Je n'ai pas lu ce livre

mais on arrive dans le même chemin par d'autres sentiers...
Ce qui m'intéresse le plus, dans son propos c'est le fait que le "monde virtuel" ajouté au consumérisme matérialiste, entre autres ( avec sa reconnaissance sociale par l'avoir, le paraître ) crée, nourrit et impose une grande solitude et un manque d'humanité, une fuite, une perte du contact réel avec la vie. Donc, je comprends ainsi l'empoisonnement de nos vies par ça. Il n'y a pas une volonté d'interdiction, mais une conscience du danger de ce jouet si fascinant. On a mis un écran très épais et lourd entre les visages. La vraie forêt, il faut la vivre, avec sa gadoue, ses odeurs de bois pourri de l'automne, le vent. L'arbre, il faut être tout près, au pieds de l'arbre pour le voir, le toucher, c'est un visage en pleine face de la forêt. C'est pareil pour les gens dans la rue, tout. C'est pernicieux ce vivre virtuel pour ne pas vivre le réel. Parce que c'est toujours plus facile derrière un écran. Mais ça créer aussi des bouleversements, parce que ceux à côté de qui on passait sans les voir se retrouvent derrière ces écrans, ceux qui ne se seraient jamais rencontrés dans la vie, oo qui n'auraient pas dû se "rencontrés", par leurs différences de culture ou sociale ou autres, la vie où il y a déjà tant et trop de murs dressés.
L'esprit de l'homme, de la femme, de l'être humain ne peut être une machine, il ne le sera jamais, c'est comme si on voulait que la vie soit une machine. Et le coeur a un visage, un corps...
J'ai connu un temps où le brin de muguet étaient vendus par les roms, les tziganes, sans vouloir idéaliser ce peuple, c'est un signe.
Enfant, chez mes grands-parents, à la campagne, ils s'arrêtaient à la porte de chez nous, pour nous vendre des napperons de dentelles et nous dire "la bonne aventure ", une femme comme du feu avec des bracelets et un châle fleuri.
Je me souviens qu'à l'école, en banlieue, des filles du voyage m'avaient battu, puis on a fait la paix et elles m'ont invité à entrer dans le camp au milieu d'un terrain vague, que j'ai retraversé au retour seule, à la tombée de la nuit, sans aucune peur.
On oubli pas des choses comme ça.