Le Vénérable Ajahn ChahDans sa propre pratique, Ajahn Chah n’hésitait pas à expérimenter les extrêmes et à en tirer des leçons. Parfois il poussait aussi ses disciples au bout de leurs limites et même au-delà. De telles méthodes sont peut-être difficiles à endurer mais elles permettent de voir là où l’esprit s’accroche et résiste, et de voir que la véritable souffrance naît des attachements, des peurs et des préjugés.
Il n’encourageait ni le jeûne ni les vœux de silence ni le retrait social. Il disait : « Pratiquez les yeux ouverts. Si éviter les gens et les contacts sensoriels étaient la voie de l’Eveil, les aveugles et les sourds seraient éveillés. » La sagesse doit être découverte dans l’univers des contacts sensoriels. On transcende le monde en le connaissant, pas en l’évitant. Vivre proches les uns des autres, suivant le même train-train jour après jour comme on le fait dans un monastère, peut révéler beaucoup de choses sur soi, sur ses habitudes et sur la façon dont on crée sa propre souffrance. Il disait souvent : « Si ça brûle et c’est difficile, c’est que vous y êtes ! C’est là qu’il faut pratiquer. »
par Paul Breiter
Traduit par Jeanne Schut
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