Pas facile...
Si ici et maintenant, il n'y a pas de tiraillement, pas de souffrance, que nous actualisons directement par notre comportement, notre parole et nos actes ce qui doit être fait de manière circonstancielle plutôt que d'être sans cesse pris dans les griffes des choses telles que nous voudrions qu'elles soient, alors je dirais que cette sorte d'harmonie pourrait s'appeler "réalisation", dans le sens de réaliser la Voie en la parcourant pas après pas selon les nécessités qui se dressent sur notre chemin jour après jour. Par là, il serait également question de la justesse qu'entrainerait le fait d'un esprit non avide et ne laissant pas de traces, ni dans le passé ni dans l'avenir, esprit juste si l'on peut dire, qui serait en d'autres termes une forme d'absence de projections idéalisantes d'un bonheur toujours ajourné par quelque chose à obtenir ou par le regret de ne pas avoir fait ceci ou cela.
Il n'est pas interdit pour autant de faire des projets, mais poursuivre ces projets en se donnant chaque jour les moyens d'avancer peut être déjà une raison de se réjouir de l'instant présent. A l'opposé s'il n'y a que le but qui compte, alors chaque jour pour y parvenir sera une corvée et il est à parier que ce projet échouera.
Le rôle du désir dans la quête spirituelle ?
jules a écrit :Pas facile...
Si ici et maintenant, il n'y a pas de tiraillement, pas de souffrance, que nous actualisons directement par notre comportement, notre parole et nos actes ce qui doit être fait de manière circonstancielle plutôt que d'être sans cesse pris dans les griffes des choses telles que nous voudrions qu'elles soient, alors je dirais que cette sorte d'harmonie pourrait s'appeler "réalisation", dans le sens de réaliser la Voie en la parcourant pas après pas selon les nécessités qui se dressent sur notre chemin jour après jour. Par là, il serait également question de la justesse qu'entrainerait le fait d'un esprit non avide et ne laissant pas de traces, ni dans le passé ni dans l'avenir, esprit juste si l'on peut dire, qui serait en d'autres termes une forme d'absence de projections idéalisantes d'un bonheur toujours ajourné par quelque chose à obtenir ou par le regret de ne pas avoir fait ceci ou cela.
Il n'est pas interdit pour autant de faire des projets, mais poursuivre ces projets en se donnant chaque jour les moyens d'avancer peut être déjà une raison de se réjouir de l'instant présent. A l'opposé s'il n'y a que le but qui compte, alors chaque jour pour y parvenir sera une corvée et il est à parier que ce projet échouera.
Harmonie du corps et de l'esprit,
Se réjouir de l'instant présent,
Chaque pas est le but, le sage cueille les fleurs en chemin,
Contentement,
Pas d'illusion idéalisante d'un bonheur,
Résalisation de la Voie. <<metta>>
Mais ne pas laisser de traces, cela signifie quoi pour toi ?
L'enfer (être en enfer) n'est-ce pas précisément perdre son équanimité (et autres tourments...)...?jules a écrit :Un éveillé ne devrait-il pas, même en enfer, parvenir à maintenir son équanimité intacte ?
Robi a écrit :L'enfer (être en enfer) n'est-ce pas précisément perdre son équanimité (et autres tourments...)...?jules a écrit :Un éveillé ne devrait-il pas, même en enfer, parvenir à maintenir son équanimité intacte ?
Je me demande ce que signifie ici le mot équanimité
Equanimité c'est sérénité, impassibilité, égalité d'âme, tranquilité, etc...Zopa a écrit :Je me demande ce que signifie ici le mot équanimitéRobi a écrit :L'enfer (être en enfer) n'est-ce pas précisément perdre son équanimité (et autres tourments...)...?jules a écrit :Un éveillé ne devrait-il pas, même en enfer, parvenir à maintenir son équanimité intacte ?
paix
quiétude
ataraxie
détachement
calme
Robi a écrit : Equanimité c'est sérénité, impassibilité, égalité d'âme, tranquilité, etc...
paix
quiétude
ataraxie
détachement
calme
Et tout cela, en enfer ?
J 'ai pas compris ce que voulait dire Jules
Lorsque les poisons mentaux diminuent (sans pour autant être éradiqués) et que c’est un état stable, j’avais compris que la conscience prenait la direction d’une renaissance chez les Dévas.
Dans les enfers bouddhiques les poisons mentaux se manifestent -à priori- de façon violente et extrême. Dans la Roue montrant les 6 Destinés on voit la manifestation d’un Bouddha dans chacun des Domaines, donc aussi dans les enfers ; peut être incarne-t-il des qualités comme l’Équanimité mais pour les êtres qui sont là cela ne me semble pas tellement possible, malheureusement pour eux.
Sinon sur le sujet du désir, je pense que oui, il joue forcément un rôle dans la quête spirituelle, car avec l’ignorance et la colère, le désir (l'envie) fait partie des 3 poisons, et tant que ces poisons ne seront pas éliminés de façon définitive on restera enchaîné au Samsara.
De façon théorique on peut quand même distinguer entre aspiration et désir car il y a des désirs qui nous élèvent et d’autres qui nous tirent vers le bas, je crois. Les chrétiens pensent aussi de cette façon
Ci-dessous la représentation d'un Bouddha qui est descendu dans les enfers
Dans les enfers bouddhiques les poisons mentaux se manifestent -à priori- de façon violente et extrême. Dans la Roue montrant les 6 Destinés on voit la manifestation d’un Bouddha dans chacun des Domaines, donc aussi dans les enfers ; peut être incarne-t-il des qualités comme l’Équanimité mais pour les êtres qui sont là cela ne me semble pas tellement possible, malheureusement pour eux.
Sinon sur le sujet du désir, je pense que oui, il joue forcément un rôle dans la quête spirituelle, car avec l’ignorance et la colère, le désir (l'envie) fait partie des 3 poisons, et tant que ces poisons ne seront pas éliminés de façon définitive on restera enchaîné au Samsara.
De façon théorique on peut quand même distinguer entre aspiration et désir car il y a des désirs qui nous élèvent et d’autres qui nous tirent vers le bas, je crois. Les chrétiens pensent aussi de cette façon
Ci-dessous la représentation d'un Bouddha qui est descendu dans les enfers
En tous les cas, peut-être que le terme "enfer" peut être réservé pour désigner des états "intérieurs" comme disait Robi, à distinguer des situations devant lesquelles la vie nous place parfois qui peuvent s'avérer compliquées voire très compliquées, moments où l'on pourra justement évaluer la solidité de notre navire.
Sinon, pour l'emploi de l'expression "ne pas laisser de trace", c'est une expression souvent usitée chez les Bouddhistes et qui me semble exprimer le fait que chaque pas sur le chemin est à la fois non attachement au précédant et non projection dans le suivant.
Cela découlerait d'une vie juste où le lieu de l'action, le lieu qui est seul susceptible d'être celui où puisse s'instaurer la paix se trouverait sous nos pas.
Sinon, pour l'emploi de l'expression "ne pas laisser de trace", c'est une expression souvent usitée chez les Bouddhistes et qui me semble exprimer le fait que chaque pas sur le chemin est à la fois non attachement au précédant et non projection dans le suivant.
Cela découlerait d'une vie juste où le lieu de l'action, le lieu qui est seul susceptible d'être celui où puisse s'instaurer la paix se trouverait sous nos pas.
Pour moi l'enfer dans la tradition bouddhiste est un des états d'existence -ou domaines-ou renaissances- au sein du samsara (ces états/domaines/renaissances étant :infernal, fantomatique, animal, humain ou divin).longchen2 a écrit :Dans les enfers bouddhiques les poisons mentaux se manifestent -à priori- de façon violente et extrême. Dans la Roue montrant les 6 Destinés on voit la manifestation d’un Bouddha dans chacun des Domaines, donc aussi dans les enfers ; peut être incarne-t-il des qualités comme l’Équanimité mais pour les êtres qui sont là cela ne me semble pas tellement possible, malheureusement pour eux.
Dans cette situation dont tu parles (la manifestation d'un Bouddha dans chacun des Domaines) qu'est-ce donc un Bouddha? Il semble que ce ne soit plus un être humain...
Oui pour moi l'enfer c'est d'abord cela un état d'existence (ou état intérieur) encore dit Domaine (au nombre de 5) ou renaissance. Si un Bouddha s'y manifeste, comme en parle longchen, qu'est-ce donc à considérer que soit ce Bouddha? Une sorte d'esprit?... (Or à mon sens un Bouddha c'est d'abord un être humain éveillé...)jules a écrit :En tous les cas, peut-être que le terme "enfer" peut être réservé pour désigner des états "intérieurs" comme disait Robi, à distinguer des situations devant lesquelles la vie nous place parfois qui peuvent s'avérer compliquées voire très compliquées, moments où l'on pourra justement évaluer la solidité de notre navire.
Dernière modification par Robi le 17 avril 2014, 09:15, modifié 1 fois.
C'est une bonne question car si un humain peut devenir un Bouddha, les Bouddhas ne sont pas nécessairement humains, compte tenu que le royaume humain appartient au samsara et que les Bouddhas sont au-delà...Robi a écrit :Pour moi l'enfer dans la tradition bouddhiste est un des états d'existence -ou domaines-ou renaissances- au sein du samsara (ces états/domaines/renaissances étant infernal, fantomatique, animal, humain ou divin).
Dans cette situation dont tu parles (la manifestation d'un Bouddha dans chacun des Domaines) qu'est-ce donc un Bouddha? Il semble que ce ne soit plus un être humain...
Dans le bouddhisme et selon ce que j'ai compris, c'est à la fois un état et un lieu, même si dans le domaine humain des situations extrêmes pourraient correspondre à la description des enfers bouddhiques. Malgré tout, selon le point de vue classique c'est une dimension différente du royaume humain.Robi a écrit :Oui pour moi l'enfer c'est d'abord cela un état et non un lieu.jules a écrit :En tous les cas, peut-être que le terme "enfer" peut être réservé pour désigner des états "intérieurs" comme disait Robi, à distinguer des situations devant lesquelles la vie nous place parfois qui peuvent s'avérer compliquées voire très compliquées, moments où l'on pourra justement évaluer la solidité de notre navire.