yudo a écrit :ted a écrit :péché originel / ignorance fondamentale
Ya peut être moyen de s'entendre non ?
Non: le péché originel est (contrairement à ce que beaucoup de chrétiens croient) la volonté de savoir.
Il s'agit très probablement d'une mythologisation d'un phénomène réel, c'est-à-dire le moment où l'animal humain, doté de parole, fabriquant des outils, a commencé à percevoir le temps: la causalité, l'origine, le résultat: le fruit dérobé, c'est celui de l'arbre de la
connaissance du bien et du mal.
On aurait tort de négliger cet aspect. Tant qu'il ne voit pas, tant qu'il ne fait pas le rapport, il reste dans l'innocence, il ne voit pas le mal, mais il ne voit pas le bien non plus. Et c'est tout aussi probablement une femelle de l'espèce qui a, la première, fait la découverte.
Plutôt que la volonté de savoir, le péché originel symbolise la volonté d'être libre et notamment par rapport à Dieu (se prendre pour Dieu). C'est décider de ce qui est bien ou mal en n'écoutant plus la voix de sa conscience profonde (là où s'exprime Dieu). Ce n'est pas le savoir en général mais le savoir moral et en l'occurrence s'en détourner est le péché originel.
Et l'arbre de la connaissance c'est en effet le symbole de passage de l'animal non libre (régi pas des instincts) à l'homme libre (non plus uniquement régi par des instincts mais devant librement faire des choix entre ce qui est bien ou mal; alors que l'animal ne fait pas ce choix).
Ainsi l'arbre de la connaissance du bien et du mal symbolise que l'homme est (ou est devenu) libre par rapport à l'animal, mais en manger le fruit c'est décider d'entrer dans le domaine de Dieu, prétendre connaître le bien et le mal. Alors que seul Dieu (notre conscience morale profonde) a cette connaissance et non pas nous en refoulant notre conscience morale (c'est-à dire s'éloigner de Dieu).
yudo a écrit :Alors que pour nous, bouddhistes, l'ignorance fondamentale s'applique non pas à la connaissance du bien et du mal, mais à l'insatisfaction, à l'interdépendance, et à la transitivité de toutes choses.
L'insatisfaction n'est-elle pas la conséquence d'acte (karma) bon ou mauvais? Donc pour une satisfaction il faut connaître ce qui est bien ou mal (-----> Dhammapada). La non reconnaissance -l'ignorance- de l'interdépendance (se croire autonome), la non reconnaissance -l'ignorance- de l'impermanence (se croire durable) n'est-ce pas ce qui s'oppose à la libération de la souffrance et la libération n'est-ce pas un bien?...
yudo a écrit :Il y a une grande différence entre les catégorisations absolues du bien et du mal, et l'appréciation au jour le jour, instant par instant, de ce qui est bien ou mal.
Est-ce que dans le bouddhisme on apprécie qu'un jour voler (ou tuer etc) ) c'est mal et le lendemain que c'est bien? Non, je ne le pense pas. Donc il y a aussi une catégorisation absolue du bien et du mal en ce bas monde dans le bouddhisme.
Les
trois poisons dans le bouddhisme n'est-ce pas une catégorisation?
Les
cinq ou dix ou x préceptes n'est-ce pas une catégorisation?
L'
octuple sentier n'est-ce pas une catégorisation?