Bonjour armia741 et bienvenue sur Nangpa love2
armia741 a écrit : Le cinquième précepte recommande de ne pas consommer d'intoxicant. Le cannabis est-il un intoxicant ?
Prenons le cas de quelqu'un qui consommerait du cannabis, mais qui essaierait sincèrement de s'affranchir du samsara. Cette personne se drogue (à tort). Mais a une
pulsion qui la pousse à fuir la réalité, à fuir
dukkha, à fuir le samsara. Cette
pulsion risque de l'attirer vers le
bouddhisme profond. Celui pour qui la renaissance est un échec. On va l'appeler : le Vrai Bouddhisme.
Maintenant, prenons une personne
clean, qui cherche son bien-être, à être bien dans sa peau. Elle évitera toutes sortes de drogue. Elle appréciera l'instant présent. Elle va guérir de ses névroses, de ses maladies chroniques. Elle va même développer quelques facultés extra-sensorielles plutôt sympas. <<metta>> Mais quelle
pulsion la conduira vers le
bouddhisme profond ??? Ne risque t'elle pas de rester dans un bouddhisme light ? Avec une sensibilité augmentée qui lui permettra d'apprécier de plus en plus les joies du samsara ?
Je veux dire, ne pas consommer d'intoxicant, c'est bien. Mais que faut-il faire de la lucidité obtenue ? L'apprécier en ronronnant de bien-être ?
Le consommateur de cannabis se dirige droit vers le mur (tôt ou tard). Mais il pourrait bien ouvrir les yeux en s'y fracassant le crane.
Il y avait un membre ici (me souviens plus de son nom) qui expliquait qu'il n'arrivait pas à arrêter l'alcool, mais que c'était la conscience de cette addiction qui lui donnait la force de pratiquer sans répit.
Ce que je veux dire c'est :
faut-il culpabiliser si on est soumis à une addiction (alcool, cannabis, sexe, bouffe, etc...) ?
On peut s'efforcer de pratiquer en ayant simplement une conscience plus aigüe de notre souffrance, de la souffrance existentielle. De
dukkha.
Il faut continuer à pratiquer et transformer le poison en remède.
La pratique finira par avoir le dernier mot. A condition cependant de bien exploiter les tranches de lucidité.
On voit que ce n'est pas une simple question de morale ou d'interdiction. Mais l'art de naviguer avec vents contraires.