Le rôle du désir dans la quête spirituelle ?

ted

Robi a écrit :Or à mon sens un Bouddha c'est d'abord un être humain éveillé...
A ton sens, oui, sans doute. Mais il y a plus d'un milliard de bouddhistes dans le monde, qui ne pensent pas forcément comme toi...
Robi

ted a écrit :
Robi a écrit :Or à mon sens un Bouddha c'est d'abord un être humain éveillé...
A ton sens, oui, sans doute. Mais il y a plus d'un milliard de bouddhistes dans le monde, qui ne pensent pas forcément comme toi...
Alors ils pensent comment? C'est quoi pour eux un Bouddha qui n'est pas d'abord un être humain éveillé?
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jules
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Robi : Oui pour moi l'enfer c'est d'abord cela un état d'existence (ou état intérieur) encore dit Domaine (au nombre de 5) ou renaissance.
Je pense que tu dois faire allusion aux cinq empêchements aux états d'absorption. :?:
(Dans le bouddhisme Therāvada), pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression de cinq empêchements :

le désir des sens (kāmacchanda) ;
la colère ou l'animosité (vyāpāda) ;
la paresse ou la torpeur (thīna-middha) ;
l'agitation ou le remords (uddhacca-kukkucca) ;
le doute (vicikicchā).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dhyāna
Robi

longchen2 a écrit :
Robi a écrit :Pour moi l'enfer dans la tradition bouddhiste est un des états d'existence -ou domaines-ou renaissances- au sein du samsara (ces états/domaines/renaissances étant infernal, fantomatique, animal, humain ou divin).
Dans cette situation dont tu parles (la manifestation d'un Bouddha dans chacun des Domaines) qu'est-ce donc un Bouddha? Il semble que ce ne soit plus un être humain...
C'est une bonne question car si un humain peut devenir un Bouddha, les Bouddhas ne sont pas nécessairement humains, compte tenu que le royaume humain appartient au samsara et que les Bouddhas sont au-delà...
Intéressant. C'est donc quoi ces Bouddhas, des entités spirituelles, une conscience?
jules a écrit :je pense que tu dois faire allusion aux cinq empêchements aux états d'absorption. :?:
(Dans le bouddhisme Therāvada), pour être atteints, les jhānas nécessitent la suppression de cinq empêchements :

le désir des sens (kāmacchanda) ;
la colère ou l'animosité (vyāpāda) ;
la paresse ou la torpeur (thīna-middha) ;
l'agitation ou le remords (uddhacca-kukkucca) ;
le doute (vicikicchā).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dhyāna
Non, les états d'absorption sont des états méditatifs.
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jules
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jap_8 A quoi faisais-tu allusion alors ?
ted

Pour éviter un HS, j'ai ouvert un fil dans la section bouddhisme à propos des Bouddhas
viewtopic.php?f=61&t=8717&start=0
Jean

La méditation peut être le remède,

Une approche?????:

- On ne quitte un plaisir (et donc le désir pour ce plaisir) sans frustration que pour un plaisir équivalent ou supérieur.

- Etre convaincu du bienfait de la méditation soit grâce aux études modernes, soit grâce aux enseignements traditionnels ou les deux.

Accepter du fond du coeur ce que l'on est, (situation de départ)

et pratiquer la méditation.

pratiquer, pratiquer, prendre plaisir à ce qu'offre la méditation, le calme, la paix, la recharge d'énergie, l'augmentation de niveau de clarté de l'esprit. Ce n'est pas l'illumination mais des tous les petits riens qui ne sont pas négligeables;

Peu à peu, dans la méditation on se sent bien, apaisé, complet, on ressent une certaine plénitude. Les désirs pour des plaisirs qui servaient à remplir les trous de la sensation incomplétude disparaissent.

Et cela augmente avec le temps.

peut être dans cette approche qui est simple, on n'arrive pas à se débarrasser de tous les désirs, mais il y a quand même la disparition de très nombreux petits désirs. C'est toujours cela de gagné.

Plus par la méditation, on expérimente la sensation de complétude, de plénitude, plus les désirs disparaissent.

Les plus doués peut être pourront se débarrasser en profondeur du désir, les moins doués peuvent mieux gérer les désirs qui leur restent (Acceptation de ses limites, amour de soi). Mais si les personnes continuent à pratiquer toute leur vie, le non-combat continue.

On laisse tomber le désir pour la sensation de plénitude qu'a fait découvrir la méditation.

Cela évite la frustration que l'on devine sous le comportement de certains pratiquants, le manque de joie de vivre, etc. Ils ont été trop exigeants avec eux-mêmes..

Cette approche, c'est un peu "Se laisser piéger par la méditation" ou "Se laisser libérer par la méditation". L'ego se fait piéger par la méditation, la Nature de Bouddha se fait libérer par la méditation.

Proverbe de nomade Tibétain.

"On ne charge pas une vieille femme comme on charge un yak". :D

C'est sûr qu'un Milarépa ne serait pas d'accord mais peut-être ce serait un conseil qu'il pourrait donner à certaines personnes pour lesquelles ce serait l’enseignement adéquat.

Pour une même maladie, il y a des gens qui supportent certains remèdes et pas d'autres. Pour d'autres, ce sera le contraire.

Méditation régulière et écoulement du temps.

C'est un mode de vie qui accompagne les différentes étapes d'abandon et de maturation de la vie d'être humain .

On devient adolescent, on abandonne les désirs du petit garçon, on devient adulte, on abandonne les désirs de l'adolescence, on devient une petite vieille ou un petit vieux, on abandonne les désirs de la maturité. Cela se passe naturellement chez beaucoup de personnes qui ne pratiquent rien de spécial, (méditation ou autre) et quand on meurt, on abandonne tout. Il y a des tas de gens (rien de spéciaux) qui meurent en paix.

C'est une histoire de confiance dans sa propre humanité et dans sa propre nature de Bouddha.
Zopa

Merci Jean pour ce superbe texte que tu viens d'offrir sur ce forum.
On y sent beaucoup de douceur, de paix, de compréhension et d'expérience.
C'est un magnifique cadeau.

Je crois que ceux qui cheminent doivent prendre en considération ce que tu viens de dire. J'ajouterai qu'il me semble toutefois important de distinguer les aspirations profondes que le cours de notre existence engendre, avec le désir qui ne serait qu'une soif, qu' un tourment pour l'esprit. Le désir peut nourrir notre existence comme il peut l'empoisonner.

Une motivation vaste et altruiste peut être la source des plus grandes qualités humaines et des plus grands accomplissements.

Les personnes dépressives ont de moins en moins d'envies et de désirs. Pourtant cette diminution des désirs n'est pas pour elles une cause de libération, d'apaisement, de plénitude, ou de joie. Cette diminution des désirs est simplement le symptôme de leur tristesse, de leur angoisse devant la vie, de leur résignation devant la souffrance.

C'est pourquoi il me semble essentiel de reconsidérer parfois le rôle du désir en tant que moteur et porte intérieure vers la joie.

Oui, le désir peut être un poison mental. Oui, il peut être aliénant, destructeur, insatiable et tourner à l'obsession. Mais en voulant se libérer de ces désirs nocifs, ne nous privons pas des aspirations légitimes de notre nature humaine.
Jean

Zopa a écrit
C'est pourquoi il me semble essentiel de reconsidérer parfois le rôle du désir en tant que moteur et porte intérieure vers la joie.

Oui, le désir peut être un poison mental. Oui, il peut être aliénant, destructeur, insatiable et tourner à l'obsession. Mais en voulant se libérer de ces désirs nocifs, ne nous privons pas des aspirations légitimes de notre nature humaine.
Il y a un exemple très prosaïque, toute la "sainte" motivation peut être vue comme semblable à la motivation que l'on a à se déchausser quand on est trop à l'étroit dans des chaussures

Je crois que plus (avec le temps) on médite, plus on s'approche de l'état de plénitude, plus il est facile de discerner entre mauvais et légitime désir. Un peu comme dans la méditation si on contemple l'état de colère, celui ci disparait mais si on contemple l'état de calme celui ci s'approfondit.

Mais pour éviter de poser un fardeau trop lourd sur la vieille :lol:

Rechungpa était le disciple n°1 de Milarépa. Un jour qu'il voyageait seul, il a rencontré une bergère, et malgré toute sa pratique avec l'un des plus grands éveillé de l'humanité, il est parti dans la passion, je ne sais plus comment l'affaire s'est terminée, mais il a écrit des enseignements qui sont des classiques. chez les Kagyu Pas.

Peut être, pour son évolution personnelle, cela a été positif de vivre une passion. Tomber amoureux provoque une ouverture du coeur, si cette ouverture est élargie à tous les êtres, ce peut être un chemin vers l'éveil. Ouvrir son coeur n'est pas facile à faire et à réaliser, tomber amoureux peut être une opportunité si on sait s'en servir. Il ne s'agit pas de créer une situation artificiellement, c'est juste une possibilité d'adaptation positive à une situation de la vie que l'on rencontre.

Dans une chanson populaire, il y avait "T'aimer me fait croire en Dieu!". C'est une intuition de poète.

Vu sous un autre angle, Lama Yéshé disait ; Si le coeur est ouvert, une expérience spirituelle peut être aussi une expérience sensuelle et réciproquement
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