et aussi au "tourisme" spirituel, où on passe à côté de enseignement de Bouddha à toujours vouloir "consommer" des notions de Dharma, sauter d'un concept à un autre en laissant de côté l'essentiel : la pratique du Dharma dans la vie de tous les jours dans nos pensées, paroles et actes, comme tu l'as si bien écrit ici :
A la lecture de cet extrait, à mon sens il est clair que le maître parle de l'importance de ne pas traîner les livres dans la pratique de la méditation (qui s’étend au delà du coussin).

Il rappelle la nécessité de demeurer dans la contemplation stricte du corps, de la parole et de l'esprit (Kayanupassana & Cittanupassana) sans conceptualiser.
Il est donc nécessaire de se détacher des concepts (Paññatti) que les livres ont imprimés dans notre esprit pour atteindre la réalité ultime (Paramattha).

Afin de pouvoir observer la réalité ultime et progresser dans la pratique de la méditation, il faut s'affranchir du filtre de nos conceptions et théories et demeurer seulement dans une contemplation directe, basique voir pré-verbal.
jap_8
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ShraWaKa
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Merci chercheur, il est parfois difficile de comprendre toute la portée d'un enseignement lorsqu'on ne sait pas à qui il s'adresse et dans quel contexte il a été donné.

De plus, comme nous l'avons déjà évoqué les mots sont imparfaits et ont de multiples facettes qui peuvent facilement nous fourvoyer...

Il y a mon sens plusieurs notions subtiles imbriquées dans les enseignements des deux maîtres.

Selon ma compréhension, le vénérable Ajahn Sumedho fait référence à l'attachement qui conforte l'ego.

Le fait de vouloir satisfaire une curiosité intellectuelle et/ou de s’attacher outre mesure à l’enseignement du Bouddha en oubliant qu'il s'agit seulement d'un ''radeau'' servant à rejoindre l'autre rive.

On peut comprendre que pour des êtres nobles (Ariya Puggala), il est plus aisé de se détacher des notions de '' Bouddhisme '' ou '' d'enseignements '' car ils vivent pleinement les préceptes et commencent à percevoir le Dhamma en toute chose.

Dhamma vient du mot Pali Dharati qui signifie quelque chose qui se tient de lui même et qu'on peut expérimenter avec le cœur.

Les sages ayant atteints les plus hautes réalisations sont donc capables d'expérimenter le Dhamma par eux mêmes et redécouvrent cette vérité ultime à chaque instant sans nécessité de se référer aux enseignements du Bouddha.

En revanche pour de ''simples'' auditeurs (Sāvaka) moins avancés sur la voie (comme nous ?), il faut relativiser cette notion de détachement vis à vis des enseignements.

Le Bouddha nous a par exemple mis en garde contre notre tendance à l’idolâtrie, notre attachement aux rites et aux cérémonies…

Le Sāvaka doit donc faire preuve d'un discernement intellectuel, utile pour démêler ce qui est essentiel à sa progression de ce qui est superflu (entre autre la curiosité intellectuelle).



Dans l'extrait présenté le Vénérable Ajahn Chah nous parle lui d'un frein à la progression dans la méditation pour les pratiquants qui <<restent coincés au niveau de l’information>> en précisant des livres <<qu’ils ne seront pas capables de décrire les choses telles que vous en faites réellement l’expérience>>.

Dans ma tentative de clarification <<se détacher des concepts (Paññatti) >> ne faisait pas référence à un attachement égotique mais plutôt à l'ignorance fondamentale.

Notre esprit fonctionne en faisant des raccourcis, en sautant d'un concept à l’autre.
Cette tendance naturelle est renforcée par notre éducation et la théorie que nous avons assimilée.
Sati surimpose en permanence un peu de notre mémoire à l'expérience que nous faisons ce qui engendre une perception erronée de la réalité.

Qu'est ce que l'ignorance sinon ne pas voir les choses telles qu'elles sont réellement ?
Qu'est ce que la théorie sinon un concept imparfait qui tente d'embrasser la réalité ultime (Paramattha) ?

Pendant que notre esprit saute d'un concept à l'autre il s'éloigne de Paramattha et donc de l’éveil.

C'est pourquoi le Vénérable Ajahn Chah nous invite à contempler strictement l'esprit sans emporter les livres à l’intérieur afin d'en faire une expérience directe .

C'est pourquoi le Bouddha nous invite dans le Mahasatipatthana Sutta à cultiver la continuité de l'attention et à nous débarrasser de nos concepts en faisant une analogie entre le corps et un sac de grain.

Il est important de comprendre la différence entre Paññatti et Paramattha (voir enseignement du Vénérable U Kundala)

La différence entre notre perception conceptuelle erronée qui cristallise le monde et la vison éveillée ultime qu'il nous faut atteindre à tous les niveaux...
flower_mid
Comme s'il y avait un sac rempli de graines, telles que riz, riz brut, pois chiches, haricots, sésame, riz perlé, un homme avec de bons yeux examinerait "ceci est du riz, ceci du riz brut, ceci des pois chiches, ceci des haricots, ceci du sésame, ceci du riz perlé", de même un moine observe ce corps de la plante des pieds au sommet de la tête : "Il y a dans ce corps : cheveux, poils, ongles, dents, peau, chair, tendons, os moelle, reins, cœur, foie, plèvre, rate, poumons, intestins, mésentère, estomac, excréments, bile, phlegme, pus, sang, sueur, graisse, larmes, suint, salive, mucus, synovie,

Extrait du mahasatipatthana sutta
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