Fugue

lausm

Alleluia, Nangpa est fréquentée par des gens normaux!.....merci à vous!

Ted, je plussoie multiploie ce que dit Flocon : ton fils est très très normal!......le mien a les mêmes symptômes!

et tu as raison de ne pas jouer à Battlefield avec ton fils : le mien, lui, ne voudrait surtout pas ça!...un de ses copains est soumis au contrôle parental d'une heure d'ordi par jour.....et son père arrive à jouer à ce genre de truc pendant des plombes, alors il trouve que quelque chose n'est pas juste!
Je viens de demander à mon fiston : il me dit que tu as le droit de faire ce que tu veux, et que lui si ça ne le dérangerait pas qu'on joue ensemble, préfère jouer avec ses potes!

C'est normal ce truc : le jour où je suis devenu père, j'ai rencontré ce truc où je me suis vu, devenir comme mon père là où je n'aurais jamais voulu, et comprendre comment j'étais son fils en voyant ma place de père.
On n'échappe pas à cette ambivalence, c'est un koan plus important à travailler que le Hekiganroku, je pense (les zenistes japonais que je connaisse ont de sérieux problèmes avec la paternité, genre leurs disciples sont plus leurs fils que leurs propres fils, ce qui me questionne profondément).

Je pense même qu'on ne peut échapper à cette ambivalence, qu'elle est nécessaire à notre construction.
Un jour, quand je bossais avec les ados, le psy m'a topé en me disant : "il est clair que vous avez une ambivalence"......oui, et alors?
a l'époque, j'étais incapable de lui répondre, mais lui cherchait à me plomber, il avait le mental acéré et clair....mais moi je ne m'enfermais pas dans le bureau à théoriser la psyché des gamins, je jouais au baby foot avec eux, je leur donnais à manger, je leur énonçais certaines règles de fonctionnement qu'on discutait ensemble, j'écoutais le bordel de leur tète qu'ils me disaient dans le bureau.....et si l'ambivalence est cet espace entre-deux, où on ne sait pas toujours ce qui est soi de l'autre, ok, j'assume.
Mieux vaut une ambivalence assumée et consciente, que de vouloir séparer ciel et terre en toute inconscience.
Ton fils, comme le mien, veut se heurter à quelque chose de solide : ils nous éprouvent, ils éprouvent notre solidité, notre matérialité, notre fermeté, non au sens d'un autoritarisme, mais d'une présence. Il est là l'autel, le bouddha sur le mur : dans la présence à soi et à l'autre....c'est à la fois très simple, et très difficile....mais je crois vraiment que c'est la voie véritable...une voie sans dogme, sans bibles, sans règles absolues (elles sont toujours relatives à une situation), une voie sans voie tracée. A ce niveau, je n'ai aucune réponse, mon ignorance est souvent mon premier enseignement....et ma compagne ma sauvegarde dans la volonté de fuir ma peur et ma vulnérabilité.
C'est toujours un saut dans le vide que d'être père, bien plus que de s'asseoir face à un mur et de se masturber le cerveau avec des koans : jamais je ne sais si c'est juste où pas, mais je pense que nos enfants, obscurément, ont envie qu'on ait ce courage d'être au monde....de s'appuyer sur notre être, pas sur des référence, des recettes psy éducatives...ils ont besoin qu'on soit nous-mêmes, c'est de cette guérison que je parle...car souvent quand on veut les aider, on se décentre de notre noyau.
Oui, de notre temps il n'y avait pas de portable ni le net...mais du temps de nos parents il n'y avait pas l'ordi, la télé....et du temps de nos grands parents, il n'y avait pas le téléphone, la voiture, etc..........c'est un problème d'esprit avant que de matière.

Quand je parle de guérir, je ne parle pas de creuser à l'infini notre névrose et son analyse : c'est sans fin.
Mais c'est surtout d'apprendre à reconnaître et valoriser les rayons de soleil de notre existence, et partager cela avec notre entourage.
je vois à observer mon fils : ils ont déjà plein de ressources, de choses en eux.
je pense vraiment qu'il faut avoir une foi en cette vie, une foi sans attente de garantie que ça marche...apprendre à sortir de nos peurs pour aider à marcher dans la lumière sur cette terre.

et puis : cesser de tant se juger : on a le droit de ne pas être parfait, le droit à l'erreur...quand l'observe les enfants et les jeunes, ils peuvent être intransigeants, et en même temps revenir à nous avec amour. Il faut voir que cela c'est de l'amour à l'oeuvre.
Gab

merci, à vous tous! love_3
vous me donner largement de la matière pour réfléchir et essayer d'analyser!
Nous ferons de notre mieux!
Et quand à leur tour ,ils seront parents ...Ils feront de même!

avoir des enfants est un accompagnement ....
FleurDeLotus
Je dis aussi bonjour, à ma voisine "hyper conne" , Je m'habille excentrique, j'ai aussi un autel....
ted

Est-il possible que, quelles que soient nos valeurs ou attitudes, un ado ait un comportement bien précis, inattendu, imprévisible, sachant que les ados sont des personnes portées par leur karma, comme nous tous ? :oops:

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Flocon a écrit :C'est une phase normale de la vie : le désir d'identification disparaîtra, et les reproches avec, quand ton fils mûrira et se composera une image de soi indépendante.
"Image de soi" que le bouddhisme (peut-être) l'aidera à déconstruire ? :D
Qu'est-ce qu'on perd comme temps... :D

Image
http://lewebpedagogique.com/bookinages/ ... -croisees/
lausm

Raaahhn j'ai pas compris la question!

Laisse ton gamin faire l'expérience de l'ego.....c'est de son âge.

Nous on veut déconstruire, mais faut déjà avoir construit!

Et puis, ne pas confondre nos besoins avec ceux de nos enfants!
ted

lausm a écrit :Raaahhn j'ai pas compris la question!
Je pensais à Gab. On peut supposer que son gamin à une voie karmique à assumer et que, si celle ci est forte, même l'influence de sa maman n'y pourra rien... Donc, il y a surement des cas où il est peut être illusoire de vouloir se changer, donner l'exemple à tout prix, et attendre un changement d'attitude en face.

Je veux dire, les parents de Gautama avaient-ils le choix ? Sont-ils responsables de ce qu'il est devenu ? Est-ce le résultat de leur éducation ? Non, c'était le karma de Gautama. C'était un Sakadagamin.
lausm

Ouuuu la!
J'ai l'impression que tu te prends la tète, en ce moment, là!

C'est quoi ce truc de voie karmique à assumer?
On dirait là une belle justification fabriquée de toutes pièces pour justifier je ne sais quoi.

On a tous à négocier avec le karma.
Après, cela n'exonère personne de la responsabilité qu'il a.
Le Bouddha est devenu ce qu'il fut, mais bien sûr que son éducation a concouru à la chose.
On éduque bien les tulkus, on les conditionne, c'est du karma qu'on fabrique, même s'il est censé être positif.

En termes d'éducation, je ne me pose même pas la question, j'essaie de faire au mieux.
et quant à changer, c'est d'abord pour moi-même que je le fait.
Et supposer que si on change ça n'influe en rien sur son environnement, c'est à mon sens une façon de nier l'interdépendance.
Pour ma part, je suis certain que ça agit....mais souvent on ne s'en rend pas compte de suite.
Gab

Le livre que tu présentes, je le connais! mon fils est fan de Bottero. Et de ce type de lecture qu'il dévore! shuuuuuuuuuuuuttttt shuuuuuuuuuuuuttttt
ted

lausm a écrit :Ouuuu la!
J'ai l'impression que tu te prends la tète, en ce moment, là!
Mais non, mais non :D C'est ton imagination... :D
Je suis différent de toi, c'est tout... loveeeee
Gab a écrit :Le livre que tu présentes, je le connais! mon fils est fan de Bottero. Et de ce type de lecture qu'il dévore! shuuuuuuuuuuuuttttt shuuuuuuuuuuuuttttt
loveeeee
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Flocon
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La question que tu poses est délicate. En matière d'éducation, le volontarisme à tout prix est inefficace, je crois que c'est clair. D'un autre côté, ce qu'on appelle les "voies karmiques" ne doivent pas conduire à l'inaction ou au fatalisme, donc il faut peut-être se méfier de cette notion quand on élève ses enfants. :?: On n'a pas à se changer soi-même dans l'espoir de les transformer, certes : mais l'exemple qu'on leur donne joue beaucoup.

Il me semble qu'un point essentiel dans ce domaine est la patience : en donnant l'exemple à son enfant, on sème des graines. Toutes ne se développeront pas, et toutes ne donneront pas les plantes qu'on attendait, car le terreau ne sera pas le même, c'est entendu. Mais quoi qu'il en soit, il leur faudra du temps pour germer, se développer. L'adolescence est peut-être la période l'on croit que les graines qu'on a semées sont mortes, alors qu'elles dorment simplement et que dix ans plus tard, à l'âge adulte, on sera surpris de la récolte. :)

Dans les suttas, on voit un peu Gautama et son épouse Yashodhara élever leur fils Rahula, de diverses façons : par la parole, en lui enseignant par exemple les méfaits du mensonge, mais surtout par l'exemple...
Qu'est-ce qui pousse le fils du Bouddha à entrer dans la communauté, alors qu'il aurait plutôt dû assumer la royauté : son karma? Peut-être, mais aussi l'exemple de son père et de sa mère. Exemple qui ne l'empêchera pas de devenir Arhat à sa propre manière, par sa propre voie : il ne sera pas leur clone pour les avoir imités.

Ces aspects de la vie du Bouddha sont probablement fictifs, mais il peuvent toujours donner à réfléchir, non?
Quand on sonde les choses, les connaissances s'approfondissent.
Les connaissances s'approfondissant, les désirs se purifient.
Les désirs une fois purifiés, le cœur se rectifie.
Le cœur étant rectifié, on peut réformer sa personne.

Kong Tseu
ted

Bilan 1 mois et demi après la fugue :

- Des chagrins d'amour toutes les semaines
- Des notes en dents de scie
- Des jugements ravageurs sur la société
- Des passions soudaines pour à peu près n'importe quoi (y compris certaines matières scolaires)
- Et un immense besoin d'affection qui m'avait peut être échappé sous ce vernis d'assurance insolente :roll:

Je me suis transformé en eau et je découvre des paysages nouveaux.

Il y a des choses qu'un être humain n'acceptera que de son plein gré. On ne pourra pas les lui imposer.
C'est valable dans les deux sens, pour les ados et pour les parents.
flower_333
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