Fugue

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Flocon
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ted a écrit :Je me suis transformé en eau et je découvre des paysages nouveaux.
:D loveeeee
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
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axiste
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love3 jap_8 loveeeee
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Pour en revenir à l'adolescence, je m'étais fait une réflexion :
  • Si on prend des chevaux sauvages et qu'on les met dans un pré clos, ils essaieront en permanence de s'enfuir. Ils testeront régulièrement la solidité de la barrière. Mais si on met un cheval domestique dans ce pré, il y restera. Bon, on fermera la barrière par principe, mais le risque n'est pas très grand.
Un jour, j'ai vu un poulain avec sa mère dans un pré. La barrière était ouverte et j'ai demandé au fermier s'il n'avait pas peur que le poulain s'enfuit. Il m'a répondu que non, parce que le poulain, de toute façon, voudrait rester à coté de sa mère et que la mère, elle, était domestiquée. Et il m'a dit : "quand il grandira, on fera attention".

Donc oui, les enfants imitent sagement les parents et adoptent leurs habitudes, jusqu'au jour où ils veulent quitter le nid, ou le pré. Et là, la domestication des parents n'y pourra rien. Les ados vont tout faire pour franchir la barrière, qu'elle soit fermée ou ouverte, pour se confronter au monde extérieur. Et c'est là que ça coince. Parce que est-ce qu'on est préparé pour le monde extérieur quand on a toujours vécu dans un pré ? Peut-être que si ? Peut-être que non ? Si les valeurs reçues dans le pré sont si élevées que cela, elles devraient permettre au poulain de s'en sortir sans problème.

Il est donc essentiel, à mon avis, de ne pas construire une relation utopique avec ses enfants. Car vouloir habiter un quartier tranquille pour leur éviter la misère... s'assurer qu'ils ne manquent de rien... les inscrire aux meilleures écoles... et leur parler d'amour, de compassion et de générosité à tout bout de champ, ne les préparent pas forcément à affronter la misère du monde qu'ils voudront découvrir tôt ou tard. C'est l'histoire de Siddharta Gautama, quand on y réfléchit bien. Il a trouvé le chemin de l'éveil parce qu'il a fait sa crise d'adolescence en quelque sorte.

Mais parfois, la différence entre le pré et le monde extérieur est tellement terrifiante, qu'ils ne veulent plus quitter le pré. Le cas existe aussi. Bref. C'est pas simple.
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Flocon
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ted a écrit :Il est donc essentiel, à mon avis, de ne pas construire une relation utopique avec ses enfants.
Oh oui. C'est vrai de toute relation humaine, mais c'est particulièrement fondamental dans le cadre de la relation parents-enfants.
J'espère que ton fils va bien et que les choses sont un peu plus faciles. :)
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Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
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Kong Tseu
lausm

C'est vrai que ça ressemble à l'histoire de Siddharta, mais on a vu que quoi que voulaient ses parents, et en particulier son père-c'est souvent avec les pères, ce bazar-là, il est sorti du pré, même si on lui filait des tonnes de foin et de jolies juments!

Je pense que l'éducation, comme faisait remarquer Flocon, c'est avant tout nous, comment nous donnons l'exemple. Je pense même que vouloir donner l'exemple ne marche pas : c'est pas une image qu'on doit donner, mais nos enfants, s'identifient tout bonnement complètement à ce que nous sommes, et ceci bien sûr bien plus inconsciemment que consciemment.
Donc je pense que nos enfants, vont remuer la mémoire de celui que nous fûmes à l'àge qu'ils ont, et réactivent aussi tout ce qu'on a oublié de l'énergie des relations que nous avions à nos parents. Et qu'ils vont aller taper tout droit dans la zone d'ombre qu'on a bien tapi tout au fond de notre inconscient, pour réveiller ce que nous voulons enclore au fond de notre histoire-mémoire, qu'on pense résolue et finie définitivement...mais comme disait l'autre, l'inconscient, a la facheuse tendance à se répéter...jusqu'à la mise en lumière.
C'est pour ça que j'insiste gravement sur le fait, avant de braquer les projecteurs sur notre ado rebelle incontrolable et terrible, de regarder ce que ça brasse en soi, quel océan de peurs troubles, de tumultes pulsionnels et de grands sentiments de solitudes liés au sentiment d'etre incompris par ses parents, cela nous rappelle-t-il obcurément?
Je pense qu'en plus, nous sommes le fruit d'une génération où les questions sur l'éducation se posaient peu : soit on suivait la règle, soit on était élevés par des gens en réaction à l'ordre social patriarcal...mais c'était assez simple et les codes étaient plus clair qu'aujourd'hui.
Et que donc, quand on se trouve aujourd'hui face à ces situations, on peut être habités par des tentations de réactions qui viennent en droite ligne des modèles que nous avons eu nous-mêmes au mêmes àge stratégique....et la plupart du temps on ne s'en rend pas compte, car ce sont des situations qui génèrent des fortes charges émotionnelles qui nous empèchent de prendre le recul nécessaire sur le moment.
et je sais de quoi je cause : j'explore ça tous les jours!
Et je pense qu'éduquer ses enfants, ça ne va pas de soi, ça s'apprend aussi. Et c'est une pratique.
Il y a aussi qu'il y a une vraie et profonde crise des valeurs aujourd'hui, et quand j'entends les copains de mon fils, ils posent directement la question de l'utilité de ce qu'ils apprennent : ils ne se contentent plus de suivre comme nous l'avons appris, ils interrogent le sens de ce qu'ils font, de plus en plus, et c'est dérangeant, mais aussi je pense profondément naturel et positif. Donc ce n'est pas facile!
Il n'y a plus non plus de rites initiatiques, de marqueurs d'évolution qui ritualisent l'entrée dans un àge adulte, et ce manque de repère, c'est pour tout le monde. Et je pense que du coup ça rend les choses encore plus complexes, car on doit réinventer des formes. Sinon, c'est la société et son discours matérialiste qui donnera les repères à notre place.
Autrement dit, ce n'est pas facile d'éduquer nos enfants, de bien les "élever", car quelque part cela veut dire ne pas suivre des tas de normes qu'on veut nous faire suivre.
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axiste
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Il est donc essentiel, à mon avis, de ne pas construire une relation utopique avec ses enfants. Car vouloir habiter un quartier tranquille pour leur éviter la misère... s'assurer qu'ils ne manquent de rien... les inscrire aux meilleures écoles... et leur parler d'amour, de compassion et de générosité à tout bout de champ, ne les préparent pas forcément à affronter la misère du monde qu'ils voudront découvrir tôt ou tard. C'est l'histoire de Siddharta Gautama, quand on y réfléchit bien. Il a trouvé le chemin de l'éveil parce qu'il a fait sa crise d'adolescence en quelque sorte.

Mais parfois, la différence entre le pré et le monde extérieur est tellement terrifiante, qu'ils ne veulent plus quitter le pré. Le cas existe aussi. Bref. C'est pas simple.
Certainement, ne pas leur fermer les yeux. jap_8
Cinq clefs pour la parole correcte :
- dire au bon moment, prononcer en vérité, de façon affectueuse, bénéfique et dans un esprit de bonne volonté."
ted

Là le grand termine son troisième trimestre de seconde générale et ça dérape grave : séchage de cours à répétition, devoirs non faits, leçons pas apprises, soirées en pleine semaine avec retour à 2h du matin, activités extrascolaires à l'abandon, raccompagnement de filles le soir aux quatre coins du département, vidage de frigo en règle, refus des taches ménagères, et disparition pendant 2 ou 3 jours d'affilée si on gueule ! :-( Un vrai mur... :D

Demande de conseils tout autour : réponse des professionnels et semi-professionnels : "Ca va lui passer. Attendez." :D

Bé, c'est sur qu'à force d'attendre, on va le voir sortir de l'adolescence... :mrgreen:
lausm

comment ça se passe avec sa mère?
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